Désormais, le peuple a son mot à dire pourvu qu'on lui assure un scrutin transparent. A peine les dossiers de l'APN et du gouvernement clos, l'attention de la classe politique est braquée sur le prochain rendez-vous électoral: les élections des assemblées communales et de wilaya (APC-APW). Il s'agit d'un autre rendez-vous inscrit dans l'agenda politique des partis politiques et de l'Exécutif. Le séisme politique du 17 mai dernier est toujours dans les esprits. Pour éviter un remake dans le genre, la majorité des participants au dernier scrutin et le ministère de l'Intérieur ont désigné du doigt, la loi électorale comme principale cause de la désaffection des électeurs. Feignant d'ignorer que la sentence populaire est liée à une multitude de facteurs en liaison directe avec la gestion des affaires du pays. A la faillite de la classe politique dans sa mission essentielle, à savoir, la bonne gouvernance. Même si la date du prochain scrutin n'est pas encore arrêtée, le RND a annoncé la date de la première semaine du mois de septembre. Alors que d'autres sources partisanes prévoient son déroulement après le mois de Ramadhan. La prochaine rentrée sociale s'annonce pénible. Les appréhensions des uns et des autres ne résident pas, à vrai dire, dans l'efficacité de la loi électorale ou dans le choix de la date de la tenue des élections. Loin s'en faut. La crainte, si crainte il y a, découle de l'éventuel comportement des citoyens à l'occasion de ce second rendez-vous électoral. Deux élections dans l'intervalle de quatre mois est un vrai casse-tête aussi bien pour les autorités que pour les partis politiques. Désormais, le peuple a son mot à dire pourvu qu'on lui assure un scrutin transparent et démocratique, loin des magouilles et des calculs des officines de la fraude. Au moins, les candidats aux postes de responsabilité locale ou nationale auront ainsi un peu de regard pour lui. L'image d'une APN désertée et de députés occupés à conclure des «petites affaires» a eu son effet dans la société. Celle de mairies transformées en fonds de commerce par les élus au nom du peuple est toujours présente dans les esprits de la commune. Les chiffres donnés récemment par les autorités concernant le nombre d ‘élus poursuivis en justice ou mis en prison jette un froid dans le dos. Au mois de mai dernier, ils étaient plus de 700 élus locaux à avoir été déférés devant les juges, emprisonnés ou laissés en liberté provisoire. Les délits pour lesquels ils doivent répondre concernent en majorité, la dilapidation des terres agricoles, falsification de documents et détournement de deniers publics. Il n'est pas question de jeter l'opprobre sur l'ensemble des élus mais il faut dire qu'il n' y a pas assez de garde-fous pour préserver ces élus des tentations. Au contraire, tout est fait pour qu'ils tombent, un jour ou l'autre, dans les situations de non-droit. A commencer par cette loi électorale désuète et le choix des candidats présentés aux élections par les partis politiques qui se soucient peu de leurs compétence et intégrité. Le dysfonctionnement constaté dans la gestion des communes, né parfois du blocage des délibérations des Assemblées, porte un autre grand préjudice aux citoyens. Les querelles politiques entre élus de divers partis politiques contraints à la cohabitation, n'en finissent pas d'empoisonner la vie des citoyens. Laissant à l'abandon des projets d'utilité publique. Les citoyens n'ont alors d'autre alternative que la rue pour exprimer la colère qui les ronge et la malvie qui les tue à petit feu. Combien de fois les citoyens sont-ils sortis pour mettre le feu à leur ville ou barrer les routes? Combien de fois a-t-on fait appel aux services de sécurité pour rétablir le calme et la paix dans les communes? La misère est dans nos communes. Les problèmes du logement, de l'emploi, de la prise en charge des démunis, de l'absence des infrastructures de loisir, de l'école et des infrastructures sanitaires et de santé se posent avec acuité dans les municipalités. Comment faire alors pour mobiliser ce citoyen en prévision du rendez-vous électoral? Faire encore usage de promesses est l'une des spécialités de nos politiques. La recette-miracle marchera-t-elle cette fois?