L'Algérie durcit sa lutte acharnée contre le narcotrafic. La traque des narcotrafiquants s'est soldée par de nouveaux «gros poissons» arrêtés. Pas plus tard qu'hier, le MDN a annoncé que l'un des détachements a réussi à intercepter une cargaison massive de comprimés psychotropes dans la région d'In Amenas. «Pas moins de 1,7 million de comprimés de type Prégabaline 300 mg ont été saisis lors d'une opération menée mardi dernier», selon un communiqué du ministère de la Défense nationale. Les services de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Batna ont, pour leur part, démantelé deux dangereux réseaux criminels s'adonnant au trafic de drogues et de comprimés psychotropes et saisi plus de 640 000 comprimés psychotropes et 2,6 kg de kif traité. La saisie spectaculaire effectuée par le détachement de l'APN est sous la loupe des autorités. C'est, certes, le fruit des efforts inlassables des forces de sécurité pour endiguer la prolifération des substances illicites. Cependant, elle témoigne aussi de la vigilance accrue des autorités face à un fléau qui s'intensifie, notamment à travers les frontières. Si les saisies de drogues explosent en Algérie, ce n'est pas un hasard. Depuis plusieurs années, le royaume voisin mène une véritable guerre hybride contre l'Algérie, utilisant le trafic de cannabis comme une arme de déstabilisation. Avec plus de 5,6 tonnes de cannabis saisies en 2024, les autorités algériennes constatent une recrudescence de l'acheminement de cette drogue en provenance du Maroc. Le chef du Service central de communication de la DGSN, le commissaire divisionnaire Nassim Boutana a expliqué que la hausse des quantités de drogues saisies cette année, notamment le cannabis en provenance des frontières, s'explique par «la tentative de certains groupes criminels de se servir des troubles prévalant dans certains pays voisins du sud de l'Algérie pour relancer le trafic de drogue». «Nous faisons face à une tentative de submersion par les drogues en provenance de l'Ouest, orchestrée pour fragiliser notre jeunesse et notre société», déplorent de hauts responsables de la Police nationale. Ce flot incessant de drogue est un enjeu majeur pour l'Etat, qui a mis en place un «dispositif de surveillance renforcé» le long des frontières. Si le cannabis marocain représente un danger réel, les drogues dures ne sont pas en reste. Les services de la Sûreté nationale ont saisi, en 2024, plus de 377 kg de cocaïne, 1,4 kg d'héroïne et plus de 14 millions de comprimés psychotropes. Ces substances, souvent introduites via des réseaux criminels transnationaux, menacent gravement la sécurité publique. Avec plus de 141 000 affaires liées aux stupéfiants traitées en une seule année et près de 158 000 suspects interpellés, la mobilisation des forces de sécurité est totale. Les criminels ne se contentent plus du simple trafic de drogue: leurs activités s'étendent au trafic d'armes, à la traite des êtres humains et à la cybercriminalité, rendant la lutte encore plus complexe. D'impressionnantes quantités de cocaïne sont été saisies depuis le début de l'année. On parle de plusieurs centaines de kilos saisies depuis le début de l'année. En somme, cela revient à plusieurs dizaines de millions de doses de ce poison qui ont été éradiqués. Bien que ces saisies constituent une avancée majeure dans la lutte contre le narcotrafic, elles mettent en lumière l'ampleur de réseaux criminels structurés, bien loin de simples trafiquants et dealers isolés. L'exemple d'une spectaculaire opération anticocaïne menée, janvier dernier, à Oran est édifiant. Des éléments du Service régional de lutte contre le crime organisé (SRLCO) de la wilaya, en coordination avec les Douanes et autres services de sécurité, ont procédé au démantèlement d'un réseau criminel international, opérant depuis le Maroc, et ont saisi plus de 1,3 quintal de cocaïne. Une importante quantité qui met en évidence l'ampleur du trafic et l'implication de groupes organisés dans la région. C'est face à cette menace grandissante que le gouvernement a pris les devants à travers l'activation du nouveau plan quinquennal antidrogue (2024-2029). L'Etat algérien est, en effet, déterminé à mener cette bataille sur tous les plans: sécuritaire, juridique, social et sanitaire. La riposte sera sans relâche. Ledit plan vient d'être activé sous la présidence du Premier ministre, Nadir Larbaoui. Ce plan vise non seulement à renforcer la répression des trafiquants, mais aussi à agir sur la prévention et la sensibilisation. Parmi les mesures phares figurent le durcissement des sanctions pénales contre les trafiquants, le renforcement du cadre législatif pour un meilleur suivi des infractions et la mise en place d'un contrôle accru des points d'entrée du territoire, notamment aux frontières.