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Maquisard dès 1947
IL Y A 38 ANS KRIM BELKACEM ETAIT ASSASSINE
Publié dans L'Expression le 19 - 10 - 2008

Très jeune, sa conviction était faite, l'Algérie ne pouvait qu'être indépendante. Il est le premier à rejoindre ceux qui pensaient comme lui
Il y a aujourd'hui 38 ans, jour pour jour, était assassiné, dans une chambre d'hôtel à Francfort en Allemagne, le Lion des djebels, Krim Belkacem, signataire des Accords d'Evian.
Le vieux maquisard, entré en dissidence, a été rattrapé par des mains assassines, pour des différends liés à une interprétation du pouvoir, avec pour conséquence une mort affreuse pour l'un des grands militants de la cause nationale. Par ailleurs, le silence observé, tant par les politiques que par l'Histoire, sur ce grand homme n'a pas aidé les jeunes générations à mieux comprendre cette époque qui a enfanté des hommes de l'envergure de Krim Belkacem, Abane Ramdane et autres Larbi Ben M'Hidi et Mustapha Ben Boulaïd.
Une vie au service de la patrie
Raconter Krim Belkacem, dire les faits et gestes de l'un des premiers maquisards devenu chef de la zone de Kabylie puis, plus tard, responsable national de l'Algérie en guerre n'est pas chose aisée. On peut juste essayer de résumer sa fulgurante ascension en rappelant que le fils d'El Hadj El Hocine Hamou Aïssa est né le 14 décembre 1922 à lallalen dans la commune d'Aït Yahia Moussa (Draâ El Mizan). Son enfance se déroule dans un climat familial des plus sereins, entouré de l'affection des siens. Une famille composée de quatre frères: Mohamed, Saïd, Rabah et Arezki. Et d'une soeur Dahbia. El Hadj EI Hocine l'envoie à Alger où il fit ses études primaires à l'école Sarrouy. A l'instar de nombre d'Algériens, Krim ne fera pas long feu dans cette école d'où il sera arbitrairement renvoyé à la suite d'une maladie. Belkacem Krim avait eu tout de même son certificat d'études, un diplôme qui représentait beaucoup pour un indigène à cette époque. La vie au village n'était pas pour Belkacem malgré le fait d'avoir retrouvé une certaine liberté.
El Hadj El Hocine qui ne voyait pas d'un bon oeil ses fréquentations, le plaça comme secrétaire auprès de la commune mixte de Draâ El Mizan. Mais Krim Belkacem n'était décidément pas un bureaucrate. Plus tard, on le retrouve dans les chantiers de jeunesse de la France pétainiste mais ce n'était que reculer pour mieux sauter. Très tôt donc, le jeune Belkacem s'engagea dans les rangs du PPA et du militantisme. Moins d'une année plus tard, soit vers 1946, il devint le chef de la région de Draâ El Mizan. Son étoile monte rapidement et au printemps de 1947, il décide de rompre les liens, tant ses horizons sont bouchés, et monte au maquis avec de vieux compagnons. Dès 1948, il est chargé de la préparation des premiers maquis de Kabylie. C'est là qu'il rencontre, pour la première fois, celui qui deviendra l'un de ses plus proches compagnons, le chahid colonel Ouamrane. C'est depuis Ighil Imoula (daïra des Ouadhias) que Krim suit les premiers coups de feu libérateurs, le 1er Novembre 1954. Après Ouamrane, Krim se rapproche de Abane dans les premiers mois de 1955. Le trio Krim, Ouamrane et Abane impulseront la révolution dans la région de Kabylie. Dans les Djebels, le «jeune» lion fait perdre leur latin aux généraux français Faure et Olié qui le pourchassaient à travers la Kabylie.
Donc, le jeune Krim Belkacem prend du galon et lorsque la Révolution a eu besoin d'une direction autrement plus étoffée, il était prêt à assumer ses nouvelles responsabilités, notamment au CCE (Comité de coordination et d'exécution, issu du Sommet de la Soummam)
De l'homme de guerre au diplomate
Cela a été la glorieuse époque du Congrès de la Soummam et Krim en est sorti grandi aux côtés d'Abane l'architecte de ces premières assisses du FLN en guerre. En 1957, ce fut la Bataille d'Alger, une bataille dure et âpre dont quelques fragments ont été rapportés par le cinéma dans La bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo. Parti à Tunis, Krim Belkacem se retrouve aux commandes de la lutte armée. Les épisodes de la guerre retrouveront Krim Belkacem à des postes aussi différents que sensibles. Vice-président du Gpra, ministre de la Guerre, membre du Comité interministériel de la guerre puis diplomate, il était de tous les combats. C'est lui qui présidait la délégation algérienne aux négociations d'Evian et il eut le redoutable privilège de signer, face à Jean de Broglie, Robert Buron et Luis Joxe pour la partie française, les Accords d'Evian le 18 mars 1962. Il rentre en Algérie alors en feu avec les assassinats menés par les hordes de l'OAS et eut le courage politique de faire cesser ces tueries en signant des accords avec les nervis d'Alger. Ce geste fit cesser la terreur. Il reprit le chemin de l'exil devant ce qui se présentait comme un coup de force.
Auparavant il «monta» à Tizi Ouzou avec feu Mohamed Boudiaf le «groupe de Tizi Ouzou». En exil, il créa le mouvement pour la Démocratie en Algérie, le Mdra. En 1970, poursuivi par la haine de certains de ses frères de combat, il est assassiné, étranglé avec sa propre cravate dans une chambre d'hôtel à Francfort en Allemagne. C'est ainsi que prit fin une vie lumineuse, parsemée de chaotiques haltes, une vie entièrement consacrée à la patrie. Krim, Abane, Ferhat Abbas, Benboulaïd, Zighoud Youcef, Ben M'hidi, Didouche Mourad et tant d'autres grandes figures de l'épopée libératrice, aujourd'hui célèbres inconnus de la jeune génération. Que dire d'Ali Laïmèche ou encore de Amar Imache, de Aïssat Idir... L'Algérie a payé du sang de ses meilleurs fils son Indépendance et sa liberté. Le peuple se souvient-il d'eux et honore-t-il comme il convient leur mémoire? La question se pose en effet!


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