Ce secteur de l'économie se retrouvera amputé de 25 à 35% de ses revenus avec des répercussions graves touchant directement le secteur de l'emploi. Les concessionnaires automobile en Algérie se retrouvent dos au mur. L'article 75 de la loi de finances complémentaire sonne comme un coup de grâce porté à leur secteur. Déjà malmené par deux taxes successives imposées sur l'achat de véhicules neufs, le secteur de l'automobile est aujourd'hui au bord de la crise. Et pour cause, avec l'introduction de cette nouvelle disposition qui prévoit la suspension de l'octroi des crédits à la consommation, notamment les crédits automobile par toutes les banques, qu'elles soient privées ou publiques, l'investissement dans ce secteur de l'économie algérienne se retrouvera amputé de 25 à 35% de ses revenus, voire davantage, estiment certains. Des chiffres inquiétants qui auront des répercussions plus graves encore, puisqu'elles toucheront directement le secteur de l'emploi. En effet, selon un membre du bureau de l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie (Ac2a), cette nouvelle disposition de la loi de finances complémentaire 2009 mettra en péril ce secteur d'activité. «Le marché a connu un sérieux coup de frein avec l'introduction de la taxe de 2008, et il connaîtra davantage cette année (...) mais le pire c'est que cela va directement toucher le secteur de l'emploi vu que les investissements vont baisser (...) je vous laisse deviner le reste» a indiqué cette source. La suite n'est pas difficile à deviner. Les plus optimistes des concessionnaires prédisent une régression significative dans la création d'emploi alors que les plus pessimistes n'écartent pas les licenciements. Toutefois, la plupart s'accordent à dire que cette disposition est une preuve de plus d'un acharnement contre cette activité. «Pourquoi cet acharnement sur le secteur (...) on ne le comprend pas du tout», a indiqué un autre membre de l'association. Par ailleurs, et au-delà de leur pénalisation, ces membres ont également évoqué celles des consommateurs, notamment les petites bourses, qui devront dorénavant économiser durant des années avant de pouvoir acquérir un véhicule qu'il soit neuf ou d'occasion. Puisque même ce marché parallèle deviendra inaccessible pour cette catégorie de la population au regard des prix qui vont flamber. Pour l'instant, aucune précision n'est fournie pour expliquer les modalités d'application de cette nouvelle mesure. Le gouvernement appréhende des réactions à ce sujet. Aussi, la même loi stipule que les modalités d'application de cet article «seront précisées, en tant que-de besoin, par voie réglementaire». En attendant ces précisions, le gouvernement franchit un nouveau pas pour encadrer le marché du véhicule. Officiellement, cette limitation de l'octroi de crédits est justifiée par la volonté d'orienter le flux d'argent qui sort des banques au crédit à l'immobilier afin de booster le marché de l'habitat. La Cnep avait déjà pris la décision, depuis plusieurs années, de suspendre définitivement ce genre de crédits pour se concentrer sur sa vocation historique qui est celle de l'habitat. La limitation d'octroi de crédits s'étend à tous les autres biens de consommation pour répondre à la préoccupation du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de limiter les méfaits du surendettement de la population.