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Mensonges et vérités
SARKOZY, L'EUROPE ET L'ALGERIE
Publié dans L'Expression le 30 - 05 - 2007

Il a fait de la France le centre du monde durant un moment: celui de la campagne électorale.
Nicolas Sarkozy à peine élu à la tête de l'Etat français que des politiques, analystes, journalistes, associations civiles...en Europe comme en Algérie, ont montré des signes d'inquiétude, d'affolement, voire de panique.
Si l'homme, caricaturé à outrance, a été présenté lors de la campagne électorale comme le messie attendu qui va débarrasser les Français de leur «peur» d'un avenir incertain, il a été décrit aux Européens comme celui qui va régenter l'Europe sur le modèle du bon vouloir français, et aux Algériens (maghrébins et africains en général) comme le père fouettard, qui va briser leurs espérance et liberté de voyage vers l'eldorado européen.
Connaissant le pouvoir des médias à l'heure de la mondialisation, l'homme s'est plu à participer à ce jeu de «Star Académie», et charmer les électeurs français. Dans la saga Sarko, il y a du vrai et du faux. Surtout beaucoup de faux.
D'abord que va bousculer Sarkozy dans l'Union européenne? Pas grand-chose! Son premier mensonge a été, rappelons-le, d'affirmer qu'il interdirait l'entrée de la Turquie dans l'UE Mais qui a dit que la Turquie sera européenne un jour? Le conseil européen (les chefs d'Etat et de gouvernement) comme la Commission (l'Exécutif européen) ont donné un ticket à blanc aux Ottomans.
Ils leur ont donné rendez-vous dans 10 ou 15 ans, pour une seconde audition, un test d'admission, et si, et seulement si, les Turcs se seraient «européanisés», alors ils auront une seconde échéance pour quelques décennies encore. D'ici-là, c'est-à-dire dans plus de 20 ans, il faudrait que Sarko soit là pour s'opposer au souhait turc.
Ensuite, l'admission d'un nouveau membre est soumise à la règle de l'unanimité. Les Etats ont le choix entre un référendum populaire ou un vote parlementaire.
Avec de telles conditions, la Turquie n'a aucun espoir de rejoindre la famille européenne un jour. L'autre point fort sur lequel Sarkozy a fait montre de démagogie, est celui de la Constitution européenne.
Paris centre du monde?
Feignant d'ignorer que 18 Etats ont adopté par voie parlementaire le projet constitutionnel, il déclare vouloir présenter un projet simplifié aux Européens. Quoique l'idée n'est pas neuve, il donne l'impression que c'est la France, c'est-à-dire lui, qui va imposer ce fameux projet.
Sans doute, son voyage à Berlin, le jour même de son intronisation à l'Elysée, allait-il, entre autres, dans ce sens. Mais, Mme Angela Merkel qui préside l'UE jusqu'au 30 juin, lui a fait savoir que les décisions politiques importantes, notamment la rédaction d'un projet constitutionnel n'est pas du seul ressort du couple franco-allemand. Sarkozy le sait, mais cela ne l'empêche pas de faire son show médiatique. Et toutes les autres questions communes à l'Europe ne sont et ne seront jamais de la seule volonté de M.Sarkozy. Surtout pas la politique agricole commune (PAC) qu'il veut revoir, alors que les agriculteurs français en sont les premiers bénéficiaires en s'accaparant 40% des subventions, laissant le reste aux 26 autres pays de l'Union. Quant à la relation transatlantique, basée exclusivement autour de l'Otan, les USA restent les maîtres du jeu avec ou sans la France. Rappelez-vous l'épisode de l'invasion de l'Irak en 2003. Malgré l'opposition de Chirac, du Conseil de sécurité et de la communauté internationale, les USA de Bush ont fait ce qu'ils voulaient. Et dans l'Otan, il y a la Turquie, et son rôle dans la stratégie US en Asie mineure comme en Méditerranée, est de premier ordre. Hé oui!
M.Sarkozy, vous ne pouvez, à ce point, éviter les Turcs, car eux n'ont jamais trahi l'Oncle Sam, comme l'avait fait en 1966 le général de Gaulle, en se retirant de l'Otan, ce qui a valu le déplacement de son siège de Strasbourg à Bruxelles. Les Américains n'oublient pas, et surtout préfèrent les alliés sûrs (les Turcs par exemple) aux infidèles.
Rien de nouveau pour les Algériens
L'autre bluff de Sarkozy a été, tout au long de sa campagne électorale la terrible question de l'immigration, et là, l'Algérie est le favori des débats franco - français. Il a bien répété haut et fort par exemple, que le regroupement familial ne sera accordé qu'à la condition que l'immigré dispose d'un travail rémunéré correctement et d'un logement décent. M.le président, ces conditions sont d'application depuis le gouvernement de droite de M.Balladur de 1994-1995 et son ministre de l'Intérieur M.Pasqua. Ces conditions sont même étendues pour la demande d'un simple visa touristique pour les membres de famille d'un immigré. C'est la célèbre «prise en charge» avec fiche de paie et attestation de logement décent (après passage d'une assistance sociale dans certaines communes) exigée pour ce type de demande. Quant à la lutte contre l'immigration clandestine, vous êtes l'auteur de deux décisions en tant que ministre de l'Intérieur, celle de la destruction du centre d'aide aux réfugiés de Sangatte, au nord de la France, et le renforcement de l'Agence européenne Frontex, pour la lutte contre le flux migratoire dans l'Afrique de l'Ouest. Dans les deux cas, l'échec est patent: le transit des immigrés clandestins vers l'Angleterre et les pays du Nord a augmenté et le prix chez les passeurs en chaloupe et barque (harraga) a grimpé. Plus sérieusement, la question des migrations dans le monde est l'un des objectifs du Millénaire de l'ONU; l'UE y travaille avec les pays tiers pour des solutions justes et humaines; l'Organisation mondiale des migrations (OIM) implique au-delà des gouvernements, ONG et sociétés civiles...C'est dire combien cette question est névralgique pour l'avenir et la paix dans le monde, et qu'elle ne peut être aussi caricaturée et instrumentalisée par la seule France, fût-elle celle de Sarkozy.
Enfin, M.Sarkozy conçoit les relations complexes entre l'Algérie et la France sous un rapport de dominant à dominé. N'a-t-il pas affirmé que «il n'est pas trop tard pour la France de revenir à son rôle de nation civilisatrice -faisant référence à la conquête coloniale- dans le sud de la Méditerranée»? N'a-t-il pas, volontairement, brouillé le devoir de mémoire avec la repentance? Son amitié pour l'Algérie s'est manifestée par son «silence» au message traditionnel de félicitations au lendemain de son élection, que lui a adressé le chef de l'Etat M.Bouteflika. C'est vrai qu'il lui avait déjà signifié son amitié, lorsqu'il était en soins dans l'hôpital du Val-de-Grâce: «Il n'a qu'à se soigner chez lui», avait-il dit en substance à l'endroit du premier des Algériens.
Les relations entre nations et Etats ne se construisent pas comme celles entre individus. Sur l'humeur du moment. Le voilà à peine arrivé au palais de l'Elysée qu'il se rend compte que dans l'Europe, la France est un membre mais pas toute l'Europe à elle seule; et qu'au Sud beaucoup de choses sont en route, et que l'Algérie est indépendante depuis 45 ans. Cela aussi il le savait, mais le vertige du pouvoir lui a fait promettre aux Français l'inaccessible: un empire.


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