Ayant quitté, avant hier, le poste de secrétaire général de Reporters sans frontières après plus de 18 ans à la tête de cette institution, Robert Ménard, se rendra au Qatar pour diriger le «Doha Centre for Media Freedom». L'institution a été créée par l'émir du Qatar pour défendre la liberté d'expression dans le monde arabe. Connu pour son goût pour le marketing médiatique il vendait des livres de photos de presse et des Tee-shirt pour renflouer les caisses de l'association, il a choisi de diriger cette institution au Qatar avec des privilèges d'un sultan de la presse mondiale. Robert Ménard a annoncé qu'il quittait le poste de secrétaire général de Reporters sans frontières lors de la réunion du Conseil international de l'organisation, le vendredi 26 septembre 2008. «Je quitte mes fonctions mais je reste, bien entendu, militant de l'organisation. J'ai consacré 23 ans à Reporters sans frontières et je continuerai de prendre ma part dans ses combats. Mais différemment. Je ne peux envisager d'existence qui ne se conjugue avec un engagement au service de ces valeurs - la démocratie, les libertés, les droits de l'homme - qui, me semble-t-il, donnent un sens à notre vie.». Robert Ménard avait été élu, pour un nouveau mandat de cinq ans, le 24 mars 2006, par les représentants des sections de Reporters sans frontières, lesquelles viennent de le nommer président d'honneur de l'organisation. Après des études de philosophie, Robert Ménard est devenu journaliste à la fin des années 70. Il a travaillé dans la presse écrite puis à la radio. Il a fondé - avec trois autres journalistes, Emilien Jubineau, Rémi Loury et Jacques Molénat - Reporters sans frontières, en 1985, à Montpellier. Robert Ménard en est le secrétaire général depuis 1990. Il a reçu, en 2005, au nom de Reporters sans frontières, le prix Sakharov décerné par le Parlement européen. Le 9 octobre prochain, Robert Ménard publie un ouvrage intitulé Des libertés et autres chinoiseries aux éditions Robert Laffont, dans lequel il revient sur la campagne pour le boycott de la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin. Récit inédit sur les coulisses et les négociations secrètes menées autour des Jeux, ce livre est aussi un essai mordant sur la presse, les droits de l'homme et les lâchetés de la classe politique. Connu pour ses positions audacieuses et spectaculaires contre les régimes totalitaires. Son dernier coup d'éclat a été la Chine, où il a contribué grâce à ses actions à perturber la position politique française envers l'Empire du Milieu. Connu de la presse algérienne, il l'a longtemps défendue aussi bien contre les intégristes que contre le pouvoir.