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Du Traité de la Tafna à l'exil
L'EMIR ABDELKADER
Publié dans L'Expression le 28 - 05 - 2008

L'Emir n'a été ni le premier ni le dernier révolté depuis l'invasion française à avoir défendu le sol de ses aïeux et à accepter, après un parcours de 17 ans de lutte acharnée, la reddition.
L'Emir Abdelkader est un enfant de zaouïa, il doit son éducation et son érudition aux fondements de l'Islam, et particulièrement à la tarîqa Quadiriya très proche du soufisme, ainsi qu'aux velléités de la vie du moment; aux oppositions et frictions entretenues bien avant sa maturité, entre le pouvoir turc disloqué du dey et de ses beyliks, par leurs impositions, semble-t-il, dictatoriales qui modelèrent leur composante sociale et sociologique, basée essentiellement sur un système strictement tribal de l'époque, mais en aucune manière l'émanation d'une quelconque construction, même fictive, d'un Etat ou d'une nation, comme cela se propage dans l'esprit de certains de ses disciples.
L'Emir Abdelkader n'a été ni le premier ni le dernier révolté depuis l'invasion française à avoir défendu le sol, celui de ses aïeux les plus proches, les Hachem en particulier, et à accepter, après un parcours de 17 ans de lutte acharnée, la reddition. Ferhat Abbas a souhaité l'assimilation et, avant lui, l'Emir Khaled, l'égalité des droits et devoirs entre les communautés belligérantes.
A chaque temporalité, des hommes et des styles. Toutes les issues furent obturées et sous leurs étendards «l'Algérie», baptisée par la colonisation, est restée malheureusement sous scellés sous la domination coloniale, quels que soient les faits d'armes des uns et des autres, jusqu'aux années décisives qui verront naître une nouvelle génération d'hommes, abreuvés de la douleur de leurs semblables, de l'injustice et des inégalités instaurées par un pouvoir qui a survécu à l'Emir, aux Bou Amama, aux Boumezrag et à bien d'autres vaillants défenseurs de cette «identité nationale». L'Algérie, Etat et nation, est née de cette volonté complexe, pétrie d'abnégation et de lutte acharnée, irréversible, pour l'indépendance totale, pour que les droits de l'homme s'épanouissent dans la liberté et l'égalité, une liberté qui devait s'arracher, sachant pertinemment qu'elle ne se donnait pas. Des hommes à l'esprit collectif d'abord et aux valeurs et convictions inébranlables ont décidé en leur âme et conscience de lutter jusqu'au martyre, non à la capitulation. Le cas de Abdelkader est certes atypique. Un cas d'école, cependant, il ne manque pas d'ouvrir des voies de convergence, et également de discordance sur le foisonnement iconographique construit autour de lui, non seulement par les Occidentaux, mais un peu plus tard aussi par les Orientaux. Deux éléments majeurs segmentent pourtant toute l'oeuvre dualiste «esprit et corps» d'Abdelkader Nasr-Eddine Ben Mohieddine El Hassani, de son vrai nom.
Elles sont d'ailleurs, on ne peut plus explicites et résumées par feu Jacques Berque dans ses déclarations qui expriment fort bien les deux segments de la vie de l'Emir. Il dit dans la première que l'Emir: «C'est un grand homme, qui réunit des qualités guerrières et politiques, un général de cavalerie reconnu par ses ennemis. Il dut abandonner le combat sous certaines conditions. Mais on lui a répondu en le mettant en prison. Durant les dernières années de résistance, la plupart des tribus engagées dans le combat furent complètement razziées. Abdelkader, qui est un homme de religion, après avoir consulté les ouléma, a donc décidé d'abandonner une guerre qui devenait de plus en plus meurtrière et de plus en plus nocive».
Et il poursuit pour conclure: «La seconde partie de sa vie, Abdelkader la consacre à une autre "espèce de djihad". Celui de la réflexion, le djihad philosophique. C'est aussi à ce niveau que séduit la personnalité d'Abdelkader. Car on imagine mal un Bugeaud en retraite, consacrant le restant de sa vie à la mystique.» «Dans sa retraite à Damas, Abdelkader consacra une partie de sa vie à approfondir la lecture du Coran. Les écrits d'Abdelkader nous incitent à poser une question sur l'histoire littéraire et sur la renaissance arabo-musulmane et répondre qu'Abdelkader fut le précurseur de la "Nahdha".»
Le Traité de la Tafna
Chaque fois que le nom de l'Emir Abdelkader est évoqué, il me vient directement à l'esprit le Traité de la Tafna ´´Siga´´. Bien qu'il y eut un traité dit «secret» entre Abdelkader et le général Desmichels précédant ce dernier, régissant en catimini les transactions commerciales entre l'armée coloniale et les tribus alliées à l'émir, lui concédant à ce titre le port d'Arzew, celui de la Tafna reste fondamental. Il prête à une analyse beaucoup plus approfondie des tenants et aboutissants de tous le parcours de l'émir. Loin de moi l'idée d'une relecture partisane de l'histoire qui pourrait effleurer certains esprits malveillants, l'histoire parle d'elle-même. Elle nous renseigne, au-delà de nos préjugés, sur l'homme et ses réalisations, sur des vérités incommensurables. Intronisé malgré lui à la fleur de l'âge, le 25 novembre 1832, «sultan des Arabes» à la faveur semble-t-il, d'une prophétie qu'aurait accueillie son père dans un rêve, il ne sera reconnu dans cette distinction que par trois tribus. Modestement,Abdelkader, ayant mesuré ses capacités intrinsèques, avait préféré le titre d'émir à celui, plus encombrant et compromettant, de sultan. Ce qui ne l'empêchera pas de structurer son pouvoir sur la même typologie que l'empire ottoman, l'émir et ses khalifes.
Vers le 30 mai 1837, l'Emir Abdelkader, affaibli par des incursions successives, et malgré tout ce qu'on peut lui prêter comme valeur guerrière, acceptera sa défaite et s'assied à la table des négociations. Bugeaud l'avait déjà annoncé comme hypothèse: «Abdelkader est le seul chef arabe qui puisse nous offrir des garanties de paix et de commerce; il a de la grandeur dans les idées et des vues de civilisation; il conduira les Arabes dans le progrès des arts et de l'industrie et nous ouvrira ainsi les sources de nombreuses relations commerciales [...].Je pense qu'il est plus sage d'exploiter le pays commercialement, en ayant une petite zone pour essayer la colonisation et la culture, qui ne peuvent pas nuire à l'industrie agricole de la France.»1 Les négociations se poursuivront dans l'esprit du rétablissement de la paix, jusqu'au jour où l'émir reconnaîtra à la France le droit du sol «Article 1: L'Emir Abdelkader reconnaît la souveraineté de la France»2. N'étant pas lui-même souverain sur l'Algérie, il acceptera le partage du territoire, pourvu qu'il puisse régner sur une parcelle de ce pays. «Article 2: La France se réserve, dans la province d'Oran, Mostaganem, Mazagran, et leurs territoires, Oran Arzew, et un territoire, limité comme suit: à l'Est par la rivière Macta, et les marais dont elle sort; au Sud, par une ligne partant des marais précités, passant par les rives sud du lac, et se prolongeant jusqu'à l'oued Maleh dans la direction de Sidi Saïd; et de cette rivière jusqu'à la mer, appartiendra aux Français. Dans la province d'Alger, Alger, le Sahel, la plaine de la Metidja - limitée à l'Est par l'oued Khuddra, en aval; au Sud par la crête de la première chaîne du Petit Atlas, jusqu'à la Chiffa jusq'au saillant de Mazafran, et de là par une ligne directe jusqu'à la mer, y compris Coleah et son territoire - seront français.»
Ainsi, les deux tiers de «l'Algérie» sont remis à l'Emir stipulés dans l'article 3. La France conservera ainsi une position stratégique en s'appuyant sur les points forts du territoire situés pour la plupart sur le littoral.
Elle concrétisera ainsi le but recherché, celui de fructifier son commerce en Méditerranée. Ce qui poussera un peu plus tard l'économiste et historien Alfred Sauvy à écrire à ce propos: «Le responsable de la conquête n'est pas Bugeaud, mais Abd el-Kader. Les pouvoirs publics français étaient prêts à se contenter de quelques ports marchands, quand la révolte a obligé l'armée à rétablir l'ordre et le Parlement à voter les crédits nécessaires.» Comment peut-on apprécier ce commentaire si poignant et si compromettant? A-t-on, depuis, répondu à cette approche historique des faits? L'élévation de cet homme au statut d'homme d'Etat demeure problématique.
Certes, il a été un résistant farouche et un homme d'une grande érudition, poète et humaniste à la fois dont les qualités sont indéniables, mais comme stratège, les fruits de sa chute nous les avons amèrement avalés depuis des lustres. Il n'a pas, pour autant, hésité à user de pratiques exterminatoires à l'égard de ses opposants pourtant de la même confession et de la même race pour asseoir son autorité et se positionner en seul interlocuteur des Français. Il s'en repentira dans l'exil. La suite du texte relatif au traité est plus qu'explicite quant à l'étendue de l'autorité coloniale et au rétrécissement de celle de l'Emir. Il n'avait même pas droit de regard sur les musulmans qui vivaient dans les territoires occupés. Des impositions des Turcs, il se soumettra à celle de la colonisation, il avait pour obligation de verser: «30.000 mesures de blé, 30.000 mesures d'orge et 5000 boeufs.» Piégé par une stratégie coloniale machiavélique, «La paix avec l'émir leur permet de concentrer leurs forces pour conquérir la province orientale»4. Plus de 14.000 hommes se préparaient aux combats depuis plus de quatre mois pour détrôner Ahmed Bey. L'expédition, la seconde depuis 1837, réussira à déloger le bey de sa citadelle pour le voir fuir vers le Sud et essayer à son tour de réunir les tribus avoisinantes. Des rivalités entre les beys et les Emirs, dans une Algérie orpheline livrée à la convoitise. La chute de «l'Etat» turc, a ouvert les appétits. Les luttes entre tribus en quête de souveraineté et de partage avec la nouvelle puissance. Violé en 1839 par le roi Louis Philipe, le traité remplacera ainsi dans un dessein bien élaboré, la guerre suite à l'invasion de l'armée coloniale du Constantinois. Ainsi sonnera le glas de toutes les résistances. L'émir résistera encore, il remportera des batailles et perdra la guerre contre l'envahisseur.
La Smala tombera entre les mains du duc d'Aumale. Des 30.000 personnes qui accompagnaient l'émir, les rescapés seront réduits à des conditions déplorables. 3000 d'entre eux furent emprisonnés et tout le trésor de l'émir confisqué. Affaibli par le retrait de confiance de quelques tribus, l'émir gagnera quand même la bataille de Sidi Brahim, avant de rendre les armes le 23 septembre 1847. S'ensuit juste après sa déchéance, désolation, razzias tous azimuts, enfumades et exterminations.
Les résistances qui lui succèderont subiront le même sort. L'Algérie n'a pu repousser l'envahisseur pour avoir été un territoire disloqué, livré à un système tribal, loin de constituer une cohérence en termes de nation ou de collectivités. Toutes ces notions s'incrusteront petit à petit dans l'esprit des générations montantes.
Naissance d'un mouvement national aux revendications cohérentes et mesurées. Les massacres de Mai 45 seront le point culminant qui, de ses flammes, fera surgir la conscience nationaliste. Le véritable projet de société se traduira, qu'on le veuille ou non, dans la déclaration de Novembre, synthèse de tous les échecs précédents.
L'exil de l'Emir
Nul doute que l'Emir fut un humaniste à sa manière. Pieux, homme de lettres, épris d'art, de poésie, et de littérature, profondément attaché à ses racines culturelles arabo-musulmanes, il s'abreuvait des enseignements du hadith, du fikh, des écoles et des madahibs qui façonnèrent l'ère islamique, de la péninsule arabique au Maghreb. L'exil est pour lui une retraite paisible pourvu qu'elle se fasse comme il l'avait souhaité, en terre d'islam. Damas en est une après la Turquie qu'il avait pourtant abandonnée en Algérie. Elle lui a servi de repli pour se consacrer à l'enseignement théologique, la lecture et la méditation. A travers ce second allaitement spirituel, il comblera les lacunes de ses connaissances et s'intéressera de près aux relations humaines. Une sorte de repentance ou un refoulement tardif d'un système qu'il n'avait pas pu contrôler et qui de nature était façonné de sorte que la composante sociétale qu'il avait vécue et subie, se mue dans des contradictions entre noblesse, celle des riches terriens, des guerriers et des marabouts.
Devenu l'attraction des Occidentaux, une sorte de «guerrier» mythique, celui qui, à chaque défaite, renaît à nouveau de ses cendres, rebondit et se remet en selle. Insaisissable, incontrôlable, pourtant pris dans les filets de l'Empire et soumis pour la galerie. Son exil devient un lieu pittoresque et un espace romanesque. Tel est le secret des verves qui se sont déversées sur la période «d'exil» de l'Emir.
Ce fut dans l'air du temps.
Comme le firent mieux que lui beaucoup d'hommes qui jalonnèrent les grands moments de l'Islam partant de notre Prophète (Qsssl), il s'est abreuvé du Coran et des hadiths du Prophète (Qsssl) de leur enseignement et de l'exemple de leurs successeurs, tel qu'Omar Ibn El Khattab, avant de suivre celui de son père Mahieddine à la tarîqa Quadiriya.
D'ailleurs très répandue en Afrique noire, au Pakistan et en Malaisie, et dont les origines remontent au XIIe siècle. Le premier shaykh de cette confrérie fut «Abd Al-Qâdir Jilani» (mort en 1166), philosophe mystique soufi de confession hanbalite, il a été un des hommes les plus vénérés de l'Irak.
De nombreux autres théologiens, philosophes de surcroît, et juristes surtout, marqueront de leur empreinte indélébile l'ijttihad en Islam du XIIe siècle au jour de naissance de l'Emir et bien après lui. Abdelkader ne fera que réécrire toutes ces valeurs ancestrales à sa façon.
Dieu n'a-t-IL pas dit dans le verset soixante-dix de la sourate du Trajet nocturne: «Mais nous sommes généreux envers les Fils d'Adam, Nous les transportons sur terre et sur la mer, Nous leur attribuons bien des choses bonnes et les privilégions sur beaucoup d'autres de Nos créatures». Ce verset consacre les fondements mêmes des droits de l'homme avant que l'homme sache ce que c'est que le respect d'autrui. «Ô hommes! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux. Dieu est certes Omniscient et Grand Connaisseur.»
Dans le discours qu'il fit lors du Pèlerinage d'Adieu, Le Prophète (Qsssl) déclara: «Vos vies et vos biens vous sont interdits les uns aux autres jusqu'à ce que vous soyez mis en présence de Votre Seigneur, le Jour de la Résurrection».
Comme il déclare au sujet des Dhimmi (les citoyens non-musulmans d'un Etat musulman): «Celui qui tue un homme engagé envers Dieu (c'est-à-dire un Zimmi), ne pourra même pas respirer les effluves du Paradis». Le respect des hommes et leurs biens est bel et bien présent dans les préceptes de l'Islam, quelle que soit sa nature.
Nous pourrons citer indéfiniment verset après verset, hadith après hadith, l'enseignement de l'Islam est intarissable, notamment sur le respect de l'autre et sur les règles de la vie et la mort. Il apporte les réponses nécessaires au dialogue des civilisations et des cultures et n'exclut en rien celles des conflits et de la dictature. L'Islam refuse toutes les injustices et les dépassements. Comme il refuse également l'emprisonnement sans motif et sans culpabilité.
Pour l'histoire, dans sa retraite, l'Emir eut dix enfants de plusieurs femmes. Trois débarquèrent à Toulon en 1848 après sa reddition, accompagnées de dizaines de serviteurs et des membres de sa famille et alliés, sa mère Zohra.
Et, à l'heure où il méditait sur son sort et celui de ses proches et probablement sur les Algériens qui demeurèrent sous l'emprise coloniale, livrés aux affres des généraux racistes et exterminateurs, la colonisation poursuivait son oeuvre négative, à façonner à sa guise l'Algérie.
(*) Président de la Fondation du 8 Mai 45
1-Abde El-Kader, Smail Aouli, Ramdane Redjala, Philippe Zoummeroff, édit, Fayard, 1994, page 225.
2-Traité de la Tafna, 30 mai 1837, Article1.
3-Article 3: L'Emir aura l'administration de la province d'Oran, de celle du Tittery, et de cette partie de la province d'Alger qui n'est pas comprise, à l'Est, à l'intérieur des limites indiquées par l'Article2. Il ne pourra pénétrer dans aucune autre partie de la Régence.
4-Abde El-Kader, Smail Aouli, Ramdane Redjala, Philippe Zoummeroff, édit, Fayard, 1994, page 225.


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