En présence de Réda Malek, un vibrant hommage a été rendu lundi dernier à Mostefa Lacheraf. On peut considérer Des Noms et des lieux, publié chez Casbah éditions en 1998, comme son testament, nous apprend-on. Une oeuvre dense, entre le récit autobiographique et la rigueur de l'académicien. Mostefa Lacheraf (1917-2007) est une référence et il le restera. Déjà à travers son essai Algérie, nation et société, paru en 1965, on avait un avant-goût de ce que cet intellectuel, militant du Parti du peuple algérien (PPA) depuis 1939, allait produire comme idées. Fils de cadi de Sidi Aïssa, dans le Hodna, Lacheraf, après des études scolaires entamées en Algérie et surtout à la Thaâlibiya, s'était inscrit à la Sorbonne. L'activité politique n'allait plus le lâcher. Son nom apparaîtra au public quand la presse dévoilera l'affaire de l'avion, en partance de Rabat vers Tunis, qui transportait, le 22 octobre 1956, les hôtes du sultan Mohammed V et détourné par les autorités françaises. Ce brillant intellectuel avait donc été arrêté avec les cinq chefs historiques du FLN. Evoquant son parcours, le sociologue Djilali Sari écrit: «...Extraordinaire est aussi le parcours de l'érudit diplomate de carrière ayant représenté dignement, durant la période faste postindépendance, le pays auquel il s'est voué entièrement depuis sa prime enfance en s'y consacrant, dès cet âge, à rechercher, à travers les humanités antiques et préislamiques, les réalités socioculturelles et historiques de l'Algérie profonde (...). C'est aussi l'homme providentiel qui a été appelé au secours d'une école prise en otage par des monolingues inculquant une idéologie d'importation antinationale. Mission salvatrice à point nommé, mais qui n'a pu être menée à bien...En tout état de cause, une source toujours pérenne. Une source référentielle incontournable. A même de nous concilier pleinement avec nous-mêmes face à des périls plus que jamais pernicieux!». Présent à cet hommage, M.Réda Malek reviendra sur la vie, l'engagement et la pensée de Mostefa Lacheraf et nous avouera, en aparté, que Mostefa Lacheraf était un homme qui mérite aujourd'hui cet hommage et ce, à l'occasion de la traduction, en langue nationale, de ses deux oeuvres principales Algérie nation et société et Des Noms et des lieux. «C'était un bel exemple pour notre jeunesse...». Outre cet hommage auquel le public a répondu présent, en profitant pour poser un tas de questions, notamment «politiques» à Réda Malek, des tables rondes ont été animées durant cette journées au niveau du Sila. Comme son nom l'indique, ce Salon ouvre ses portes également à la littérature étrangère. La première table ronde à été consacrée à l'édition bilingue par l'Institut Cervantès de l'anthologie poétique de Frédérico Garcia Lorca, intitulée Divan del Tamarit. «L'oeuvre de Lorca doit beaucoup justement à la poésie arabe et orientale. Elle en a été fortement influencée. Lorca avait un ami, Emilio Gomez, qui avait traduit la poésie arabe en espagnol et Lorca a connu la poésie arabe grâce à cette traduction et a décidé, par la suite, de lui rendre hommage en écrivant ce recueil de poèmes», nous dira M.Domingo Garcia Caedo, nouveau directeur de l'Institut Cervantès qui nous confiera, par ailleurs, ses projets pour 2008 dont l'organisation, entre autres, de plusieurs rencontres littéraires avec des poètes espagnols, qui se soldera par un recueil de textes qui rassemblera tous ses travaux entrepris durant l'année. Un autre poète, avec lequel le public a fait connaissance, est l'écrivain, poète et réalisateur de films d'animation, Luis Sepuvida, au stand de la Bibliothèque nationale. Ce dernier fera remarquer être devenu poète à la suite d'un chagrin d'amour. Beaucoup de badauds ont assisté, debouts à cette rencontre fort intéressante, lors de cette journée ensoleillée. Côté nouveauté livresque, on retiendra deux noms: l'avant-dernier livre de Marc Levy, Mes Amis mes Amours sorti chez Poket et vendu au Sila au prix de 1750DA ainsi que le 7e et dernier de la saga des Harry Potter à savoir Harry Potter, et les reliques de la mort, disponible au stand Gallimard au prix de 2700 DA...
