L'école va à la dérive dans certains établissements où la remise des bulletins de notes est délibérément bloquée par des enseignants affiliés au Cnapeste. Une prise en otage des élèves qui a suscité la colère des parents et soulevé un tollé dans le milieu éducatif. Cette situation préoccupante n'a pas tardé à atterrir sur la table du ministre de l'Education, qui s'est montré intransigeant. Mohammed Seghir Sadaoui a qualifié cette rétention des notes de «grave erreur professionnelle», exigeant l'application des procédures légales en vigueur. «Le non-respect des engagements est une faute qui appelle des mesures disciplinaires», a-t-il averti, rappelant que les revendications syndicales ne doivent en aucun cas se faire au détriment des élèves. Ce rappel à l'ordre a été clairement exprimé dans le communiqué sanctionnant les travaux de la conférence nationale qu'il a présidée avec les directeurs de l'éducation des wilayas. Une rencontre qui s'inscrivait dans le cadre des préparatifs de la fin du deuxième trimestre et de la planification du troisième. Le ministre a insisté sur «la nécessité pour les établissements scolaires de respecter leurs engagements pédagogiques», en soulignant plusieurs obligations essentielles: la correction des sujets d'examen en classe avec les élèves, la remise des bulletins de notes et leur mise en ligne sur la plate-forme numérique pour permettre aux parents d'y accéder en toute transparence. Conscient des tensions existantes, Sadaoui a également donné des instructions strictes aux directeurs de l'éducation pour protéger le droit syndical tout en veillant à la continuité du service éducatif. «Il est impératif de maintenir la porte du dialogue ouverte, conformément à la loi 23-02», a-t-il affirmé. Dans ce contexte, il a rappelé que toutes les organisations syndicales, y compris le Cnapeste, ont été impliquées dans les discussions et ont soumis leurs propositions. Il a ainsi estimé que «rien ne justifie une grève ou un boycott des résultats scolaires», pointant du doigt l'impact négatif de ces pratiques sur les élèves et leur avenir académique. Pour éviter d'autres perturbations, le ministre a ordonné le maintien des établissements scolaires ouverts durant la première semaine des vacances de printemps afin d'assurer des cours de soutien et de révision aux élèves concernés par les examens nationaux. Une mesure visant à rattraper d'éventuels retards et à garantir une préparation optimale aux épreuves décisives. Toutefois, du côté des enseignants, ils justifient ce «boycott» par les lenteurs administratives et au manque de réponses claires sur leurs revendications. Ils dénoncent un manque de reconnaissance et des promesses non tenues. Pour eux, l'amélioration du système éducatif passe aussi par une prise en compte de leurs doléances. Le ministre a ainsi exhorté l'ensemble des acteurs du secteur éducatif à «prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer un troisième trimestre serein et productif». Il a insisté sur le fait que l'école ne devait en aucun cas être un terrain de bras de fer, mais un lieu d'apprentissage et de transmission du savoir. Alors que les tensions restent vives, une question demeure: jusqu'où ira cette crise et quelles conséquences aura-t-elle sur l'avenir des élèves?