Depuis dix jours, ils vivent dans l'obscurité totale. Ils figurent parmi ceux qualifiés par le premier responsable de l'Exécutif d'«agitateurs», les enseignants du primaire et de secondaire qui récusent ce qualificatif. Ils se disent demandeurs de leurs droits les plus élémentaires. En sus des augmentations insignifiantes de leurs salaires, évoquées par le patron de l'Ugta, absorbées par inflation, un statut particulier qui tarde à voir le jour, cette entité socioprofessionnelle fait face à d'autres problèmes, insolites pour le moins que l'on puisse dire. Le problème du logement de fonction se taille également une part importante des problèmes rencontrés par cette frange du secteur de l'éducation. Documents à l'appui, les enseignants Djamel Lamri et Messaoud Aïfa se sont rapprochés de notre rédaction pour dire tout haut ce que plusieurs centaines de leurs collègues endurent en silence. Depuis dix jours, ils vivent dans l'obscurité totale. «On est sans électricité ni eau», a souligné M.Lamri habitant près de l'école Dekkani-Saïd(No 2) relevant de la commune de Baraki. Comment en est-on arrivé à cette situation? Les logements construits au profit des enseignants n'avaient pas d'électricité. Les responsables de l'APC ont procédé au branchement d'un fil électrique à partir d'une école, comme l'affirme notre interlocuteur. A peine un problème électrique est-il apparu que l'ensemble des logements a sombré dans les ténèbres. Les doléances et sollicitations des enseignants concernés sont restées sans réponse. Pis encore, on leur demande de collecter de l'argent afin de remédier à cette situation, précise M.Lamri. Et d'ajouter que l'un des responsables approchés «nous a opposé un niet catégorique en nous disant qu'il n'est pas intéressé par nos problèmes ni par notre situation». Pourtant, l'un des décrets mentionnés dans le document dont disposent ces deux enseignants, stipule que «le bénéficiaire du logement aura à sa charge les factures d'électricité, d'eau et de gaz ainsi que les dépenses ayant trait aux travaux faits à l'intérieur du domicile». Clair et précis, ce texte démontre que ces enseignants doivent être pris en charge. Il est triste que les enseignants, formateurs des futurs élites du pays soient dans une situation similaire.