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Des ministres dynamiques mais...
GOUVERNANCE DANS L'ALGERIE DE 2010
Publié dans L'Expression le 14 - 07 - 2010

Il est beaucoup plus facile de commenter l'histoire a posteriori que de l'écrire. Les candidats à ce type d'exercice sont légion et la polémique est facile. Le gouvernement actuel ne gère pas une crise mais une mutation censée produire un modèle d'économie productive régie par les lois du marché. La démocratisation des institutions au sens libéral du terme attendra encore si tant est qu'elle soit l'aspiration profonde d'une majorité d'Algériens, ce dont il est permis de douter. Jusqu'à ces dernières années, les Algériens revendiquaient essentiellement une répartition plus équitable des revenus de la rente; il importait peu qu'ils eussent à se partager, et ce jusqu'à son épuisement, une richesse octroyée par une Providence généreuse. Depuis les prodromes de l'économie de marché, l'Algérie dynamique, entreprenante et ambitieuse (hélas, minoritaire) appelle de ses voeux une plus ferme intervention de l'Etat pour réguler le marché, faire respecter les droits de propriété et instaurer de réelles pratiques concurrentielles. Rompre avec la logique rentière n'est pas seulement affaire de volonté politique. Certes, il est indispensable qu'il y ait unité de pensée et d'action au sommet de l'Etat pour que soient posés les linéaments de cette rupture. Mais cela ne suffira pas. Aujourd'hui, en 2010, l'Etat central est confronté à de sérieuses difficultés organisationnelles qu'il a de plus en plus de peine à surmonter et qui limitent l'efficacité de son action.
Défaillance de type organisationnel
On en citera deux. Le premier concerne la bureaucratie locale qui prend de plus en plus la forme de féodalités de commandement évoquant presque irrésistiblement (la part étant ici réservée à l'anachronisme) les agents de l'administration régionale de l'époque turque (bey, caïd, hakems et cheikhs), cependant que les contrôles a posteriori diligentées par l'Etat central manquent d'efficacité (à quoi servent encore les chambres régionales des comptes, si tant est qu'elles aient un seul jour fonctionné?). Le deuxième concerne la faible incitation à l'effort qui prévaut aussi bien dans les administrations publiques que dans les entreprises d'Etat, alors que celles-ci sont théoriquement soumises à la commercialité mais reproduisent, en réalité, les mêmes schémas de gouvernance des ressources humaines que l'administration.
Ce phénomène délétère recèle un double effet pervers: les agents les plus efficaces ne sont pas récompensés à hauteur de leur dévouement et de leur disponibilité, cependant que les parasites ne sont pas sanctionnés au regard de la gravité des manquements à leurs obligations professionnelles. Quant aux processus de promotion, ils sont totalement inadaptés, et à mesure que se multiplient les proclamations officielles sur l'inéluctabilité de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, ces processus tournent carrément le dos à l'esprit d'entreprise et d'innovation; ce qui nous expose désormais au risque de manquer notre insertion dans la mondialisation.
Légitimité et rationalité de l'état
Enfin, on relève que le périmètre de l'état, lui-même, souffre d'inertie. C'est parce que l'état constitue une organisation publique qu'il ne s'est pas fissuré. Une organisation privée inefficace ne pourrait pas survivre car elle serait éliminée soit par le jeu du marché soit par la volonté de ses actionnaires. Une organisation publique n'est pas tenue de satisfaire à des mécanismes de sélection externe qui l'amèneraient à se réformer ou à reconsidérer son périmètre en fonction des performances escomptées. Cette situation existe même dans les démocraties libérales où le citoyen exerce, à travers le suffrage universel, son droit de désigner ses représentants. Mais ce droit n'affecte qu'à la marge l'Etat comme organisation. Ceux qui, ici ou là, répètent à l'envi qu'il suffirait d'élargir l'espace politique et d'agréer toute nouvelle association politique qui en ferait la demande, mésestiment profondément cet aspect socioculturel et historique. En Algérie, comme ailleurs, l'Etat reste soumis à toutes sortes de contraintes et d'aléas politico-financiers comme le montrent à satiété les difficultés rencontrées par certains de nos ministres les plus dynamiques, à l'instar de A.Sellal (pour lutter contre la fraude à l'eau), N.Moussa (pour inciter les promoteurs immobiliers et les collectivités territoriales à s'impliquer davantage pour la livraison dans les règles de l'art et dans les délais de tous les types de logements) ou encore K.Djoudi (pour convaincre les opérateurs économiques du bien-fondé et de la justesse de la LFC pour 2009). Enfin, il existe une autre difficulté que l'Etat algérien doit surmonter, c'est celle des limites de sa propre rationalité. Là-aussi, il faut se garder de croire qu'une décentralisation plus audacieuse ou un découpage du territoire national, en régions plus ou moins autonomes, constituerait la panacée. Certains de ceux qui critiquent systématiquement nos gouvernants, leur attribuant la responsabilité intégrale des dysfonctionnements -nombreux, il est vrai- qui affectent la gouvernance de l'état, n'ont pas l'honnêteté intellectuelle et morale de reconnaître que partout, à travers le monde, l'état évolue en avenir incertain. L'état ignore par exemple, de quelle façon vont réagir les agents économiques aux politiques qu'il met en oeuvre ou au type de régulation qui lui paraît le plus approprié. Depuis l'adoption des premiers instruments juridiques de l'économie de marché, l'Etat algérien intervient positivement ou au contraire s'abstient dans un contexte qui a toujours été caractérisé par une information imparfaite. Il agit, selon une loi d'airain, à laquelle aucun Etat ne semble pouvoir échapper (la crise financière mondiale de 2008 en a été le cruel révélateur), en vertu de laquelle l'amélioration de la qualité de la gouvernance est indissolublement liée au principe de l'«essai-erreur». Il ne s'agit pas ici de faire l'éloge du pilotage à vue. Mais, sans la prise en compte de l'ensemble des hypothèques qui pèsent sur le fonctionnement d'un Etat, et qui transcendent souvent la bonne volonté de ses serviteurs, il n'est pas de critique ni juste ni instructive.
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