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«Pourquoi Renault s'est installé au Maroc»
M. STEPHAN GALOUSTIAN, PRESIDENT-DIRECTEUR GENERAL DE RENAULT ALGERIE
Publié dans L'Expression le 13 - 04 - 2009

Dans cet entretien, M.Stephan Galoustian, président-directeur général de Renault Algérie, fait part des conditions qui pourraient concourir à l'émergence d'une véritable industrie automobile en Algérie et livre en conséquence les raisons de l'installation de la marque au Losange sous d'autres latitudes, notamment en raison des facilités qui lui ont été accordées dans ces différents pays.
Enthousiaste et optimiste, il demeure convaincu que l'Algérie pourrait devenir un fournisseur de premier rang mondial de la pièce d'origine Renault pour peu que des acteurs de l'industrie automobile soient réunis autour de ce projet, à l'instar du schéma opéré en Roumanie et qui a vu son économie relancée grâce à pareil investissement. Selon lui, le dossier de l'usine Renault au Maroc ne devrait pas être entaché du sceau de la politique, attribuer «personnellement» la responsabilité de ce choix à quiconque serait également un non-sens. Pour lui, la question est close et seul l'avenir compte. M.Galoustian rappelle surtout l'importance du métier d'importateur et son rôle dans la dynamisation de l'économie locale, en créant des centaines d'emplois directs et des milliers d'autres indirects.
L'Expression: L'installation de Renault au Maroc sous forme d'usine de montage en SKD a été amèrement vécue par les Algériens. Ces derniers auraient souhaité voir réaliser pareil investissement en Algérie. Alors où se situe le vrai débat par rapport à cette sensible question?
M. Stephan Galoustian: Ma préoccupation première est que l'Algérie devienne un fournisseur de premier sinon de second rang mondial de la pièce pour les usines de montage de Renault. A ce propos, mon obsession est d'envisager sérieusement un tissu de fournisseurs en Algérie qui alimenteront les usines Renault, pourquoi pas, dans le monde entier. Ceci pour dire que le montage des voitures suppose un assemblage des différentes pièces qui les composent. Et dans ce système d'assemblage de pièces il s'agit avant tout de faire vite, très vite! D'où la question: «Comment réunir tous les acteurs et les conditions de sous-traitance en Algérie, lesquelles permettraient de réaliser aujourd'hui le défi d'assembler à un rythme industriel les pièces des véhicules?» Aussi, et pour répondre à votre question je dirai que la voiture est le résultat d'un ensemble de pièces qui la composent parfois jusqu'à 85%. C'est pourquoi l'on parle plus souvent aujourd'hui de montage que de fabrication de véhicules, au sens technique du terme. Ma préoccupation actuelle est donc de constituer un tissu de fournisseurs de la pièce Renault en Algérie. Il s'agit, à mon sens, de lancer concrètement ce projet et non simplement se contenter de parler de son éventualité. Il faut donc couper court à tout échange stérile et envisager l'avenir sous de meilleurs auspices.
En Roumanie par exemple, l'économie est repartie grâce aux fournisseurs, autour de l'usine Dacia. Il faut aussi comprendre que quand Renault installe une usine en Inde par exemple et non dans un autre pays, c'est simplement parce qu'il y a eu des avantages accordés.
Néanmoins, je rappelle que nous faisons marcher le marché local car nous ouvrons des showrooms, nous recrutons, nous créons des emplois.
En outre, nous formons nombre de techniciens et de mécaniciens. Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer le travail d'importateur. Avec 5180 voitures importées en mars, il est bien plus minutieux qu'on l'imagine!
Ma discrétion sur ce dossier n'est donc pas synonyme d'inertie, moi qui crois à l'adage qui dit «Pour vivre heureux, vivons cachés» je demeure persuadé de la nécessité de travailler sur le long terme. Je tiens d'ailleurs à signaler que depuis quelques mois, voire un an, j'échange personnellement avec les autorités algériennes sur ce thème précis.
Il s'agit maintenant d'être constructif et ne plus rester dans le débat improductif, il faut réunir les conditions de succès et regarder vers l'avenir. Endosser ce dossier-là à la politique ou le mettre carrément sur mon compte n'a aucun sens.
Néanmoins, je le considère comme définitivement clos. Il y aura certainement une solution, mais en attendant, il faut travailler, travailler et annoncer ensuite les bonnes nouvelles. On va y arriver! Commençons plutôt par lister les conditions de réussite pour que l'Algérie soit le fournisseur des pays du monde.
Je suis de ceux qui croient que nous pouvons atteindre cet ambitieux objectif. Ça ne sert donc à rien de vivre dans le passé.
Souvent les clients de Renault ont tendance à tomber dans le piège de la pièce de rechange contrefaite. Comment expliquez-vous ce fléau qui touche à la marque leader en Algérie?
Il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu. La raison première qui pousse les citoyens à acheter des pièces en dehors du réseau de la marque au Losange, revient au fait que nos produits coûtent en général jusqu'à 30% plus cher. Par contre, la pièce trouvée chez n'importe quel revendeur peut être dans une boîte estampillée Renault, ce qui n'est pas un certificat de garantie pour autant. Nous sommes, en revanche, capables de reconnaître nos pièces d'origine.
Notre magasin central de pièces de rechange (Mcpr) se situe en dehors d'Alger. Il est situé sur un terrain de plus de 15.000 m² et jouit d'une surface de stockage de 8000 m², soit quatre fois supérieure aux précédentes installations de la zone industrielle de Oued Smar, ce qui lui confère le titre de plus important site de stockage de pièces et accessoires automobiles en Algérie.
Afin de mieux contrôler la traçabilité de nos pièces de rechange nous prélevons un certain nombre de pièces commercialisées sur le marché local que nous soumettons au contrôle effectué par nos spécialistes.
Pour revenir au MCPR, je dirai que ce dernier permet une gestion quotidienne de 1000 pièces et le stockage de 20.000 références. Bénéficiant d'une situation géographique idéale qui permet d'optimiser les temps d'expédition par un accès rapide aux grands axes routiers et autoroutiers, il dispose, en plus, de deux types de quais: niveleurs ou à déchargement latéral, permettant de recevoir tous types de transporteurs.
Conçu selon les normes Renault, le MCPR offre des conditions de travail optimisées et des zones de stockage adaptées selon les types de pièces, leur niveau de fragilité et la fréquence de leur utilisation.
Il est nécessaire pour notre entreprise de couvrir les besoins du marché algérien en pièces de rechange «d'origine» et ce, dans le but de lutter contre les dangers que présente la vente des pièces contrefaites. Avec ce grand magasin, le groupe Renault en Algérie dispose d'un outil aux meilleurs standards mondiaux pour mener à bien sa mission qui est de distribuer des pièces de rechange d'origine, ce qui garantira une meilleure maîtrise du service en qualité, coût, délai mais surtout en sécurité.
Comment comptez-vous combattre ce fléau?
Nous avons toujours travaillé avec l'aide des autorités et de la justice algérienne pour combattre le fléau des pièces contrefaites.
D'ailleurs, à chaque fois, les autorités algériennes démontrent leur engagement en condamnant des revendeurs de fausses pièces de rechange Renault à une peine d'emprisonnement ainsi qu'à verser des dédommagements à l'entreprise.
Quel appel voulez-vous lancer aux automobilistes pour les sensibiliser à acheter des pièces d'origine?
Le premier danger de la contrefaçon est lié à la sécurité de l'automobiliste et des passagers. La contrefaçon présente des dommages potentiels importants au niveau de la durabilité du véhicule. Pour l'entretien et la réparation des véhicules, il faut donc faire confiance aux réseaux de la marque. Nous avons un personnel compétent, formé et habilité pour intervenir sur le véhicule. En plus, dans leurs magasins, vous avez la certitude d'avoir de la pièce garantie d'origine. Sans oublier bien évidemment le préjudice qu'induit ce fléau pour l'économie nationale.
Selon vous, la crise qui frappe de plein fouet le secteur automobile outre-mer n'a pas encore traversé la Méditerranée. L'embellie qui profite au marché automobile algérien se poursuivra-t-elle encore longtemps?
Tout le monde parle de la crise, mais à quoi bon se le répéter tous les matins...si les consommateurs algériens ont envie d'acquérir ce bien de consommation qu'est l'automobile! Oui, je suis convaincu que la crise financière n'a pas encore traversé la Méditerranée, et le client algérien me le démontre chaque jour.
Bien qu'il faille être ignorant pour ignorer la crise ambiante, le consommateur algérien a néanmoins constamment envie d'acquérir ce bien qu'est l'automobile pour s'épanouir, se réaliser en allant à son travail, voir son pays, rendre visite à sa famille...
Le groupe Renault introduit de son côté des véhicules qui sont à la portée des salaires moyens. Et même si les lignes de crédit sont difficilement accordées, ce même client se retourne vers la famille ou ses proches pour cet acte qui est d'acheter sa voiture. La crise financière n'est donc pas arrivée en Algérie.
Pouvez-vous nous parler de votre stratégie et des améliorations que vous apportez aux modèles commercialisés en Algérie?
Dans le monde entier, il y a des marchés matures, des indicateurs, or en Algérie le consommateur est dans la découverte du loisir et de la nécessité de rouler dans de belles voitures sécurisées. Il ne suffit pas de vendre des voitures, il faut les entretenir, et pour cela il faut un réseau performant et professionnel.
C'est pourquoi il faut aller voir le client. Notre stratégie depuis toujours est d'être proche du consommateur, une proximité qui se poursuit après l'achat de la voiture Renault. L'accueil doit être aux normes, chaleureux comme les Algériens. Cette année, nous lançons en outre 13 modèles. Il faut savoir que mes voitures, je veux les adapter au climat et aux routes d'Algérie, par exemple en rehaussant les amortisseurs ou en dotant le moteur d'une protection métallique supplémentaire...Elles seraient mieux finies en France? Faux!
Renault Algérie, c'est aussi un réseau de concessionnaires qui n'a de cesse de s'étoffer. Vous semblez prendre particulièrement à coeur cette entreprise d'extension de votre tissu de représentants. Quels sont vos objectifs dans ce cadre?
C'est là effectivement notre cheval de bataille. En fait, je dis depuis toujours qu'il ne suffit pas de vendre une voiture, mais qu'il faut surtout l'entretenir. C'est particulièrement vrai lorsque l'on sait la technologie embarquée par les véhicules actuels. Il est donc primordial pour Renault Algérie d'installer un réseau professionnel de proximité qui va au-devant des attentes des clients, où qu'ils soient.
C'est là notre logique. Implacable et simple. Je dois surtout dire qu'un titanesque travail est préalablement mené en «back» afin de tisser ce réseau de concessionnaires locaux.
Il faut par exemple trouver un agent à M'sila ou à Oued Souf, et pour cette fin, il faut envoyer en éclaireur un collaborateur Renault qui arpente les rues des différentes régions et trouver un acquéreur de showroom. In fine, les fruits de notre labeur se matérialisent via l'emploi créé, l'embauche dans nos différents ateliers et la dynamisation par ricochet de l'économie locale, notamment grâce à l'intervention des banques, et l'arrimage d'une chaîne d'intervenants comme le transport ou le nettoyage. En somme et à chaque fois, des emplois sont au rendez-vous.
L'année 2009 est synonyme de nombreux lancements pour la marque au Losange. Quels sont les nouveaux modèles attendus sur le marché de l'automobile?
L'originalité du constructeur que je représente, réside dans sa capacité à mettre en avant des modèles inédits. Renault Algérie réserve de nombreuses surprises à sa clientèle, à l'instar du lancement du nouveau Grand Scenic de la famille Mégane, de la Clio III phase 2 de la famille des citadines. En tout, 2009 verra le lancement de treize modèles du Losange. Ainsi, après Kangoo et Nouvelle Mégane qui ont été récemment lancés, avec un modèle exposé dans chaque showroom, ce sera bientôt le tour de Logan pick-up et de Laguna coupé.


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