Les effectifs du Gspc ne cessent de fondre. Les recrutements se font rares et les pertes sont importantes. Ces deux derniers mois, la branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué une série de 29 attentats en Algérie. La majorité a ciblé les ex-gardes communaux et les patriotes isolés et désarmés. Le Gspc a aussi commencé à refaire usage de bombes artisanales avec des attentats spectaculaires, continuant à allonger la liste des victimes parmi les Algériens. Les forces de sécurité et les civils sont visés sans distinction. Des groupes très réduits continuent à activer autour du massif forestier de Sidi Ali Bounab (Draâ Ben Khedda, Tadmaït) ou dans le Djurdjura (Takhoukht) dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ces groupes appartiennent aux katibate El Ansar et En Nour, dans le nord de Boumerdès (Zemmouri, Legata) et à la katibat El-Arqem ou encore ce qui reste de la katibat El-Farouq dans le nord-ouest de la wilaya de Bouira. Ces membres bénéficient d'une mobilité facile et d'une connexion avérée aux gangs de trafic en tous genres. Ils sont aussi des récidivistes et des repris de justice. Ainsi, les terroristes se terrent pendant des semaines, voire des mois, pour se manifester brutalement avec des attentats sanglants. Les pertes dans leurs rangs sont aussi considérables. Plus de 60 terroristes ont été tués, plusieurs cellules de soutien démantelées et des dizaines de caches détruites ces deux derniers mois. Une perte qui s'ajoute à des dizaines de terroristes abattus dont des émirs et des membres de la direction de l'organisation terroriste. L'Aqmi a réagi comme une bête blessée après une accalmie relative depuis l'attentat commis le 29 juillet dernier dans la région de Tipasa. L'attentat est revendiqué par l'Aqmi qui a affirmé avoir tué au moins 15 militaires et blessé plusieurs autres. L'attaque a été déclenchée sur le chemin de wilaya entre Damous et Abadia, plus précisément au nord de la commune de Beni Melik dans la wilaya de Tipasa. En juin dernier, à Bordj Bou Arréridj (200 km à l'est d'Alger), dix-huit gendarmes au moins ont été tués. Cet attentat fut le plus meurtrier parmi ceux commis par les groupes islamistes en Algérie depuis dix mois. Le 26 mai dernier, au moins neuf militaires avaient trouvé la mort et une dizaine d'autres avaient été blessés dans une embuscade près de Biskra (425 km au sud-est d'Alger). Sept personnes ont été tuées dans un double attentat à la bombe, en février dernier, à Tebessa dans l'est de l'Algérie. Les activistes d'Aqmi perpétraient des attentats là où on les attend le moins. La lâche attaque terroriste perpétrée à Souk El Thenine près de Tizi Ouzou a fait 7 morts et 2 blessés parmi les agents chargés de sécuriser les chantiers du transfert des eaux du barrage de Koudiat Acerdoune (Bouira) vers les localités du sud de la wilaya de Tizi Ouzou que réalise la société canadienne SNC Lavalin, illustre bien cette tendance. Cependant, cette attaque peut être assimilée à une opération de diversion. Cet attentat s'est produit alors qu'une offensive militaire est déclenchée dans les monts et maquis de la Haute Kabylie. L'opération s'est soldée par l'élimination de 5 terroristes alors qu'un autre est capturé vivant. Trois d'entre eux sont identifiés comme originaires de Ammal et Beni Amrane dans la wilaya de Boumerdès. Parallèlement à cette offensive, la pression et la présence militaire sont accentuées à Sidi Ali Bounab, Boudhar et Djerah, lieux de transit vers les maquis de Bouira et Tizi-Ouzou. La même pression est maintenue à proximité du maquis d'Assif Ouserdhoun près de Bouzguen qui est également un lieu de transit vers le massif d'Akfadou à Béjaïa. Soumis au feu des forces combinées, les activistes d'Aqmi cherchent à diversifier les cellules de soutien. Faute d'effectifs, réduits considérablement par les coups de boutoir que lui ont assenés les services de sécurité depuis, notamment la fin de l'année 2007, l'organisation terroriste, qui veut se refaire une virginité auprès des populations locales, cible des convois militaires et des patrouilles de gendarmerie. Les éléments de la garde communale, les ex-patriotes et les ex-gardes communaux ne sont pas épargnés. Durant le Ramadhan dernier, l'ex-Gspc a distillé, à travers des tracts, l'informatin selon laquelle les ouailles de Droukdel épargnent les civils et s'attaquent essentiellement aux éléments des services de sécurité.
