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«Matoub: le Don Quichotte des quartiers populaires»
ABDERRAHMANE LOUNÈS
Publié dans L'Expression le 29 - 11 - 2009

Il est l'artiste poète sur lequel a été écrit le plus grand nombre de livres. Les deux ouvrages de Abderrahmane Lounès ont été republiés par les éditeurs Edif 2000 (en Algérie) et Publisud (en France). Depuis son assassinat en 1998, en moyenne, un livre sort chaque année sur Matoub Lounès. Ce n'est pas le fruit du hasard si le Rebelle a constitué et constitue encore une source d'inspiration à des écrivains de divers horizons. Son long et rocailleux parcours de militant ajouté à son riche répertoire artistique et poétique, font qu'il y a toujours des sujets et des angles d'attaque sur lesquels un écrivain pourrait rebondir.
L'idée d'écrire des livres sur Matoub Lounès datait de son vivant, contrairement à ce que beaucoup d'observateurs ont cru comprendre. Le premier à avoir pensé à écrire un ouvrage sur le Rebelle est l'écrivain Abderrahmane Lounès. Ce dernier a compris bien avant d'autres auteurs que le parcours de Lounès Matoub sortait de l'ordinaire. Les pages de sa vie se succédaient et ne se ressemblaient pas. Sa trajectoire devenait de plus en plus légendaire, et certains épisodes prenaient véritablement des allures historiques.
Depuis 1988, Matoub Lounès n'était plus un artiste et un poète, le meilleur d'entre tous, mais plus: un héros sur lequel on tire avec des balles, parce que refusant le silence et la capitulation. Puis, survient la période du terrorisme et de tous les artistes, sa voix sera celle qui se fera le plus entendre. Elle retentit avec des prises de position téméraires, une omniprésence sur scène malgré le poids de la menace qui pesait sur lui, mais surtout une autre présence du thème du terrorisme dans ses textes poétiques d'une beauté et d'une profondeur inégalées. II a été le seul à avoir chanté et dénoncé l'assassinat de Mohamed Boudiaf et d'autres victimes du terrorisme, comme Smaïl Yefsah, Liabès, Boucebci, Djaout, Tigziri...L'écrivain Abderrahmane Lounès a vite saisi la portée de l'oeuvre et de l'action de Matoub Lounès. C'est ainsi qu'il a commencé un travail de recherche de titan. Tout document ayant trait au parcours du Rebelle est récupéré par Abderrahmane Lounès. Grâce à une documentation très consistante, il a réussi à reconstituer le film de la vie de Matoub sur près de 300 pages.
D'après ses affirmations, il en a écrit beaucoup plus. Près de 900 pages. Mais par la suite, l'ouvrage a été expurgé afin de lui donner la possibilité d'être édité. Le Barde flingué est le titre du livre en question qui, malheureusement, n'a été publié qu'après l'assassinat du Rebelle. Abderrahmane Lounès nous a révélé que le titre prémonitoire de son ouvrage a été choisi bien avant l'assassinat de Lounès Matoub. Comme quoi, quand il s'agit de la mort chez Matoub, la prémonition a été toujours présente.
Le livre est objectif. L'auteur fait preuve d'une grande honnêteté intellectuelle, à l'image de l'intégrité de Lounès Matoub.
D'ailleurs, Abderrahmane Lounès n'élude pas les épisodes du parcours de Matoub, qui peuvent lui être préjudiciables à cause d'une éventuelle mauvaise compréhension.
À titre d'exemple, Abderrahmane Lounès revient sur l'affaire de l'université de Oued Aïssi, en 1990. Ce jour-là, Matoub avait refusé de se produire sur la même scène qu'un autre artiste kabyle. Matoub avait expliqué son attitude par le fait que l'artiste en question, en rejoignant un nouveau parti politique, à forte concentration kabyle, encourageait le projet de division des militants de la cause berbère qui se tramait. Abderrahmane Lounès a fait donc un travail de recherche documenté, afin de narrer le parcours extraordinaire de Matoub et du même coup, revenir sur le cheminement du combat identitaire, puisque Matoub en était l'un des acteurs les plus importants. Abderrahmane Lounès ne s'est pas limité à ce livre. Il a aussi réalisé un deuxième ouvrage. Cette fois-ci, il est question d'un autre genre. En effet Le Testament est un livre d'entretiens avec le Rebelle.
Là aussi, on retrouve le jeu de mots et d'humour cher à Abderrahmane Lounès. Il est clair que l'interview a été retravaillée dans sa forme. Les idées sont certes celles de Matoub mais le style est celui de l'auteur.
D'ailleurs, dans le même livre, Matoub avertit que s'il savait parler, il ne chanterait pas. Abderrahmane Lounès explique que dans son entretien, «qui ne manque ni d'audace ni parfois de pertinence, qui rompt au passage quelques bâtons sur quelques dos qui l'avaient bien mérité, Matoub, mélange de Sancho Pança et de Don Quichotte des quartiers populaires, à jamais réfractaire au syndrome de Panurge, va nous parler de ce qu'il appelle modestement son métier d'artisan de base de l'industrie cassetographique, de la vie, de la politique, des questions identitaires et linguistiques, des événements qui interpellent, le font réfléchir, des choses qui l'irritent, l'agacent, le révoltent, l'émerveillent (...). Il nous dit aussi carrément ce qu'il pense du racisme, du culte de la mémoire, des musiciens, des éditeurs; il élucide certaines accusations, s'explique une fois pour toutes entre autres».
Les conversations qui ont donné lieu à l'ouvrage en question se sont déroulées durant la fin de l'année 1994 dans l'arrière-salle d'un restaurant du XVIIIe arrondissement, à Paris. Pour avoir une idée du fond de la personnalité de Lounès Matoub, il suffit de se référer à la réponse de la dernière question de l'entretien. Quand Abderrahmane Lounès lui demande un dernier mot, Matoub dira: «Que la sincérité se fasse et cicatrise les blessures.»


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