La lutte antiacridienne se poursuit dans le sud du pays, suite à l'apparition des criquets pèlerins dans certaines zones frontalières. On est loin des nuées dévastatrices de criquets pèlerins qui ravagent tout sur leur passage. Mais cela ne signifie pas pour autant que le danger est écarté. Ne dit-on pas que «vaut mieux prévenir que guérir?» Il faut savoir que la réaction des autorités locales est sans faille. À Adrar, il a suffit qu'un agriculteur de la daïra d'Aoulef alerte sur la présence de ces insectes pour que les autorités réagissent immédiatement. Une commission chargée du suivi et de la lutte contre cette menace, a été aussitôt mise en place, afin de prévenir toute propagation susceptible d'affecter les cultures. Tous les moyens humains et matériels ont été, en effet, mobilisés pour lutter contre ce fléau. «Les équipes de surveillance et de prospection ont été équipées de 18 drones pour observer et localiser les mouvements acridiens, permettant ainsi une intervention rapide si nécessaire», affirme le SG du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (Madrp), Hamid Bensaâd. Le responsable intervenait à l'occasion d'une rencontre régionale de coordination sur l'élaboration d'un plan préventif de lutte contre l'invasion acridienne. Tel que nous l'avions annoncé lors du précédent article abordant le sujet, ladite réunion a eu lieu dans la wilaya d'Ouargla, dans le but d'élaborer un plan d'action rigoureux pour lutter contre les essaims de criquets récemment apparus dans certaines zones frontalières du Sud du pays. Ladite réunion rassemblera 22 walis des wilayas concernées, ainsi que plusieurs départements ministériels impliqués dans l'opération de prévention, notamment ceux de la Défense nationale, de l'énergie, de lenseignement supérieur et des transports. Cette initiative s'inscrit dans le cadre des directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres. La wilaya d'Ouargla a été désignée comme zone stratégique pour coordonner les efforts et limiter la progression des criquets vers le nord du pays. Les walis sont chargés de superviser les interventions sur le terrain, avec la mobilisation des moyens logistiques, tels que les équipements de pulvérisation et les camions. Cela en plus du lancement de campagnes de sensibilisation au profit des agriculteurs et la fourniture de pesticides nécessaires. Il a également indiqué que les autorités publiques avaient pris des mesures proactives depuis octobre 2024, lorsqu'elles ont détecté des mouvements inhabituels de criquets aux frontières avec le Niger et le Mali, en mobilisant des équipes spécialisées et un hélicoptère du ministère de la Défense nationale pour des missions d'exploration. L'accent est mis sur l'identification des zones d'éclosion des criquets, sous la supervision des experts de l'Institut national de protection des végétaux (Inpv). Ces mesures visent à protéger les périmètres agricoles et les cultures stratégiques, notamment les céréales et les fourrages, qui constituent des ressources essentielles pour les agriculteurs et les éleveurs de la région. Pour contenir la menace, les autorités ont déployé d'importants moyens logistiques. Selon les derniers chiffres communiqués, plus de 50 000 hectares de terres agricoles ont été traités avec des insecticides spécifiques. Par ailleurs, huit hélicoptères équipés de pulvérisateurs de pointe ont été mobilisés pour assurer une intervention rapide et efficace, notamment dans les zones accidentées et difficiles d'accès. «La situation est sous contrôle», a rassuré le SG du ministère qui a appelé à être vigilant, notamment dans les wilayas du Sud. Cela avant de faire part de «la délimitation de bases d'intervention dotées de quantités suffisantes de pesticides, de produits chimiques et de moyens d'aspersion». à cela s'ajoute, à titre préventif, «la mise à la disposition des agriculteurs des wilayas exposées au risque d'invasion acridienne, de quantités de pesticides». Parallèlement, les autorités de la wilaya d'El Oued et de la daïra de Hassi Khalifa ont émis une mise en garde sur les dangers sanitaires liés à la consommation ou au simple contact avec ces criquets. Ces insectes ont été exposés à des pesticides extrêmement toxiques, contenant des substances cancérigènes et d'autres produits chimiques dangereux. Leur ingestion peut entraîner une intoxication aiguë en moins de 24 heures, avec des symptômes tels que des nausées, des vomissements et de fortes douleurs abdominales.