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Le laxisme du Makhzen
Publié dans L'Expression le 11 - 10 - 2008

Les produits algériens sont écoulés à Oujda et la drogue marocaine est acheminée, en grande quantité, vers l'Algérie.
L'économie nationale subit, au quotidien, un coup dur. Plusieurs milliards de centimes se perdent via les frontières algéro-marocaines. En dépit de la guerre acharnée et sans merci, déclarée par les services frontaliers algériens, des réseaux spécialisés dans le trafic de tout genre se constituent. Le but est, en toute vraisemblance, de vider l'Algérie de ses richesses et mettre à plat l'économie nationale. De l'autre côté de la frontière la culture de cannabis et son exportation exclusive vers Algérie battent leur plein. Devant le laxisme affiché par la Mekhaznia qui, en principe, doit mener une guerre implacable contre ces trafics, le «convoyeur» n'est guère inquiété. Un désintéressement total est affiché par le Maroc. Une véritable menace guette l'Algérie. Au moment où les autorités algériennes mettent à exécution les plans de redressement sociaux et économiques, le carburant, les aliments et le cuivre algérien sont troqués contre de la drogue. Plus de 68.000 litres de gasoil et quelque 9 quintaux de cuivre en partance vers le Maroc et près de 10 quintaux de cannabis, venant du Maroc, ont été saisis, cette année, par les GGF de Maghnia.
A Oujda, les chiens n'aboient pas
La culture du cannabis au Maroc est irréfutable. Le pays de Mohammed VI, est le plus grand producteur de kif. L'Algérie constitue la cible privilégiée des exportations marocaines. L'endoctrinement de la jeunesse algérienne sous les effets de la drogue est, semble-t-il, entériné et mis en application au Maroc.
Le terrain confirme cette réalité, vu que la consommation connaît une forte demande. Alors que les produits algériens sont écoulés à Oujda, la drogue marocaine est acheminée, en grande quantité, vers l'Algérie. Lors d'une opération effectuée, en fin de semaine dernière, les GGF ont saisi 400kg de kif traité. «Peu importe les dangers encourus. Pourvu que la drogue arrive à destination, l'Algérie», nous confie un officier des GGF. Et ce dernier d'expliquer que les moyens utilisés dans cette mission hasardeuse sont, entre autres, les voitures, généralement volées en Mauritanie. «Les numéros de série de ces voitures sont falsifiés au Maroc», a-t-il ajouté en affirmant que les réseaux n'agissent plus en groupe. Un seul homme suffit pour mener la mission.
Les autorités marocaines ferment les yeux sur ces activités universellement interdites. Alors que l'Algérie continue à sécuriser ses frontières et construit des postes avancés, le Maroc, par contre, affiche un désintéressement total. Une tente, un personnel réduit et un drapeau implanté suffisent pour signaler la présence de la Mekhaznia. Le 1er Groupement des gardes-frontières algériens est en permanence sur le qui-vive. De l'autre côté de la frontière, la vie est paisible. «On ne se casse pas la tête de l'autre côté», a déclaré un garde-frontière qui a ajouté que pendant que les GGF algériens mènent une guerre sans merci contre la drogue, nos voisins de l'Ouest tombent dans la léthargie. A Oujda, ville distante de quelque 20km de Maghnia, la culture de la drogue bat son plein. Les fermes qui cultivent du cannabis sont implantées un peu partout. Cela est motivé, selon les spécialistes, par la pauvreté qui frappe la région.
Le roi Mohammed VI en est sûrement conscient de cette vérité. C'est pourquoi il a, à plusieurs reprises, rendu visite aux habitants de cette agglomération frontalière. Sa dernière visite est récente. Le but est, selon les plus avertis, d'apaiser la colère des habitants et étouffer tout mouvement de protestation susceptible d'exprimer le ras-le-bol des habitants et leur misère sociale, pouvant déstabiliser le régime royal. La passivité de la Mekhaznia quant à l'accès de la drogue vers l'Algérie est avérée. «Sinon comment interpréter le fait que la plupart des trafiquants se replient, en toute impunité, au Maroc lorsque ces derniers sont pourchassés par les GGF algériens?» s'interroge-t-on. A Oujda tout comme à Maghnia, deux villes très proches l'une de l'autre, la loi de l'omerta est de mise. Aucune information sur le mouvement des trafiquants. Par contre, les déplacements et moindre geste des GGF sont aussitôt signalés et transmis à chaque occasion. Un guetteur est mis en place. Il suit de près les sorties des GGF et est rémunéré selon la fiabilité de l'information transmise aux barons. Il ne rate aucune sortie de ces derniers surtout lorsque les GGF algériens prennent comme destination le tracé frontalier.
La location d'ânes
Les accès de Ghar Roubane et de Ben Dahou, distants de 5kg de la ville de Oujda sont rocailleux, exigus et sinueux. Ils sont difficilement praticables. Seuls les véhicules d'une solidité et de gabarit reconnus sont utilisés dans les trafics tous azimuts. A Maghnia, Bab El Assa, les Mercedes, les Renault 25 et 21, Peugeot Expert et les 505 sont prisées. Des voitures répondant aux exigences du terrain. «Le réservoir d'une R25 ou d'une Mercedes peut contenir 100 litres de carburant», souligne Aouragh Ouennas, commandant du 1er Groupement des gardes frontières de Maghnia, avant d'ajouter «si ce même réservoir est soufflé, il peut contenir le double de sa capacité, soit 200 litres de gasoil». Des ateliers spécialisés en matière de soufflage des réservoirs se sont installés à Maghnia, Beni Boussaïd et Bab El Assa. Sur un autre plan, chacun des habitants de la bande frontalière excelle dans son domaine. Même les ânes sont à louer. Cinq baudets peuvent acheminer vers le Maroc, quelque 1000 litres de gasoil. Au village de Ouled Moussa, Beni Boussaïd, Beni Bousbaâ, Mohamed Salah, Ravil, des «sociétés de location d'ânes» sont partout présentes.
Le développement local est timide. La location d'«ânes» est un commerce juteux. Même les mineurs se mettent de la partie. Selon le commandant Aouragh, la plupart des expéditions sont assurées par de jeunes mineurs.


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