La célébration de l'anniversaire du déclenchement de la Révolution 54-62 s'est singularisée cette année par une baptisation tous azimuts à Béjaïa. Pas moins de trois établissements et boulevards ont été, hier, baptisés au nom des moudjahidine de la région. Quoi de mieux qu'une reconnaissance, même bien tardive, à ceux qui se sont sacrifiés pour que l'Algérie se libère du joug colonial? Hier, les autorités, leurs frères de combat et leurs familles étaient là réunis comme un seul homme à la mémoire des héros éternels. Après le coup d'envoi officiel du concours «1er Novembre» et la mise en service de l'éclairage nocturne du stade de l'Unité maghrébine, la délégation officielle a entrepris de baptiser des établissements scolaires et des boulevards au nom des valeureux libérateurs. Tour à tour, l'école primaire de la cité des 600 Logements d'Ihadadden et celle de la Pépinière ont été nommées respectivement au nom de Larbi Amrouche et de Hocine Oukachbi. L'événement aura été aussi la baptisation du boulevard menant vers l'aéroport Abane- Ramdane de Béjaïa au nom du lieutenant Ferdjellah Mohand, grand-père de l'actuel député Djamel Ferdjallah. Cet ancien officier de l'ALN était un ancien chef militaire de la zone 1 de la Wilaya 3. C'était un homme tout disposé à servir que la guerre de Libération avait trouvé à son déclenchement. Il était auparavant un militant du PPA/MTLD. Il avait rejoint le premier groupe de l'Armée de libération sur les monts des Babors. Son parcours d'homme de justice et de liberté remonte à la Seconde Guerre mondiale. Equipé d'une arme qu'il avait achetée en vendant ses propres biens, il devint très rapidement l'ennemi juré de l'armée coloniale qui n'a depuis, jamais cessé de le rechercher allant jusqu'à menacer d'exécuter douze des membres de sa famille s'il ne se rendait pas. L'on raconte que ce lieutenant convaincu a même réussi à rallier à sa cause l'émissaire envoyé par l'administration française pour le convaincre de déposer les armes. El Hadj Mohand avait toujours su répondre aux exactions de l'armée française. Aussi avait-elle détruit tous les biens du lieutenant dans des représailles qui n'avaient jamais réussi à faire plier le lion des Babors. Ce dernier poursuivra sa lutte en mobilisant davantage les Algériens sur le front. Avec Boudiaf et le colonel Mohand Oulhadj, deux camarades de la lutte armée, El Hadj Mohand ira jusqu'au bout de son rêve, celui de voir son pays libre et indépendant. El Hadj Mohand Ferdjellah est issu d'une famille très connue, à Béjaïa. Homme pieux, il mourut six ans après l'indépendance des suites d'une maladie induite par une ancienne blessure de guerre. Quarante années après, ses camarades de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) lui rendent un hommage mérité à l'occasion du 55e anniversaire du déclenchement de la Révolution comme pour lui dire qu'il est toujours présent.