Quinze jours après l'élection de la nouvelle commission exécutive de la mouhafadha de Béjaïa, le nouveau mouhafadh n'est toujours pas désigné. Relevant des prérogatives du secrétaire général du parti, la désignation de ce nouveau patron «a été retardée par l'absence de Abdelaziz Belkhadem, en déplacement pour raison d'Etat à l'étranger», nous apprenait hier, une source de la direction nationale. Mais, on apprend de source crédible, que la direction du parti tranchera demain, lors de la réunion hebdomadaire de la direction nationale. On saura qui, des onze personnalités élues, occupera le fauteuil de mouhafedh. Mais en attendant, les spéculations vont bon train quant à l'heureux élu aux commandes de la commission. Suivant des analyses, des noms reviennent souvent. Le secrétariat national n'a de choix que d'opter pour un responsable en mesure de maintenir la stabilité jusqu'au congrès prévu au début de l'année prochaine. Cette stabilité s'est déjà illustrée lors de l'assemblée de renouvellement de la structure de wilaya. Le scrutin s'est déroulé dans une ambiance bon enfant et surtout dans un climat démocratique qui dénote, on ne peut mieux, la mutation opérée ces dernières années par cette formation politique dans son fonctionnement. Mais cette stabilité est présentement menacée. La temporisation de la direction nationale dans la désignation d'un mouhafedh en est le premier facteur menaçant. En effet, alors que les conditions de la tenue du scrutin interne ne souffraient d'aucune anomalie comme l'avaient souligné le jour même, l'ensemble des militants présents, voilà que des voix s'élèvent pour crier à la fraude. Un signe annonciateur d'une volonté de déstabilisation que seule la direction nationale peut freiner par la nomination rapide d'un chef de file. C'est l'avis de nombreux militants soucieux rencontrés hier, et qui marquent justement leur étonnement, quant à cette «tergiversation du secrétariat national». Le deuxième facteur qui risque de faire du bruit est les sénatoriales. Ce rendez-vous électoral aiguise les appétits. Les postulants se font nombreux. Encore plus depuis que le FFS a annoncé, à partir de Béjaïa, sa non- participation à ce scrutin. Devant un RCD divisé, le FLN est parti pour garder son siège sénatorial. Mais avant, il faudra qu'il tranche rapidement de manière sereine sur son avenir proche à Béjaïa. Les conditions d'organisation de l'assemblée générale élective, mais aussi les résultats des urnes, dont on dit tout le bien, auguraient d'un nouvel état d'esprit pour la formation de Belkhadem à Béjaïa. Un nouvel état d'esprit qu'il faudra conforter par un choix judicieux parmi les onze heureux élus. Un choix stratégique qui doit confirmer le retour du parti sur la scène politique de Kabylie, la stabilité interne qui a tant manqué et surtout la victoire et la réussite respectivement des sénatoriales et du congrès ordinaire.