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Un procès pour l'exemple
SEISME DE BOUMERDÈS
Publié dans L'Expression le 25 - 06 - 2007

Demain le grand jour. Des immeubles de dix étages qui s'effondraient comme un château de cartes. Les prévenus vont devoir s'expliquer.
Fin de procédure. L'heure est aux audiences. Le procès du séisme de Boumerdès s'ouvre demain au tribunal criminel de cette wilaya. C'est la grande salle de conférences de l'université M'hamed Bouguerra qui abritera les audiences. Le dossier est ficelé. La Gendarmerie nationale a remis son enquête et son dernier rapport de 2000 pages entre les mains du juge d'instruction. Des dizaines de personnes ont été convoquées entre partie civile et témoins. Trente-huit accusés se succéderont à la barre. Une vingtaine d'entre eux se trouvent déjà sous contrôle judiciaire.
Ceux-ci commenceront donc à répondre, dès demain, aux questions du tribunal correctionnel de Boumerdès. Ils sont poursuivis pour «homicide involontaire, blessures involontaires, négligence, fraude dans la qualité des matériaux, le non-respect aux normes de construction». Au rang des accusés figurent des responsable d'entreprises de construction et de promotion immobilière publique et privée, des architectes, des responsables de bureaux d'études, des ingénieurs, des techniciens du CTC et des chefs de chantier.
Cette salle de 700 places a été aménagée spécialement pour cette circonstance. Le but est de permettre aux citoyens, et notamment aux sinistrés, de suivre le déroulement du procès. Celui-ci intervient dans l'ombre de celui d'El Khalifa. La justice cherche à définir les erreurs afin de situer les responsabilités. A la suite des plaintes déposées par les citoyens, c'est le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, en personne, qui a instruit, en août 2003, son ministre de l'Habitat, de l'époque, Nadir Hamimid, d'ouvrir une enquête. Les sinistrés ont dénoncé et signalé aux autorités compétentes de nombreux cas «de fraude». On cite le cas des bâtisses érigées sans permis de construire, des études techniques mal faites, voire même inexistantes, des projets lancés sur des terrains sablonneux ou marécageux, le non-respect des normes de construction et de béton, absence de contrôle et de suivi des chantiers...Avec toutes ces données, les observateurs, s'interrogent sur la manière avec laquelle sera traité le dossier. Les sinistrés cherchent, quant à eux, toute la vérité. «On ne veut pas que ce procès soit l'arbre qui cache la forêt», estiment-ils.
La majorité de ceux que nous avons rencontrés, hier, à Boumerdès, soulignent la nécessité de situer les responsabilités. Ils mettent l'accent, notamment sur la tricherie et la fraude dans les matériaux de construction utilisés. Lors de la construction de plusieurs chantiers, on a crié haut et fort qu'on vendait des sacs de ciment à malfaçon. On a annoncé, également, que du rond à béton irradié a été importé. On se rappelle même que l'ex-ministre de l'Habitat avait lancé un avis pour sensibiliser les constructeurs de l'existence de matériaux fraudés sur le marché! Les sinistrés s'interrogent déjà sur le fait que les importateurs de ces matériaux seront auditionnés. On se rappelle des images montrées à la télévision algérienne, où des citoyens «effritent» le béton des constructions effondrées, entre les doigts. «Ça ne sert à rien de faire un procès pour le plaisir de culpabiliser seulement un chef d'entreprise ou un promoteur», souligne un sinistré. La majorité des gens rencontrés estiment que les bureaux d'études et le CTC n'ont pas fait leur travail.
Car, disent-ils, le promoteur, qui n'est pas automatiquement un technicien dans la construction, valide chaque projet de chantier, se référant au verdict même d'un bureau d'études et du CTC. Là, on s'interroge, également, sur le rôle des élus locaux en qualité de maî-tres de l'ouvrage. Selon une source ayant suivi le dossier, plusieurs bâtisses se sont effondrées, celles construites surtout sans permis de construction. Quelle était le rôle des bureaux d'études? Quel était le rôle des techniciens chargés du contrôle? Y a-t-il vraiment un suivi lors de la phase de construction? Les importateurs des matériaux de construction fraudés seront-ils jugés, et condamnés? Suffit-il seulement de convoquer les promoteurs? A ce propos, les sinistrés ne voient pas «l'utilité de les rappeler comme partie civile dans cette affaire pour les confronter aux promoteurs». L'Association des sinistrés El-Affak (Horizons, Ndlr), de Corso nous a déclaré que «nous sommes complètement désintéressés des plaintes déposées contre notre promoteur».
Cette association, (collectif des clients de l'Eplf Boumerdès), créée au lendemain du séisme, a retiré sa plainte déposée contre ledit promoteur. Kebbouche Ouali, la quarantaine, vice-président de ladite association se dit étonné que des membres de son association soient destinataires de la convocation émise par le juge d'instruction. «Il y avait une trentaine de plaintes déposées auprès du tribunal juste après le séisme, mais tout le monde a retiré la plainte à la suite de la bonne prise en charge par l'Eplf de ses clients», a-t-il déclaré avec des documents à l'appui. Et d'expliquer: Notre promoteur nous a très bien pris en charge dès les premiers jours qui ont suivi le séisme. «Mais ce n'est pas tout, lance-t-il. nous étions les premiers à être pris en charge dans toutes les régions touchées. Je me souviens que l'opération de relogement a commencé un mois après la catastrophe. Vers les mois de mars et avril 2004, nous étions tous relogés dans de très beaux appartements avec, à la main, 20% de remise sur les prix réels du logements et le libre choix du site». M.Kebbouche continue à défendre ses idées et à réclamer: «Il faut situer les responsabilités». Le même interlocuteur souligne que l'Eplf, son promoteur, qui possèdait 15.000 logements lors du séisme, seulement 130 ont été touchés, mais pas complètement effondrés. Pourtant à Zemmouri épicentre du séisme, aucune construction, de l'Eplf ne s'est effondrée, souligne-t-il.
Pour conclure, M.Kebbouche souligne: «Ces explications pour dire que la responsabilité n'est pas celle de notre promoteur. Il faut arrêter d'abord les erreurs pour situer ensuite les responsabilités.» La justice a un challenge important à jouer à Boumerdès, afin de regagner la confiance des citoyens dans les instances judiciaires nationales. Boumerdès pourrait ainsi être un procès pour l'exemple.


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