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Quel devenir civilisationnel?
POUR L'ALGERIEN DE DEMAIN
Publié dans L'Expression le 01 - 02 - 2007

La fidélité à nos racines sont le socle indépassable pour faire face aux multiples défis.
Peut-on penser notre avenir civilisationnel? Car il s'agit bien de se tourner vers l'avenir, en gardant une mémoire vivante. Sommes-nous capables de préparer, prévoir, imaginer l'avenir? Les êtres de bon sens le savent, la force d'un peuple et de son élite, c'est de prévoir. Ce qui nous manque le plus, en rive Sud, c'est une pensée capable de nous aider à faire face au problématique devenir, à tout le moins, des études prospectives conséquentes qui prennent en compte notre origine pour pouvoir se projeter. Les études stratégiques et prospectives sont un passage obligé. Les peuples de la rive Sud de la Méditerranée, comme le peuple algérien, par raisonnement ou par instinct, sentent qu'ils sont à un carrefour de leur vie historique. Les défis sont multiples et tous les problèmes se posent en même temps.
Sur le plan historique, il y a eu la sortie de l'Andalousie en 1492, qui a suivi la néfaste fermeture des portes de l'ijtihad, la coupure fatale entre la raison et la foi, et l'opposition stérile entre les mondes, alors que c'est l'universel qui doit rester notre repère. Malgré le génie de l'Emir Abdelkader, vint le temps de la nuit coloniale du XIXe siècle, à peine éclairée par la bougie de la Nahdha ou les lueurs de l'Islam soufi qui a assuré l'intérim de la nationalité et de l'identité. Puis le temps de la décolonisation, en particulier la révolution de Novembre, a permis de montrer que nous étions encore pétris de la culture de la résistance et capables de faire l'Histoire avec une majuscule, malgré les signes évidents de décadence. Après Ibn Khaldoun, Frantz Fanon, Malek Bennabi, Mostefa Lacheraf, Jacques Berque et d'autres éveilleurs des consciences ont, chacun à sa manière, décrit la problématique, l'espérance, l'engouement, l'attachement pour tenter de sortir des différentes formes de déclin, d'archaïsme et de sous-développement, de domination et d'aliénation, internes et externes. Nous sommes exposés sur deux fronts pour bâtir une culture: être lucides, prévoyants et forts, à la fois, face aux problèmes intérieurs et extérieurs. La confrontation restera pour longtemps simultanée et double. C'est encore notre tâche d'aujourd'hui.
Après la crise du système unique, les déceptions nées des idéologies volontaristes, autoritaires et conjoncturelles et plus encore face aux nouvelles formes de menaces et d'incertitudes qui se profilent, la question se pose: à quel avenir prépare-t-on aujourd'hui les enfants de la rive Sud? Quelles formes de domination ou de rapport nous attendent avec l'Occident, auquel, paradoxalement, nous appartenons? L'incontournable modernité, sommes-nous capables de l'assumer, sans perdre notre âme? Comment forger un citoyen responsable capable de répondre à ces défis? Comment réduire les nouvelles formes de violences sociales, de ruptures des liens et de la faiblesse du civisme?
Les intellectuels, les universitaires et les cadres répondent qu'ils ont la responsabilité, mais pas le pouvoir. C'est-à-dire se plaignent, notamment de la difficulté à faire respecter l'échelle des valeurs, sur tous les plans, en particulier moral et éthique, dans un contexte dévalorisant. Difficulté aussi à produire des nouveaux concepts aptes à répondre aux besoins de l'heure et enfinn difficulté à énoncer un projet de société. Pourtant, le mouvement se prouve en marchant, les peuples de la rive Sud, comme le peuple algérien, veulent le progrès, la modernité et la liberté, sans perdre leurs racines, c'est possible. Mais pour traduire et préserver cette capacité à la civilisation: lier l'authenticité à la modernité, le travail de la pensée, de la réflexion, de la raison raisonnable, est la voie. Cela nécessite une révolution paisible quant aux choix des hommes, des méthodes et des contenus, bien plus que des réformes. D'autant que les puissants de ce monde refusent toutes négociations, tout vrai dialogue. L'air du temps dans le monde est à la fuite en avant, à la diversion, à l'opacité, à la jouissance à tout prix, au culte du veau d'or, à l'égoïsme et aux solutions de facilités, au lieu de l'effort, de la transparence, de la patience, de la solidarité, de la mesure et de l'intérêt général.
Certains imaginent le futur à reculons en voulant enfermer les nouvelles générations dans les attitudes de replis, de gestuelles et de rigorismes obscurantistes, étrangers à notre histoire et d'autres nous demandent de passer à l'Ouest sans conditions.
Pourtant ni le repli ni la dissolution ne sont la solution. L'exercice de la raison sans conditions et la fidélité à nos racines sont le socle indépassable pour faire face aux multiples défis. La culture de la résistance, léguée par nos aînés, mérite d'être revivifiée en fonction des conditions de notre temps, cela exige de nous, ouverture et vigilance à la fois. L'éducation du citoyen est la condition du développement et non point le contraire, tout en se défiant des laxismes et de la permissivité. L'histoire de l'Algérie montre que la question de la liberté responsable reste centrale.
L'histoire de notre pays est la preuve que ce qui relève du monde arabo-musulman n'est pas homogène mais hétérogène. Ce qui domine, malgré certaines apparences, ce ne sont pas les courants du fanatisme, de l'obscurantisme et du conservatisme. Il est possible de l'intérieur, de réformer, patiemment mais en profondeur, nos sociétés pour moderniser et civiliser. Certes, la difficile expérience démocratique est laborieuse, mais éduquer à la culture du civisme est le chemin incontournable. Nous avons tant de retards en la matière. Dans un monde cruel, injuste et déséquilibré marqué de plus en plus par les inégalités, les actes de la société civile, ceux des citoyens, pour s'organiser en associations, apprendre à vivre ensemble, à dialoguer et à voter, même s'ils ont besoin d'être confortés par d'innombrables autres segments et activités de la vie politique des partis et de la société civile, sont des moments décisifs qui permettent d'ouvrir un horizon d'avenir et de soutenir les actions de l'Etat. Les tenants de la violence, de la démagogie et du monopole n'ont pas d'avenir, lorsque les citoyens cessent de s'abstenir, prennent conscience de leur responsabilité, de leurs devoirs, pas seulement de leurs droits.
Malgré les contradictions, les insuffisances et les limites de la démocratie réelle dans le monde, notamment dans le contexte de l'hégémonie du désordre et de la loi du plus fort, de la mondialisation de l'insécurité et des injustices du libéralisme sauvage, l'immense majorité des peuples s'est engagée dans la voie de la recherche de plus de justice, fondée sur la quête de la responsabilité, sachant qu'il n'y a pas d'autre alternative pour préserver un tant soit peu la relative souveraineté, l'identité et le droit au progrès civilisé. Il nous faut garder le cap, sans s'enfermer dans les sempiternelles conditions dites de la spécificité, ou du niveau d'instruction et des contradictions locales, qui sont des prétextes pour retarder et renvoyer sans cesse la responsabilisation du citoyen, comme cela se passe dans la plupart des pays arabes.
Même si la responsabilité, le civisme exemplaire sont toujours à venir, il y a lieu de s'engager toujours plus sur ce chemin, en tirant les leçons de l'histoire. Le civisme c'est l'instrument moderne pour mobiliser, au sens de sensibiliser, d'éduquer et produire des richesses civilisationnelles. Sinon, au vu de la préoccupante situation du laisser-aller et du relâchement, la décadence s'accélérera, la «colonisabilité» resurgira, sous d'autres formes. Les Algériens forgés par la culture de la résistance et de la dignité, restent encore des êtres de bon sens, libres et imprévisibles, il est encore possible de préparer une société de demain civilisée, même si tout n'est pas réglé, loin de là. La renaissance de notre pays est possible. Comment ne pas y croire?


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