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Un patrimoine universel en détresse
SOS VILLA ABDELTIF
Publié dans L'Expression le 24 - 09 - 2002

Ignoré par les pouvoirs publics, ce sanctuaire des artistes inspire aujourd'hui du chagrin, car laissé à l'abandon. Une situation dramatique qui ne peut plus durer...
Qui ne connaît pas ou du moins n'a jamais entendu parler de la villa Abdeltif? Ce superbe joyau architectural qui a abrité pendant presque 60 ans (de 1907 à 1960) des artistes-peintres voyageurs venus d'horizons divers puiser leur inspiration de cette lumière divine d'Alger.
«Véritable butin de guerre», comme dirait Kateb Yacine, qui a connu ses années de gloire, lors de l'occupation française. Que devient cette villa aujourd'hui? Un simple amas de béton, tombé en ruine, un endroit triste tout délabré, jonché de détritus. Jusqu'à quand continuera-t-on à se complaire dans l'indifférence? Sa décrépitude inspire le chagrin.
Une situation qui ne peut plus durer...Jadis sublime résidence avec plusieurs ateliers d'arts plastiques, lieu d'échange et d'apprentissage aussi, la villa Abdeltif a atteint aujourd'hui un seuil de détérioration sans précédent. Elle est pourtant la soeur jumelle des prestigieuses villa des Médicis (Italie) et de la villa Velasquez (Espagne).
La villa Abdeltif se meurt inexorablement, devant la passivité, voire le laxisme de nos autorités publiques. Pour sauver cette oeuvre d'art du chaos, le SOS est lancé. A ce titre, une vingtaine d'artistes-peintres algériens de renom se sont réunis pour sensibiliser l'opinion et demander l'aide des pouvoirs publics.
Autrement, c'est un véritable cri de détresse qui est lancé sur initiative de la société des Beaux-Arts d'Alger, l'association des Arts appliqués et l'espace Founoun d'Alger. Une exposition collective d'arts plastiques a été organisée durant 2 jours depuis dimanche et a été marquée par la projection d'un film documentaire réalisé par Malek Sahraoui intitulée Villa avec vue. Cette manifestation a eu lieu dans l'un des ateliers de cette villa, un espace précaire qu'occupe pourtant l'artiste-peintre Kerbouche pour s'adonner à sa passion.
Un endroit qu'il garde précieusement en dépit de sa vétusté outre qu'il n'a pas où aller...mais aussi pour préserver ce qui peut l'êtreAussi 17 artistes-peintres à savoir Sahouli, Douadi, Hamchaoui, Naceur Abder, Kerbouche, Chegrane, Belkahla, Mezouane, Sahraoui, Khelifi Saleha, Kouadri Khaled, Bencheikh Bachir, H'ssicen Saâdi, Ouamane Tahar, Hamouche Nouredine, Bouaroui, tous présents par leurs oeuvres et leur personne se solidarisent dans cette action picturale qui n'est, en fait, qu'un prétexte pour tirer la sonnette d'alarme sur ce massacre.
«Ici, c'est le seul atelier qui reste potable. Les autres, 4 ou 5 ne sont plus des ateliers, mais des débarras. Celui-là, c'est Ali Kerbouche qui arrive à le garder difficilement. Il est souvent victime de cambriolage, de casse. En hiver, il fait froid, il ne peut y travailler. Cela fait mal au coeur quand on sait que cette villa aurai dû avoir les mêmes faveurs que ses deux soeurs jumelles qui sont sur l'autre rive.», indique l'artiste-peintre Sahraoui, ex-caricaturiste à La Nouvelle-République.
Pour Mme Ougali, directrice du Musée national des Beaux-Arts, «cette villa porte en elle une très longue et riche histoire avec, effectivement, une période française assez importante. Des siècles d'Histoire avant sa mutation en tant que villa des artistes. C'est un lieu comme il y en a beaucoup à Alger, parce qu'il y a beaucoup de demeures de cette époque qui sont dans un état aussi piteux et qu'il faudrait absolument réhabiliter».
Construite au XVIIe siècle, la villa Abdeltif a été classée en 1992 patrimoine historique par l'Unesco, c'est dire l'urgence de la restaurer pour la pérennité de notre savoir culturel, avant qu'elle ne disparaisse complètement, rongée déjà qu'elle est par la rigueur du climat et toutes autres agressions.
«De nos jours, ce sanctuaire des artistes en détresse fait preuve de l'attention de nos confrères et amis d'outre-mer qui ont déjà créé une association dénommée Les amis de la villa Abdeltif et nous, c'est simple, nous continuons à être spectateurs, passifs et inertes», déclare Dalil Saci, directeur de l'espace Founoun.
Le comble, faut-il signaler, c'est que la villa Abdeltif est aujourd'hui squattée, nous apprend-on, par des personnes qui travaillent au ministère de la Culture ! Sans commentaire, si ce n'est un fait amplement révélateur du degré de «civilité» de nos dirigeants. Un non-respect total!
«On aura beau la restaurer, s'il n'y a pas d'autres peintres qui viennent la ranimer, ce sera peine perdue», explique à juste titre l'artiste-peintre Sahraoui.
Gageons enfin, que Mme Khalida Toumi, qui a rehaussé de sa présence le vernissage de cette exposition, ne se contentera pas de simples apparitions mondaines mais joindra le geste à la parole.


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