A l'extérieur, devant l'esplanade de la cour, la Cadc a initié un sit-in où les nerfs étaient à fleur de peau. Le procès en appel, des 13 détenus du mouvement citoyen, arrêtés à Draâ Ben-Khedda lors de l'organisation de la caravane antivote, s'est déroulé hier, à la cour de Tizi Ouzou. Comparaissant comme des prévenus en détention, les 13 détenus, qui avaient été condamnés à des peines allant de deux mois de prison ferme à 6 mois, avec la relaxe pour trois autres, ont eu à être défendus par un collectif d'avocats. D'entrée, les plaidoiries se sont annoncées aussi brillantes que bien «ficelées». Après que le procureur eut requis «l'aggravation des peines» et que les chefs d'inculpation eurent été signifiés : attroupement, empêchement du déroulement du scrutin et atteinte à corps constitués, la défense a pris le relais en plaidant «la nullité des chefs d'accusation qui ne sont soutenus par aucune preuve...» Certains avocats ont même plaidé la relaxe pure et simple devant les dossiers vides. Et à un autre de demander s'il fallait une autorisation pour circuler. La cour a donc décidé de requalifier les chefs d'accusation en ne gardant que le fait d'avoir participé à une manifestation interdite. Ce procès en appel de celui du 26 mai dernier est important dans la mesure où c'est la première fois que des délégués du mouvement citoyen sont à la barre. A l'extérieur, devant l'esplanade de la cour, la Cadc a initié un sit-in où les nerfs étaient à fleur de peau. Des slogans ont fusé et la police a immédiatement procédé à plusieurs arrestations. L'atmosphère, déjà lourde, promettait de l'être encore davantage. Heureusement, après vérification d'identité, tous les interpellés ont été relâchés. La tension a baissé plus encore quand on a appris que sur les huit interpellés lors des échauffourées de mardi, six ont été remis en liberté. Les deux autres, ayant eu, par le passé, maille à partir avec la justice, sont placés sous mandat de dépôt pour, semble-t-il, des faits qui n'ont rien à voir avec le mouvement citoyen. Pour revenir au procès, il faut dire qu'en dehors des effets de manches, la défense s'était montrée plus que documentée et a réussi à démontrer combien la présence de ces «accusés» dans le prétoire est presque une hérésie. Les uns et les autres ont savamment contredit l'accusation et ont pu arracher un verdict, à peu près, honorable c'est ainsi que trois délégués ayant bénéficié, lors du premier procès de la relaxe, ont vu leur jugement confirmé. Quatre autres délégués ont eu à récolter une peine de 3 mois de prison avec sursis, cinq ont récolté, 2 mois de prison avec sursis et le 13e a été relaxé.