La méthode Trump a beau être décriée en Europe occidentale où ses déclarations sur le conflit russo-atlantiste en Ukraine et sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont provoqué un véritable choc, elle n'en demeure pas moins efficiente au Moyen-Orient où le magnat de l'immobilier, aujourd'hui président des Etats-Unis d'Amérique, cajole avec tendresse l'allié israélien et joue une partition singulière auprès des Etats du Conseil de coopération du Golfe. Durant son premier mandat, il avait poussé son gendre, Jared Kushner, autre magnat de l'immobilier américain et grand financier de la colonisation sioniste en Cisjordanie occupée, au devant de la scène politique, en tant que conseiller pour le Proche-Orient. Très vite, Kushner a enfourché le destrier des Accords d'Abraham grâce auquel il a jeté dans l'escarcelle israélienne plusieurs pays arabes normalisés, sous le fallacieux prétexte qu'ils allaient «servir la cause palestinienne». Au final, Kushner a terminé sa mission en empochant la bagatelle de deux milliards de dollars, généreusement alloués par l'Arabie saoudite pour créer son fonds de soutien aux investissements étrangers aux Etats-Unis. Cette fois, on apprend qu'un engagement sans précédent vient d'être consenti par les Emirats arabes unis, face à un Donald Trump de plus en plus pressant. Les Emirats s'engagent, en effet, à injecter un total de1 400 milliards de dollars (soit 1,4 trillion) dans l'économie américaine sur une période de dix ans, loin des 400 milliards promis par le prince héritier saoudien, selon les révélations d'un proche conseiller du président Trump à la Maison-Blanche. Il s'agit là d'un renforcement spectaculaire des investissements émiratis, déjà conséquents, dans des domaines spécifiques comme celui de l'intelligence artificielle, des semi-conducteurs, de l'énergie, du manufacturier et des énergies durables. L'annonce a filtré après la rencontre entre Trump et le conseiller émirati à la sécurité nationale, avant un dîner, regroupant autour du vice-président américain J.D Vance et plusieurs membres éminents de l'administration Trump un grand nombre de dirigeants d'entreprises et de fonds souverains émiratis, tels ADQ et l'Adnoc. C'est ainsi que le fonds souverain ADQ et Energy Capital Partners vont investir, à parts égales, 25 milliards de dollars dans des projets de production d'énergie (25 Gigawattts d'électricité, notamment pour les industries numériques émergentes). Quant à l'Adnoc, elle entre dans la production et l'exportation de gaz naturel américain. Avec ce redéploiement, on assiste à un rapprochement géostratégique majeur entre Washington et les Emirats qui avaient, quelques mois auparavant, annoncé un autre investissement de 40 milliards de dollars en Israël. Ils rejoignent, de ce fait, les tout premiers investisseurs étrangers aux Etats-Unis tout en propulsant leurs principales entreprises dans des secteurs stratégiques...