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«Je ne disais pas que je suis né en Algérie»
JEAN-PAUL SCHINTU, METTEUR EN SCÈNE ET COMEDIEN, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 17 - 04 - 2010

Venu en Algérie pour présenter Le Premier homme, une pièce adaptée du roman éponyme d'Albert Camus, Jean-Paul Schintu, metteur en scène et comédien français est revenu sur son appartenance à l'Algérie et son rapport à Camus.
L'Expression: Ne trouvez-vous pas qu'adapter le roman autobiographique qu'Albert Camus n'a jamais pu achever, Le Premier homme, constitue un pari risqué?
Jean-Paul Schintu: Cette oeuvre avait un grand impact émotionnel sur moi. Et puis quand on prend ce genre de pari, on ne réfléchit pas. Certes, il s'agit d'un roman inachevé, tout ce que Camus a écrit, il ne l'a pas relu. Mais malgré cela, Le Premier homme reste un grand texte poétique, politique et social... et bien qu'inachevé, d'ailleurs tous les spécialistes s'accordent à le dire, il s'agit de l'oeuvre capitale de l'écrivain. J'ai travaillé sur Le Premier homme un an et demi. Par la suite, j'ai contacté tous les centres culturels Albert- Camus pour leur proposer de me recevoir afin de présenter mon spectacle. J'ai eu quelques réponses et c'est ainsi que j'ai joué Le Premier homme pour la première fois à Issoudun au sud de la France dans le Centre culturel Albert-Camus. Après, j'ai présenté la pièce un peu partout en France mais aussi à l'étranger. Pendant un an, j'ai présenté Le Premier homme en lecture, en théâtralisé bien sûr, mais au bout d'un moment j'avais appris le texte par coeur, j'avais choisi également un compositeur, et j'ai mis au point cette pièce. A présent ce spectacle est arrivé à une certaine maturité, mais j'ai encore du progrès à faire...
Pourquoi avez-vous choisi de travailler sur Le Premier homme particulièrement, les autres oeuvres de Camus n'étaient-elles pas plus faciles à adapter?
Oui, certes, j'aurais pu adapter L'Etranger par exemple. Le Premier homme est une forêt vierge. C'est l'univers intérieur de l'homme que Camus nous donne à découvrir. Dans ce roman autobiographique l'auteur de La Peste est tantôt narrateur tantôt acteur.
Quand avez-vous découvert Camus?
Très tôt! A l'âge de 16 ou 17 ans, j'ai découvert Noces, La peste et L'étranger. En fait, sans trop y comprendre quoi que ce soit. Il y avait Noces qui m'a ébloui à l'époque plus que Le Premier homme.
J'avais lu la biographie de Herbert Lottman, il y a 20 ans et toute l'oeuvre de Camus.
Le Premier homme n'est pas le premier texte de Camus que j'adapte au théâtre. J'ai déjà travaillé sur la correspondance René Char- Albert Camus.
La bibliothèque française me demande souvent des lectures des textes de Camus. Au cours de l'année de l'Algérie en France, j'ai monté un spectacle en mêlant des textes de Camus et de Djaout.
Vous avez déjà adapté Eugène Ionesco, Jean Genet, Maupassant ainsi que d'autres auteurs, l'intérêt pour Camus aujourd'hui, aurait-il un lien avec votre appartenance à l'Algérie puisque vous aussi vous êtes né sur cette terre (Annaba)?
Evidemment, j'ai vécu 13 ans en Algérie. J'ai grandi dans la guerre, j'avais quatre ans quand elle s'est enclenchée. C'est à partir de 25 ans que les images de mon enfance en Algérie me revenaient. Quand je suis parti, j'avais enfoui tous mes souvenirs liés à l'Algérie pour mieux m'intégrer à la société française. Je ne disais pas, par exemple, que je suis né en Algérie. Je portais un masque en quelque sorte en pensant que ce n'était pas valorisant. A 29 ans, je suis revenu seul. Et à partir de là, je me suis apaisé avec ce pays. Je suis déjà venu en Algérie à deux reprises. En février 1988, juste avant les émeutes d'octobre. J'ai joué Maupassant à Annaba, Constantine, Tlemçen.
N'avez-vous pas subi le déchirement qu'a enduré Camus après son départ d'Algérie?
Non. Mes parents, par contre, l'ont subi. A vrai dire, moi j'étais content de partir en France. Mais comme tout le monde était triste autour de moi, je n'osais pas le dire. Pour l'enfant que j'étais, la France était une aventure nouvelle. On allait découvrir les grandes villes: Lyon, Marseille, Paris... j'étais excité. A 25 ans, j'ai fait le chemin inverse, je suis revenu vers le cadre le plus précis de mon enfance. Pourquoi? je l'ignore. Les années d'enfance sont capitales...
Que pensez-vous de la polémique actuelle autour d'Albert Camus?
Cela me dépasse un peu. Je ne sais pas si on cherche à régler d'autres problèmes à travers cette polémique... Cependant, j'étais agréablement surpris après le spectacle que j'ai présenté au Centre culturel français d'Alger. Je sais que le public et les intellectuels apprécient énormément Camus et le considèrent comme l'un des leurs...
Comptez-vous adapter d'autres textes de Camus?
Pas pour l'instant. Je vais jouer une pièce de Marguerite Duras.


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