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«On a atteint un point de rupture»
Arslan Chikhaoui, expert en géopolitique, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 09 - 04 - 2025

L'Expression: L'Algérie a fermé son espace aérien aux avions maliens après plusieurs violations de son espace par l'aviation malienne et des provocations répétées des putschistes. Cette décision marque-t-elle un tournant dans les relations entre Alger et la junte malienne?
Dr Arslan Chikhaoui: D'après les communiqués officiels, trois violations de l'espace aérien algérien ont été signalées depuis l'été 2024. Ces incidents constituent des actes d'hostilité directs, notamment l'utilisation d'un drone, d'abord en mission de reconnaissance, puis en position offensive. Ce qui rend cet acte particulièrement significatif, c'est qu'il survient précisément au moment où Staffan de Mistura, l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, se rendait dans les camps de réfugiés sahraouis pour préparer son briefing devant le Conseil de sécurité. Cet incident s'ajoute également aux attaques verbales précédentes de la junte malienne, notamment lors de l'intervention du colonel Abdoulaye Maïga à l'ONU, qui a marqué une nouvelle étape dans l'escalade verbale entre Bamako et Alger. Aujourd'hui, cette escalade atteint un point de rupture, annonçant un tournant dangereux dans les relations bilatérales.
Comment expliquez-vous l'attitude provocatrice de Bamako vis-à-vis de l'Algérie, alors que cette dernière a toujours soutenu le Mali dans les moments difficiles, en prônant une solution pacifique au conflit inter-malien, à travers l'Accord d'Alger de 2015?
Votre question met en lumière un aspect fondamental. Selon moi, le Mali cherche à marquer un tournant stratégique en affichant de nouvelles alliances, se distanciant ainsi de l'Algérie et adoptant une nouvelle orientation géopolitique. Le pays semble vouloir redéfinir la carte géopolitique régionale, en accordant une place plus importante aux puissances émergentes qui cherchent à s'implanter en Afrique. Cette démarche reflète un désir d'affirmation de la junte sur la scène internationale. Cependant, Bamako joue un jeu très dangereux. Cette stratégie comporte des risques, notamment celui d'un isolement diplomatique, dans une région où la coopération est essentielle pour faire face aux enjeux sécuritaires et de développement.
La reprise des hostilités dans le nord du Mali, notamment contre les Touaregs, s'accompagne par l'utilisation de drones militaires. Est-ce un signe d'un durcissement stratégique de la junte ou d'un alignement avec d'autres puissances étrangères?
Il est indéniable que les relations entre Bamako et Alger sont fréquemment déstabilisées, tant par des acteurs régionaux qu'internationaux. Ces acteurs visent principalement à s'emparer des ressources minières critiques nécessaires aux industries décarbonées et au développement technologique. Le rejet de l'Accord de paix d'Alger témoigne de la volonté du Mali de renforcer ses liens avec certains pays voisins et des puissances extérieures aux intérêts contraires.
Cet alignement avec des acteurs malveillants semble également indiquer une volonté de réactiver le projet du «Sahara central», qui s'étend de la Libye à la Mauritanie, avec l'objectif de redessiner les frontières de la région en dehors de tout cadre de coopération. Il y a ici anguille sous roche, des intérêts qui servent des puissances autres que le peuple malien.
Ce comportement peut-il entraîner une déstabilisation durable du Sahel?
La posture actuelle de la junte de Bamako risque de mener à une intensification des tensions dans la région du Sahel, exacerbées par des fléaux transnationaux tels que le terrorisme, le narcotrafic, la traite des êtres humains et les déplacements de populations. Ces phénomènes peuvent également favoriser la propagation de maladies infectieuses, menaçant ainsi la stabilité de cette zone géostratégique. Toutefois, la présence de l'Algérie reste un facteur-clé de stabilité. Bien que le Mali emprunte un chemin risqué, l'Algérie continue de promouvoir une approche pacifique des conflits et demeure déterminée à contribuer à la stabilité de la région sahélo-saharienne.
Le Mali est désormais isolé, confronté à un blocus aérien algérien et à des sanctions de la Cédéao. Quelle issue géopolitique envisagez-vous pour ce pays, et quel rôle pourrait jouer l'Algérie dans une éventuelle médiation future?
La stratégie du Mali et de ses alliés dans la «Triade» semble conduire à un isolement diplomatique accru. Dans une région où la coopération est cruciale, l'Algérie, forte de son expertise en médiation, continuera de jouer un rôle central dans la recherche de solutions pacifiques. Depuis la crise irano-américaine de 1979, l'Algérie a démontré sa capacité à faciliter le dialogue inclusif. Il est donc certain que l'Algérie poursuivra son engagement en faveur de la paix et de la stabilité, en renforçant ses mécanismes de médiation et en restant un acteur-clé de la diplomatie régionale.


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