Une dizaine d'étudiants de la nouvelle résidence U «la Pépinière» ont été intoxiqués avant-hier soir au dîner. Dix étudiants, c'est certes peu, comparé aux 1800 autres, qui ont consommé le même repas. Toutefois, le doute persiste. C'est pourquoi des analyses ont été effectuées pour déterminer s'il y a réellement intoxication et quels en sont ses origines. Les résultats ne seront connus que dimanche prochain, avons-nous appris. On soupçonne le poulet servi au repas du soir. Les analyses n'ayant pour l'instant rien révélé, il est utile de rappeler que récemment les services d'hygiène de la commune de Béjaïa ont saisi près de 900 kg de poulet jugé «impropre à la consommation» au niveau d'une autre résidence universitaire. La marchandise ne comportait pas d'étiquetage. Par ailleurs, des citoyens des villages Laâzib Oulahdir, Alma Ouaguenan et Ighil Nacer relevant de la localité d'Ighram, daïra d'Akbou, à 60 km du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, ont été également affectés par une diarrhée mystérieuse. Cette même diarrhée a touché un nombre indéterminé de personnes depuis avant-hier, particulièrement les habitants des deux villages, Laâzib 0ulahdir et Alma Ouaguenan, selon un responsable de la localité qui intervenait hier, sur les ondes de la radio Soummam. Ces deux villages sont alimentés au même titre que 12 autres de la commune par le même réseau AEP. Les personnes atteintes souffrent de douleurs abdominales soudaines et aiguës, de vomissements et de fièvre. L'origine de ce malaise reste encore inconnu. Les services d'hygiène, dans un premier constat, écartent tout risque d'épidémie. La crainte demeure toutefois une réalité et gagne de plus en plus la population. Des appréhensions existent autour de la consommation de l'eau desservie en dépit des assurances données par les services d'hygiène quant à la javellisation régulière des châteaux d'eau de la commune. Avant même l'arrivée de l'été, saison propice à ce genre d'affections, la peur s'installe à Béjaïa où l'hygiène laisse véritablement à désirer, aussi bien dans les rues et quartiers, que dans les établissements. Ces premiers cas, non encore confirmés en tant que tels, vont-ils attirer l'attention des responsables concernés? Vont-ils mobiliser les différents acteurs pour parer à toute éventualité? Un travail plus approfondi dans les contrôles s'impose aussi bien auprès des institutions publiques qu'au niveau du privé. Un avertissement en somme qu'il faut prendre à sa juste mesure, sachant qu'après chaque hiver rude succède un été chaud, très chaud même.
