Au programme, entre autres, trois films algériens, Bled Number One de Zaïmèche, Cartouches Gauloises de Mehdi Charef et le sulfureux et controversé, chez nous, Délice Paloma qui peine à sortir en Algérie. Le cinéma arabe se porte bien outre mer. Le cinéma d'été, a fortiori de plein air, pas encore en vogue chez nous, est une formule qui fait recette à l'étranger. Pour cette troisième et dernière année de la Caravane du cinéma euro-arabe, l'Institut du Monde arabe (Paris), ce lieu de culture, inauguré en 1988, fruit d'un partenariat entre la France et vingt-deux pays arabes, a, depuis le premier et ce, jusqu'au 13 juillet, fait le choix de présenter tous les soirs, sur son parvis, un film ayant été sélectionné ou primé dans un festival national ou international. La vitalité des cinématographies arabes et le renouveau générationnel se confirment à travers cette sélection. Et le festival continue puisque du 15 au 26 juillet, une sélection des films sera présentée en plein air dans la région PACA en collaboration avec l'association Aflam de Marseille, permettant ainsi à un public encore plus large de découvrir et d'apprécier ces films très peu diffusés en France et en Europe. Notons que cette association a l'habitude de ce genre de manifestations puisque le cinéma en plein air constitue l'un des pans importants de son activité, comme nous avons eu à le constater par nous-mêmes à Marseille. Parmi les films choisis, figurent L'Immeuble Yacoubian de l'Egyptien Marwan Hamed, Grand Prix de la 8e Biennale des cinémas arabes à Paris en 2006, Caramel de la Libanaise Nadine Labaki, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes en 2007, Making of du Tunisien Nouri Bouzid, Tanit d'Or du Festival de Carthage en 2006, mais aussi Bled Number One de l'Algérien Rabah Ameur Zaïmèche, Prix de la Jeunesse au Festival de Cannes en 2006, Bab-Aziz, le prince qui contemplait son âme du Tunisien Nacer Khémir, Cartouches Gauloises de l'Algérien Mehdi Charef et le controversé Délice Paloma de son compatriote Nadir Moknèche qui ont fait le tour du monde des festivals. Et bien d'autres encore seront présentés pour la première fois à Paris comme Hors réseau du Syrien Abdel Latif Abdel Hamid, récemment récompensé du prix du l'Ahagar d'Or à la seconde édition du Festival du film arabe d'Oran, La Télé arrive du Tunisien Moncef Dhouib, La Symphonie marocaine du Marocain Kamal Kamal, et Temps libre de l'Egyptien Mohamed Mostafa. La Caravane du cinéma euro-arabe, avec son importante programmation soutenue par de nombreux partenaires, fait partie intégrante du programme Euromed Audiovisuel. Ses précédentes éditions ont connu un très fort succès puisqu'en 2006 et 2007, elle a présenté, à plus de 80.000 spectateurs, une programmation riche et variée, venant d'Europe et des pays méditerranéens, alliant courts et longs métrages, documentaires et fictions. Doté d'un budget de 15 millions d'euros sur trois ans, le programme Euromed Audiovisuel finance 12 projets qui rassemblent des professionnels de l'industrie audiovisuelle, des institutions et organisations européennes et méditerranéennes et couvrent tout le processus de développement, distribution, promotion et exploitation d'un film. Aujourd'hui, voilà ses résultats: 650 bénéficiaires du programme, 520 professionnels formés, 40 films en chantier, 1.621.528 spectateurs réunis par les projets de promotion et distribution (près de 40 événements organisés en Europe et dans les pays Meda depuis mars 2006), 150 sorties de films soutenues, concernant 90 titres dans 22 pays, tant en Europe que dans les pays méditerranéens, cela en partenariat avec 200 distributeurs et exploitants. Force de le constater, si le cinéma arabe se porte mieux, on ne peut pas dire que c'est beaucoup grâce à nous. Heureusement que des fonds venant de l'extérieur contribuent à le redynamiser en lui accordant un intérêt certain et efficace.
