La moitié élue du Conseil de la nation a été renouvelée ce dimanche. L'opération n'a pas charrié de grands changements. Par conséquent, les équilibres politiques de la chambre haute du Parlement n'en sont pas modifiés. Les résultats préliminaires, en attendant leur proclamation par la Cour constitutionnelle, ont confirmé le maintien de la position dominante du FLN au sein de la deuxième chambre. L'ex-parti unique garde sa suprématie en s'adjugeant 19 autres sièges au Sénat. Si le vieux parti garde sa suprématie sur le Conseil, en revanche il a perdu plus d'une dizaine de sièges. Par contre, son poursuivant, le RND, a gagné 2 sièges supplémentaires. Le parti de Mustapha Yahi a obtenu 14 sièges. Le front El-Moustakbal réalise son objectif de former son propre groupe parlementaire au Conseil en remportant 10 nouveaux sièges, en confirmant sa place de troisième force au Sénat. Grâce à la prouesse de la formation de Boutbik, le nombre de groupes parlementaires au Sénat sera porté à 5, à savoir le tiers présidentiel, FLN, RND, El-Ahrar et El-Moustakbal. Tous ces groupes émargent, toutefois, dans le camp de la majorité présidentielle. Sans maillage local suffisant, le MSP a progressé légèrement en réussissant à obtenir 3 sièges dans les wilayas d'Adrar, Bordj Bou Arréridj et Timimoun. Les indépendants sont arrivés en troisième position en arrachant les sièges pourvus dans les wilayas de Boumerdès, Ouled Djellal, Relizane, Khenchela, Illizi et El-Tarf. Le mouvement El-Bina d'Abdelkader Bengrina s'est adjugé les sièges de Médéa, Laghouat et Tamanrasset. Quant au FFS, il a juste pu sauvegarder les deux sièges quasi acquis de Tizi Ouzou et Béjaïa. TAJ a remporté le siège de la wilaya d'Oran à l'issue du scrutin. En plus de 58 sénateurs entrants, d'autres nouveaux membres du Conseil seront désignés prochainement par le chef de l'Etat au titre du tiers présidentiel. Par ailleurs, le taux de participation à ces élections a atteint 96,31% à la fermeture des bureaux de vote, selon le président par intérim de l'Autorité nationale des élections, Karim Khelfane. Le collège électoral compte un total de 27 241 élus (2 350 membres des APW et 24 891 membres des APC). Pour rappel, l'Anie avait validé 426 dossiers de candidatures. L'Autorité a fait état de «203 dossiers, dont 152 dossiers de candidats parrainés par des partis politiques et 51 dossiers de candidats indépendants», précisant que «54 dossiers ont été rejetés du fait de l'absence de l'attestation de parrainage dûment signée par le premier responsable du parti, 145 dossiers pour lien avec l'argent sale et des affaires douteuses, et 4 dossiers à cause de la situation des candidats vis-à-vis de l'administration fiscale». L'enjeu politique majeur de ce processus de renouvellement partiel, sans grand suspense, reste le plébiscite du nouveau président de la chambre haute du Parlement qui devrait intervenir dans les prochains jours. Président du Sénat depuis avril 2019, Salah Goudjil, deuxième personnage de l'Etat, devrait quitter ses fonctions prochainement, conformément aux dispositions de la Constitution. Laquelle dispose que «le président du Conseil de la nation est élu après chaque renouvellement partiel de la composition du Conseil». Cela d'un côté. De l'autre, elle stipule: «Nul ne peut exercer plus de deux mandats parlementaires consécutifs ou séparés.» La question de son maintien à la tête du Conseil de la nation a récemment fait l'objet de la saisine de la Cour constitutionnelle. En réponse à une saisine relative à l'interprétation des dispositions de l'article 122 de la Constitution, cette haute institution judiciaire a souligné la clarté de cet article qui s'applique sur tous les membres avec effet rétroactif.