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Les carrières de la colère
BEJAIA
Publié dans L'Expression le 10 - 09 - 2009

L'exploitation des carrières d'agrégats se présente comme un réel problème qui freine le développement local.
Après une fermeture imposée par la population de Mahria, les deux carrières d'agrégats ont rouvert dimanche dernier. Les autorités de la wilaya de Béjaïa ont dû recourir, il y a quelques jours, à la force publique pour rouvrir l'accès vers les deux carrières d'agrégats dans la commune de Kherrata. Comme celles-ci, d'autres souffrent d'oppositions citoyennes à travers le territoire de la wilaya de Béjaïa qui se distingue par sa richesse en la matière.
A Béjaïa, l'exploitation des carrières d'agrégats se présente comme un réel problème qui freine le développement local. De grands chantiers des travaux publics, de l'hydraulique et de l'habitat ouverts à travers l'ensemble du territoire national sont en pleine expansion. Leur demande en matière d'agrégats et de matériaux de construction a conséquemment doublé. Faute d'une production adéquate, certains chantiers sont temporairement à l'arrêt dans l'attente de leur approvisionnement en ces matériaux. Face à la pénurie, les prix ont, eux aussi, connu une instabilité chronique qui s'est traduite négativement sur la conduite des projets, par notamment des retards dans l'achèvement mais aussi des révisions des prix. La wilaya de Béjaïa, qui compte d'énormes potentialités, subit de plein fouet cette exploitation insuffisante qui fait que les agrégats manquent parfois. Une situation paradoxale. La région de basse Kabylie regorge de sites d'agrégats exploitables. La production de sable concassé, de calcaires pour ciment, de calcaire pour chaux et à l'extraction de la pierre de taille est possible. Les études de prospection effectuées illustrent parfaitement ces potentialités et leur qualité. Il en est ainsi des gisements d'argile de Rmila (Sidi Aïch), de gypse (Boudjellil), de célestine (Beni Mansour), d'argile kaolinisée (Boukhelifa), de grès siliceux (Taourirt Ighil), de polymétaux (Amizour) et de fer (Barbacha): autant de sites qui font la richesse sous-sol de Béjaïa. Leur exploitation est, il va de soi, source de richesses et d'emplois. Le relief montagneux de la région offre, de par son accès, des avantages techniques avérés. Sa forte inclinaison réduit considérablement les coûts d'exploitation. Ces dernières années, une dizaine de nouvelles autorisations d'exploitation ont été délivrées par les autorités de wilaya via la direction des mines mais, force est de constater que les exploitations butent sur des oppositions diverses. La production de matériaux de construction (calcaire, tuf, argile, granodiorites) est retardée à cause des citoyens qui invoquent des considérations environnementales et un impact sous-estimé sur la santé publique et la sécurité des riverains. Concrètement, la wilaya ne compte qu'une dizaine de producteurs d'agrégats (essentiellement, des entreprises publiques) totalisant une production annuelle qui frôle les 600.000 m3 assurée par quatre exploitants de gypse (9620 m3/an), et quatre autres extracteurs d'argile (210.000 t/an). Une production loin de répondre aux besoins du marché local.
Par ailleurs, le manque d'agrégats pourtant indispensables constitue l'autre facteur qui freine l'achèvement des importants programmes d'habitat et d'infrastructures de base de la wilaya. La contestation contre les carrières a la peau dure. En effet, les populations soutenues par les assemblées locales voient mal l'exploitation de ces carrières. D'ailleurs d'importantes démarches ont été étouffées dans l'oeuf. Une cimenterie moderne a été délocalisée en 2000, de Toudja vers une wilaya des Hauts-Plateaux suite aux protestations des riverains. La carrière d'agrégats Gravem, dont la production atteint les 200.000 t/an, a été fermée depuis 2003. L'opposition des populations de Tala Hamza s'est soldée, encore une fois, par l'arrêt de l'exploitation du gisement d'argile du lieu-dit Abrouaq. Les services des forêts refusent également de renouveler les titres d'exploitation de trois autres carrières à Boulimat et cela, depuis des années. Compte tenu de leur importance économique pour la wilaya (elles représentent plus de 40% de la production totale en agrégats), le wali les a, tout de même, maintenues en activité en attendant une nouvelle dérogation de la tutelle pour la délocalisation. Elles sont, depuis, en sursis. Et pourtant, il faut bien trouver les matériaux pour achever les différents projets tant attendus par ces mêmes populations. Le recours excessif aux agrégats des lits des oueds Soummam et Agrioune peut se révéler autrement plus préjudiciable à l'écosystème et, particulièrement, à la nappe phréatique qui alimente de nombreuses localités en eau potable. Mais alors, que faire? Il est vrai que les pouvoirs publics se montrent rassurants à l'adresse des administrés et des assemblées locales, mais en rappelant, à chaque fois, la rigueur des cahiers des charges sur les questions relatives à l'environnement et la sécurité des périmètres habités qui en sont proches en mettant l'accent sur le développement des techniques qui, aujourd'hui, réduisent les risques au minimum. Mais les citoyens ne l'entendent pas de la même oreille. L'importance socio-économique des mines n'est pas à démontrer. Rattraper les retards enregistrés dans l'achèvement des programmes de travaux publics et d'habitat et la création d'emplois sont les deux arguments avancés. Or, le nombre de salariés que compte le secteur (500) peut être revu à la hausse si tout le potentiel minier est exploité. Une grande campagne de sensibilisation doit être conjointement menée par les différents acteurs pour lever les obstacles qui se dressent devant l'exploitation des mines. Il est clair que des actions autrement plus conséquentes doivent être entreprises en collaboration avec les autorités locales, les opérateurs économiques et les acteurs socioculturels de la région. Le développement est l‘affaire de tous. Lorsqu'il est bien réfléchi et surtout concerté, il ne peut qu'avancer dans les meilleures conditions. Et c'est au bénéfice de tout le monde. La volonté des pouvoirs publics et celle des citoyens sont marquées par une contradiction qu'il suffit juste de rendre compréhensible de façon consensuelle pour que tout se libère et la région renouera à coup sûr avec le développement.


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