Louis Caprioti, expert en matière de terrorisme, précise que la régression du Gspc ou ce qui est appelé Al Qaîda au Maghreb est, en réalité, une coquille vide depuis avril 2007. Déjà en 2007, l'un des experts les plus performants en matière d'analyse sur la question sécuritaire, de nationalité française, Louis Caprioti, avait constaté que l'Algérie possède sans aucun doute les moyens pour éradiquer le terrorisme d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Cette déclaration est intervenue quelque temps après l'allégeance du Gspc à Al Qaîda dans les circonstances bien tragiques où l'Algérie commençait à vivre les attaques kamikazes. Un contexte néanmoins qui n'empêchera pas cet expert de rappeler les capacités des autorités militaires algériennes contre le terrorisme. Cet expert qui était, entre 1998 et 2004 sous-directeur chargé de la lutte contre le terrorisme à la DST est aussi spécialiste des réseaux islamistes en Afrique du Nord et en Europe. Aujourd'hui conseiller chez Geos, une société de sécurité, leader européen de la gestion et de la prévention des risques, cet expert formule des considérations, même à l'égard de l'intérêt des services de sécurité américains pour l'Algérie. Il considère, en effet, que cet intérêt n'est pas innocent, dans la mesure où les Américains visent à tirer profit et à bénéficier de l'expertise et de l'expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste. Il est vrai que les services de sécurité en Algérie chargés de la lutte antiterroriste, ont démontré, notamment depuis quelques années, des capacités avérées. Au point qu'ils sont souvent sollicités sur toutes les questions sécuritaires relatives à la lutte antiterroriste en particulier et à la criminalité, en générale. Louis Caprioli souligne dans une déclaration à El Khabar que même durant les années 1993, 1994, 1995, il n'avait aucun doute quant à la capacité des Algériens à vaincre le terrorisme, surtout que le peuple s'est élevé contre lui. C'est un ensemble de raisons qui ont conduit ce spécialiste de renommée internationale à déclarer le 18 septembre dernier que l'organisation qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb est en perte de vitesse. Tout en précisant que cette organisation terroriste a essuyé une défaite cuisante quant à sa tentative d'unifier les organisations djihadistes dans le Maghreb. Caprioti précisera que la régression du Gspc ou ce qui est appellé Al Qaîda au Maghreb est en réalité une coquille vide depuis avril 2007, soit à son premier attentat kamikaze. Ce qui laisse à penser que le Gspc était en train de jouer sa dernière carte. Aujourd'hui, les quelques éléments qui restent dans cette organisation sont de plus en plus acculés aux limites des maquis. Parallèlement à la pression des forces de sécurité exercée dans ces maquis, il est procédé sans cesse au démantèlement des réseaux de soutien. Le renseignement et son exploitation efficace ont joué un grand rôle quant au recul progressif du terrorisme. L'objectif donc du n°1 du Gspc, Abdelmalek Droukdel alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, souligne cet expert a été d'unifier les salafistes du Maghreb sous une même bannière. Objectif qu'il n'aura cependant jamais pu atteindre, y compris dans le Grand Sud. Cette aventure est suicidaire pour lui, surtout que toutes ses tentatives pour se procurer des armes et des explosifs ont été avortées. Parfois, c'est l'armée malienne qui fait avorter ces opérations. La dernière remonte à avant-hier, au nord du Mali. L'on aura saisi une grande quantité d'armes destinée à l'organisation de Droukdel selon des sources très au fait du traitement sécuritaire. Des renseignements recoupés entre les forces de sécurité algériennes et l'armée malienne ont permis de mettre en échec cette transaction. Le terrorisme finira certainement par être éradiqué surtout que les pays du Maghreb coordonnent désormais leurs efforts dans la lutte contre le terrorisme. A l'exception d'El Djahidia Salafia du Maroc, qui faisait connexion avec le Gspc du temps de Hassan Hattab, aucune autre organisation des pays du Maghreb n'a jugé utile de s'allier au Gspc pour confirmer l'existence d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Pour l'expert, ces faits sont des certitudes. Aujourd'hui, l'objectif de cette organisation terroriste est de s'installer sur la bande du Sahel, mais même là, Al Qaîda au Maghreb n'aura aucune chance, dans la mesure où les pays concernés par la sécurité dans cette région avaient préalablement adopté une stratégie commune et une coordination d'échange de renseignements pour barrer la route au terrorisme et l'empêcher d'y opérer.
