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La sonnette d'alarme est tirée
MONTEE PREOCCUPANTE DU SUICIDE EN ALGERIE
Publié dans L'Expression le 22 - 02 - 2007

L'Algérie a recensé, de 1993 à 2005, 3709 affaires de suicide et 1423 tentatives.
Considéré comme un péché par l'Islam et un déshonneur pour la famille, le suicide prend, malheureusement, de plus en plus d'ampleur en Algérie. En dépit du mutisme des familles des victimes et des praticiens qui reçoivent dans les hôpitaux les candidats au suicide, le nombre de suicide préoccupe aussi bien les autorités que les spécialistes en sciences humaines.
Chaque semaine, au moins, un cas de suicide est déclaré. Parfois chaque 24 heures une personne se donne à la mort, sans compter les suicides non déclarés. Il y a de cela une dizaine de jours, six personnes ont mis fin à leur vie dans la wilaya de Bouira! C'est la cote d'alerte. D'autant plus que, selon le bilan rendu public par les services de la Gendarmerie nationale, 112 cas de suicide ont été enregistrés en 2006, tandis que 104 personnes ont raté leur acte. A en croire une étude faite par les mêmes services, l'Algérie a recensé, de 1993 à 2005, 3709 affaires de suicide et 1423 tentatives. De son côté la Forem (Fondation pour la recherche médicale) a comptabilisé entre 1995 et 2003, quelque 4571 suicides. Quelles sont les franges les plus exposées à ce phénomène? Selon les spécialistes, le suicide n'épargne aucune catégorie sociale, sans distinction d'âge ni de sexe. Cependant, les psychologues expliquent que les femmes tentent deux fois plus de se suicider que les hommes, et les hommes se suicident deux fois plus que les femmes. Les chiffres avancés par la gendarmerie confirment cette analyse. Sur le taux de suicides constatés l'année dernière, 83 cas concernent les hommes, et 29 autres le sexe féminin. Ces chiffres ne sont pas réels. Mme Haddadi, maître de conférence en psychologie à l'université d'Alger, également directrice du centre d'aide psychologique universitaire «Capu», explique cette situation par le fait que le sexe masculin choisit souvent des moyens plus violents pour se donner la mort. «Les femmes tentent de se suicider dans le but de manipuler leur entourage afin d'attirer l'attention sur une situation particulière. Elles essaient de changer leur milieu. Ce qui n'est pas le cas pour le sexe masculin qui ne rate pas son acte,» a-t-elle déclaré à L'Expression. Et de préciser «contrairement aux hommes qui utilisent les moyens les plus violents pour se donner la mort, à travers leurs tentatives de suicide, les femmes recourent au surdosage de médicaments ou bien à la consommation des produits cosmétiques». Cette différence entre les deux sexes a aussi son explication du point de vue sociologique. Yahia Abdennour professeur de sociologie à l'université d'Alger, estime que «les hommes en général subissent plus de pression dans leur vie quotidienne que les femmes. Dans la vie sociale, les jeunes garçons «n'accomplissent» pas leur responsabilité en tant qu'hommes responsables, vu le manque de travail, manque de logement et le célibat. Même dans le marché de l'emploi, c'est le sexe féminin qui domine. En ce qui concerne l'âge, même si les spécialistes estiment que le suicide touche à toutes les catégories d'âge, ils précisent, toutefois, qu'il touche davantage les jeunes. «Les personnes âgées entre 15 et 35 ans, sont les plus vulnérables au suicide,» estiment-ils. Cette augmentation du phénomène en Algérie est expliquée, par le Pr Abdenour, par la mutation de la société algérienne ces dernières années. «Le suicide est un phénomène concessionnel pour notre société. C'est le résultat d'un changement de quelques mécanismes politico-économico-culturel qu'a traversé le pays. Avant les années 90, on vivait dans un certain modèle politique et économique, et puis un autre mode s'est imposé. La population trouve des difficultés à s'y intégrer. L'individu a perdu ses repères,» a-t-il expliqué. Et d'ajouter que la situation économique a favorisé le suicide. «L'Algérie a adapté une économie de marché qui n'est pas tout à fait claire. Réellement, on ne sait plus quel est notre modèle économique. Cette situation a engendré une saturation du marché de l'emploi et donc, le chômage.» Notre interlocuteur insiste, par ailleurs, sur le volet «culturel».
«Les mass-média ont déstabilisé notre société. Ils ont fait perdre à notre jeunesse ses repères. Il y a une grande influence des valeurs étrangères sur la vie des Algériens», a souligné le même interlocuteur, qui réitère que le suicide est un résultat normal d'une situation anormale. De leur côté, les psychologues partagent ce point de vue sociologique. «A un certain âge, le jeune subit un remaniement psychologique. Il commence à se poser des questions sur son identité, notamment sentimentale et sexuelle. L'adolescent commence à mener une vie contradictoire entre sa réalité et le mode de vie que vivent d'autres jeunes dans un autre monde», a estimé encore Mme Heddadi. Cette dernière estime que «le suicide est une extinction radicale et définitive de toutes les excitations de la vie qui existent en la personne». L'écrivain français Georges Perros a écrit, dans Papiers collés, que «le suicide, ce n'est pas vouloir mourir, c'est vouloir disparaître». Enfin, ce n'est un secret pour personne, l'Algérie accuse un retard immense sur le plan de la prise en charge psychologique de sa population.


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