Ce Salon qui a gagné en maturité et en professionnalisme, aura donné la part belle aux marques premium. La 13e édition du Salon automobile d'Alger a pris fin, hier, à la Safex (Société algérienne des foires et exportations) En son ultime jour de déroulement qui a coïncidé avec le nouveau week-end, elle aura enregistré une affluence certaine. L'événement automobile aura surtout révélé tous les paradoxes du marché automobile algérien. En effet, et en dépit de la suppression récente de la formule du crédit automobile et l'ajout de taxes sur les véhicules neufs, les Algériens ont, contre toute attente, acquis les véhicules de leur choix. Les ventes ont concerné tous les segments sans exception, mais la part belle a assurément été aux modèles haut de gamme. Dans tous les cas, les concessionnaires ont saisi l'aubaine pour faire le plein de commandes. D'aucuns signaleront certes, que cette manifestation aura, cette année, accusé le coup d'une légère régression quant au nombre de visiteurs. Nombreux sont ceux qui ont pris la décision de bouder l'esplanade des Pins maritimes, faute de pécule nécessaire, sinon d'un accord bancaire pour l'acquisition de cet objet tant convoité qu'est la voiture. C'est justement cette frange de la population, généralement composée de fonctionnaires et autres salariés, qui aura sensiblement joué sur le total des prises de commandes.À telle enseigne que presque tous les commerciaux des enseignes présentes ont eu à constater un recul des commandes fermes par rapport à l'édition de mars 2008. En fait, les patrons des concessions qui ont pour coutume de rappeler que le pourcentage des ventes à crédit ne dépasse guère les 30%, ont bel et bien remarqué cette fois que la majorité de leurs ventes a été le fait d'une clientèle qui paie cash! Celle, friande de SUV, de berlines richement équipées et autres coupés sport. D'ailleurs et de l'avis même de leurs représentants, ce sont les marques premium qui ont été le plus facturées, à la faveur de cet évènement marketing et commercial. En un temps record et alors que le Salon battait son plein, un groupe automobile a même pu établir quelque 500 factures! Généralement, ce fut littéralement, la razzia des carrosses. A priori, cette nouvelle tendance du marché a été bien comprise par les concessionnaires les plus en vue, comme GMS qui a brillamment exposé la marque Mercedes Benz, riche de la Nouvelle Classe E, et qui a pour la première fois introduit les prestigieux véhicules américains des marques Dodge, Chrysler et Jeep. Idem pour Sovac (représentant exclusif des marques Volkswagen, Audi, Seat et Skoda) qui a ravi la vedette en déployant un véritable défilé «haute couture automobile» pour ses modèles inédits. Il a admirablement mis en valeur une avalanche de nouveautés comme la nouvelle berline tri-corps Seat Exéo ou la New A5 Cabriolet. De son côté, le constructeur coréen n'a pas manqué d'officialiser l'arrivée de son Mohave, ou encore la marque Brillance qui a mis en valeur ses ambassadrices du must chinois. L'autre enseignement de cette édition, qui vient de baisser rideau, est sans nul doute celui relatif au désir constant des entreprises de se doter de véhicules neufs, ce qui renseigne on ne peut mieux sur l'environnement économique national qui demeure dynamique en dépit d'une crise mondiale qui fait toujours parler d'elle. Dans tous les cas, ce salon aura été riche en émotions et aura fait rêver un large public. Ses principaux animateurs ont redoublé d'imagination afin de séduire le client. À la clé, une pluie de remises et de cadeaux. En somme, tous les moyens ont été réunis pour en faire une véritable exhibition professionnelle qui n'a rien à envier à celles qui ont cours de par le monde, car émaillée de lancements. Enfin, les concessionnaires, qui ont fait montre d'un valeureux effort marketing envers une clientèle constamment soucieuse de qualité, comptent bien récolter les fruits de leur travail de communication déployé tout au long de ces onze jours pleins d'exposition.
