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Le découpage: une nécessité administrative et sociale
REFORMES ET GOUVERNANCE
Publié dans L'Expression le 06 - 01 - 2007

L'administration est-elle prête au troisième découpage de l'Algérie indépendante? Si oui, qu'attend-elle pour l'annoncer? Si ce n'est pas le cas, à quoi riment ces effets d'annonce?
Il y a comme une difficulté en Algérie à aborder un sujet aussi technique qu'est un découpage administratif, dont l'opportunité reste d'améliorer les rapports des administrés avec l'administration d'une part, corriger les impondérables apparus à l'usage, d'autre part, conforter le mieux-être des populations, enfin. Pourtant, un tel découpage donne l'impression d'être complexe quand il suffit seulement d'un peu de volonté politique et beaucoup de professionnalisme pour rendre une telle opération propice. Gérer un pays d'une étendue aussi vaste que celle de l'Algérie n'est sans doute pas une sinécure mais il n'en reste pas moins qu'un tel découpage est devenu, aujourd'hui, une nécessité autant administrative qu'économique et sociale. En marge du discours prononcé devant les cadres de la nation le 26 décembre par le président Bouteflika, le ministre d'Etat et ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a indiqué, devant les journalistes, que le nouveau découpage «peut s'effectuer avant les (prochaines) élections législatives (prévues en mai prochain)». M.Zerhouni a ainsi déclaré qu'«il est possible que ce découpage (administratif) s'effectue avant les (prochaines) échéances électorales, mais n'aura aucun effet sur ces élections, car il n'aura aucun impact sur les circonscriptions électorales». Cela se discute en réalité, d'autant plus, si découpage administratif il y a, avec la création de nouvelles wilayas (déléguées ou non) il y aura également, en corollaire, l'augmentation du nombre de communes et, forcément, révision des circonscriptions électorales, singulièrement pour les élections locales d'octobre prochain, car il serait absurde de maintenir les actuelles, d'entités administratives, au chiffre de 1541 municipalités, qui n'a pas changé quasiment depuis l'indépendance si l'on fait remarquer que l'accroissement des communes lors du découpage de 1984 (le nombre des communes passant de 765 à 1541, ce qu'il était approximativement avant le 5 juillet 1962, quand la nécessité -absence de cadres pour gérer les municipalités -a contraint les pouvoirs publics à en réduire le nombre) n'a, en réalité, apporté rien de nouveau laissant le tissu urbanistique tel qu'il a existé avant juillet 1962. Cette situation peut-elle perdurer en 2007 alors que des milliers de cadres et diplômés sont au chômage, que le nombre des habitants des villes et villages s'est multiplié par deux, voire par trois ou quatre (un exemple entre autres: Sétif avait 58.0000 habitants en 1962, sa population est estimée à 320.000 aujourd'hui)?
Dès lors, le prochain découpage, qui doit intervenir avant le mois de mai, aura, d'une manière ou d'une autre, un impact sur les élections législatives tant du fait de l'avènement des nouvelles wilayas, même si le nombre des députés ne change pas, que du fait de la probable création de nouvelles communes (signalons que nombreuses sont les localités qui n'ont pas actuellement le statut de commune quoique abritant entre 10.000 et 20.000 habitants chacune). Certes, comparaison n'est guère raison mais notons, néanmoins, que la France, dont la superficie n'est que le cinquième de celle de l'Algérie et sa population un peu moins du double (62 millions d'habitants contre environ 35 millions pour l'Algérie) est divisée en 115 départements (wilayas) et plus de 38.000 municipalités (dont quelques-unes isolées ne sont que des hameaux de moins de 500 habitants). Sur ce chapitre, notons l'incongruité des découpages effectués en 1974 et en 1984 qui font que de nombreuses localités éligibles au statut de chef-lieu de commune ont été ignorées participant ainsi à accentuer les inégalités régionales voire sociales. Notons, également, que de nombreuses agglomérations, chefs-lieux (ACL) gèrent entre 10 et 15 agglomérations secondaires (AS). C'est le cas, entre autres, des communes de Tizi Ouzou (14 localités), Tamanrasset (12 localités) Adrar (8 localités) alors que certaines willayas ont sur leur territoire des centaines de localités comme Tizi Ouzou (encore) qui a un total de 394 agglomérations regroupées dans 67 communes, Béjaïa (224 agglomérations pour 52 ACL) Adrar (28 ACL gérant 156 localités) pour ne noter que celles-là (voir le bulletin de l'ONS Evolution des agglomérations en 1966, 1977 et 1987). Or, pour le cas de la wilaya d'Adrar, un exemple parmi d'autres, (qui a une superficie d'un peu plus de 400.000km²) les distances entre les ACL et les AS sont considérables. Donc, d'une manière générale, il n'y a pas eu une politique dynamique de soutien et d'appui au développement pour les petites villes et les villages en milieu rural, saharien et dans les hauts plateaux en les érigeant en communes de plein exercice par l'octroi par l'Etat de moyens de réaliser leur autosuffisance et leur assurer le service public, d'autre part. Est-ce à ces disparités que songeait M.Zerhouni lorsqu'il indiqua que les nouvelles entités seront dotées «de services de wilaya, à l'exemple de ceux des voieries et de la réglementation» et le ministre de l'Intérieur d'ajouter: «Les communes touchées par ce nouveau découpage seront également dotées de services nécessaires dont les citoyens ont besoin» et de préciser: «La solution est de décentraliser les services qui ont plus de contact avec la population». Cela laisse-t-il entendre qu'il y aura, effectivement, création de nouvelles communes, alors que l'on sait que des milliers de villages et petites villes dépendant de chefs-lieux communaux souvent éloignés (c'est le cas dans le Sud et dans les Hauts-Plateaux notamment) qui ne bénéficient d'aucun des services publics (eau, gaz, électricité, postes, services de sécurité -police ou gendarmerie) qu'ils étaient en droit d'attendre de l'Etat et de l'administration? Or, l'expérience passée montre bien, -des lieux-dits, ont été promus au rang de chefs-lieux de wilaya et des hameaux, non habités, en ACL, au détriment de localités grandes et moyennes mieux équipées pour tenir un tel statut- quand bien même le découpage en Algérie n'obéit à aucun critère qu'il soit technique, géographique, économique ou stratégique (singulièrement l'absence de wilayas frontalières) donne ainsi l'impression d'être, avant tout, un argument électoral. Dans le cas contraire, qu'attendent l'administration et les pouvoirs publics concernés pour annoncer le nouveau découpage territorial surtout lorsque l'on nous dit que le dossier est bien «ficelé»?
Or, l'indécision qui prévaut autour de l'annonce de cette réorganisation territoriale fait plutôt penser aux interférences de jadis, quand les caciques du pouvoir découpaient leurs propres fiefs ce qui pourrait accréditer le fait que la pratique de l'instrumentalisation du réaménagement administratif du territoire national n'a pas été vraiment abolie. Tout le monde sait, et il n'est nul besoin d'être expert en la matière, que l'Algérie est sous-administrée et sous-gérée, que beaucoup de localités n'ont jamais connu les bienfaits des services que l'Etat pouvait offrir à ses administrés. Dès lors, prolonger indéfiniment l'attente du remodelage territorial serait, à tout le moins, malvenu surtout quand d'autres préoccupations prennent le pas sur la nécessité de corriger un découpage administratif qui ne répond plus aux besoins de développement des communes d'Algérie. M.Zerhouni a aussi indiqué, en mai dernier, lors de l'une de ses précédentes interventions, qu'il faut faire en sorte qu'il n'y ait plus de «daïras» de plus «d'un million d'habitants». On peut supposer qu'il s'agit là d'un lapsus involontaire, même si toute la presse avait repris, à l'époque, la déclaration telle quelle, alors qu'il ne fait pas de doute que le ministre de l'Intérieur voulait parler de wilaya, car il n'existe, à l'heure actuelle, aucune daïra ayant plus d'un million d'habitants, même la plus grande daïra du pays, Constantine (Oran la plus grande commune d'Algérie est divisée en trois daïras), n'est peuplée que de 650.000 habitants. En revanche, six wilayas ont plus d'un million d'habitants chacune et c'est elles que le ministre avait de toute évidence évoquées. Au vue de la population de l'Algérie, le nombre de wilayas doit au moins être doublé alors que celui des communes non seulement doit être doublé, mais sans doute même triplé, puisque, selon les statistiques de l'ONS (Office national des statistiques), il y a en Algérie, près de 14.000 localités. Or, dans une commune qui gère jusqu'à quatorze localités, (cas de Tizi Ouzou déjà cité plus haut) cette gestion s'arrête, souvent, au chef-lieu de la commune où réside le maire et le Conseil communal, les autres localités étant, soit à l'abandon, soit ne disposent, au mieux, que d'une part inappropriée du budget de la commune. Ce qui fait que beaucoup de villages et hameaux (douars) n'ont pas l'AEP ni les services de la voirie alors que, souvent, les routes ne connaissent pas le bitume, se transformant en gadoue en hiver alors que la poussière est maîtresse des lieux en été. Gérer, c'est prévoir, et c'est cela, prioritairement, le devoir et le travail induits à l'administration centrale. Les émeutes cycliques qui mettent en émoi nos villes et villages n'ont pas d'autres raisons que la malvie et l'inconfort social qui sont le fait de la majorité des localités en mal de gérance du fait que, administrativement, elles n'existent pas. Aussi, rapprocher l'administration des administrés, comme ne cesse de le proclamer le gouvernement, demande des actes et non des déclarations sans lendemain confinant alors au slogan dont l'unique connotation, au demeurant politicienne, est sans impact réel sur le mieux-être des populations. Dès lors, il convient de voir loin et de se défaire des visions étriquées qui ne contribuent pas à stabiliser le pays et à rendre la sérénité aux citoyens qui constatent chaque jour la sous-administration de leur commune et souvent l'absence de l'Etat en la personne des édiles, chargés théoriquement de rendre les cités habitables et confortables pour ses résidents. (Nous invitons M.le ministre de l'Intérieur a faire un tour au quartier de Jolie Vue à Kouba, exemplaire du laisser-aller ambiant qui est la chose la mieux partagée dans les communes algériennes) De fait, l'aspect général de la majorité des villes et villages ne plaide pas pour une administration qui semble peu impliquée dans le confort de ses administrés. Aussi, attendre davantage pour annoncer le prochain découpage territorial ne pourra être compris, dans le meilleur des cas, que comme une tergiversation sans objet, dès lors que le principe d'un tel découpage est acquis, ou, pire, comme un retour aux détestables pratiques d'un autre temps où chaque ville ou village constituait des fiefs pour les «caciques» qui ont en fait des tremplins politiques. Aussi, tout atermoiement dans la mise en place des nouvelles wilayas et communes aura un impact négatif et nourrira les soupçons quant à une instrumentalisation d'un découpage qui, dans tous les cas de figure, ne saurait et ne devrait se départir de son caractère administratif et technique.


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