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Ces villes encrassées !
KABYLIE
Publié dans L'Expression le 27 - 05 - 2004

A l'instar des villes et villages du pays, la capitale du Djurdjura est sale !
L'aveu est pénible pour tous ceux qui voient en Tizi Ouzou, non pas une simple ville mais un peu de leur personne. Encore que comparée à d'autres cités du pays, elle peut sembler aussi propre que possible !
Certes, les rues sont nettoyées quasi quotidiennement par les services municipaux, mais le nettoyage se fait très mal et le comportement des citoyens est loin d'être sans reproche. Les trottoirs de l'avenue principale Abane-Ramdane, sujet à des travaux répétitifs et souvent des travaux qui traînent en longueur, sont toujours hâtivement refaits, laissant l'observateur pantois quant à la coordination des services publics. Les travaux des trémies semblent ajouter aux désagréments causés et aux riverains, cette impression de saleté chronique ! Les rues ne sont lavées que par les pluies et orages d'été qui occasionnent, avec les avaloirs souvent mal nettoyés, des crues qui transforment les rues en oueds de boue !
Une chose est remarquable et est valable pour tout le pays ! Les concitoyens sont très propres de leur personne et leur intérieur brille de propreté. Mais dès que vous êtes dans les espaces communs, c'est la galère. Les cages d'escaliers des immeubles sont carrément répugnantes. Les cours des cités et les rues n'échappent pas à cette tendance au laisser-aller. Que l'on veuille jeter ses déchets ménagers et c'est tout juste si l'on se déplace dehors pour vider sa poubelle dans n'importe quel lieu. Les fameux sachets noirs conseillés un certain moment pour sortir ses déchets sont très peu utilisés. C'est tout juste si les citoyens ne balancent pas leurs ordures par le balcon. De toutes les façons pour les eaux du grand ménage on ne se formalise pas des masses, on laisse couler et gare aux passants ! Avec l'apparition des émeutes, les jeunes à la recherche de pierres ont jeté leur dévolu sur les carreaux des trottoirs, les traces sont encore visibles en cette ville comme en d'autres lieux au niveau de la Kabylie. Pourquoi ne pas évoquer aussi les jardins publics qui n'ont de jardin que le nom avec les plates-bandes de fleurs et de gazon piétinées et damées. C'est un peu comme si les gens ont horreur de ce qui est beau ! Attila n'aurait pas fait mieux ! Cela ne s'arrête hélas pas seulement à cela, bien au contraire, les pages de tout le journal ne suffiraient pas pour raconter tout ce qui ne va pas et rapporter tout ce qui est sale !
Etat des lieux
Mais il semble impératif de dire que même nos hommes politiques, tout autant qu'ils sont, ont allègrement participé à salir nos cités. A Tizi Ouzou, les murs sont pleins de graffitis rageurs peu ragoûtants et portant souvent atteinte à la dignité des familles. A coups de pinceau mal assurés et dans toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, on vous apprend qu'un tel est harki et un autre un traître ! Rien que cela car le bonhomme en question ne pense pas comme les autres veulent qu'il le fasse ! Cet aspect d'intolérance renvoie la région à des siècles en arrière, elle qui apparaissait dans les années 1990 comme un havre pour la liberté de penser dans le pays ! A cela vient s'ajouter un autre fait bien plus salissant et que personne n'a l'air de vouloir prendre en charge ! Les affiches électorales et autres posters de candidats garnissent le moindre espace, y compris les panneaux de signalisation routière. La poste principale, l'agence Actel, une agence qui a eu l'imprudence de ravaler ses façades juste avant les élections et les trémies voient leurs murs disparaître sous des dizaines d'affiches que les pluies et le vent ont déchirées et échiquetées ! Le spectacle semble ne plus déranger nos politiques qui laissent apparemment le soin d'essuyer les reliefs du repas au service de nettoiement de l'APC. Aucun parti, aucun comité de soutien, toutes chapelles confondues, n'a eu la présence d'esprit de demander à leurs ouailles de mettre la main à la pâte !
La saleté semble être notre lot ! Dans certains cafés de la ville, la table sur laquelle on vous sert une boisson généralement dans des verres douteux est répugnante. Quand on fait l'effort de la nettoyer, c'est avec un chiffon dont la seule vision révulse les âmes sensibles ! La même observation est à faire pour les gargotes, plus triste encore, il se trouvent des serveurs qui viennent vous réciter la liste des plats du jour tout en se curant le nez !
Si à Tizi Ouzou le spectacle est des plus désolants, à l'intérieur de la wilaya, le supplice est pire ! Pour exemple, on prend la ville de Draâ Ben Khedda. Une petite et coquette ville sise à environ une dizaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de wilaya. La ville a subitement connu une extension après l'indépendance avec l'implantation de la Cotitex d'abord, puis de l'unité Orlac et d'autres entreprises, ce qui a attiré des centaines de familles d'ouvriers qui s'y sont installées. La population a connu une explosion démographique certaine. Ici aussi, les rues sont nettoyées par la municipalité mais c'est s'avancer un peu trop que de dire qu'elles sont propres ! Il y a cette mauvaise habitude des gens qui crachent partout sans retenue aucune, étoilant de leurs rejets trottoirs et chaussées. Les papiers huileux traînent aussi bien sur les trottoirs que sur les chaussées et les sachets noirs en plastique, tels des corbeaux dans le ciel, s'envolent dès le moindre coup de vent allant se poser au hasard ! La dernière municipalité a eu cette bonne idée de placer tout le long des avenues principales des corbeilles à ordures. Mais avec les événements qu'a connus la Kabylie, ces corbeilles ont disparu et depuis, jamais remplacées. Aussi, les gens ont toutes les peines du monde à trouver où se débarrasser de leurs papiers inutiles, comme les mouchoirs en papier utilisés. Pourquoi revenir sur toutes les tares constatées à Tizi Ouzou et qui sont également présentes à Draâ Ben Khedda !
Les villes de l'intérieur
Dans cette ville, c'est l'anarchie des souks qui agresse le regard ! Le long de la voie ferrée et tout près de la gare, des marchands ambulants de toute nature ont élu demeure. C'est tout juste s'ils tolèrent que le train de marchandises passe de temps à autre. La gare fermée depuis, leur appartient et voilà tout. La soirée quand ils remballent leurs étals, les papiers et autres cartons sont laissés sur place ! Les services de l'APC n'ont qu'à faire le travail ! Débordée apparemment, cette dernière ferme les yeux. Mieux encore, elle assiste impuissante à une autre forme d'agression de l'environnement. En plein centre-ville, sur l'avenue principale, des jeunes gens sont en train de construire des baraques en parpaing qui se transformeront en autant de boutiques. Mal finies et très peu esthétiques, ces baraques, des taudis en fait, déparent la ville et semblent avoir pris la place d'un jardin public ! L'objectif était, dit-on, de fournir du travail à ces centaines de chômeurs, l'objectif est louable, mais pour le moins semble très mal étudié ! Un hangar fermé depuis des lustres longeant la voie ferrée aurait pu être cédé aux jeunes gens et rassembler en une sorte de grand marché tous ces étals installés sauvagement le long de la voie!
Draâ Ben Khedda est une commune assez riche et avec un peu d'idées on peut facilement y rendre la vie agréable, les cours des cités nombreuses ici, peuvent très bien se transformer en jardins assez plaisants ! Embaucher des jeunes pour faire la police dans ces squares et surtout empêcher les enfants de dégrader les arbres et autres massifs floraux, voilà l'une des utilisations pratiques du filet social. Au lieu d'entasser ces jeunes dans des institutions qui n'en ont que faire.
La saleté est partout, à telle enseigne que les gens comme habitués, ne font plus attention ! Des réactions pour l'heure très isolées pour donner l' exemple se font jour. Ainsi à Draâ El Mizan, la commune s'est dotée d'une structure d'hygiène qui travaille pratiquement à plein régime. Les jeunes biologistes recrutés font un travail remarquable, mais encore faut-il qu'ils soient rassurés sur leur situation administrative ! Ce qui est loin d'être le cas actuellement ! Dans la ville voisine de Boghni, une réalisation datant de l'ère coloniale existe toujours, du moins dans certaines rues de la ville. L'ancien maire de cette ville, du temps de la colonisation, a tout simplement détourné une partie des eaux de l'oued en la faisant passer dans des canaux et rigoles par les rues de la ville. Cela avait un double avantage : d'une part irriguer les jardinets des citadins et d'autre part permettre de nettoyer la ville et surtout les abattoirs du marché en contrebas de la ville. La réfection du système d'AEP dans les années 1970 a fait qu'une partie de ces canaux, jadis aériens ont été tout simplement rendu souterrains.
La Kabylie plus que toute autre région n'a pas le droit d'être sale. Réputée comme étant le château du centre, elle a malgré tout ce que l'on peut dire les moyens de laver ses rues et de se montrer propre ! Les responsables municipaux se doivent de se secouer et de tout faire pour que Tizi Ouzou et les cités de l'intérieur deviennent enfin aussi propres que possible ! Ils en ont les moyens pour peu que la volonté existe !


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