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«Très pénible résurrection pour moi»
ENLEVEE PAR UN GROUPE TERRORISTE, FATIMA RACONTE L'HORREUR
Publié dans L'Expression le 05 - 10 - 2002

Ils m'ont obligée avec mes deux soeurs à les suivre.
Le 6 septembre dernier au village de Oued Guerioune, commune de Ouled Abdallah, à 4 km de Boukadir, un groupe terroriste a massacré des membres de la famille Ghollamallah avant d'enlever ses 3 filles, Yamina, Fatima et Nora. Yamina profitera d'un moment d'inattention de ses ravisseurs pour fuir, mais la chance n'avait pas souri à ses deux soeurs qui furent conduites dans une casemate de la région de Remka où elles durent subir humiliations et viol des jours et des nuits durant.
Fatima, tout juste âgée de 13 ans, profitant d'une baisse de vigilance des terroristes, réussira, quelques jours plus tard, à fuir ses bourreaux et à se rendre à un poste de la garde communale où elle fut prise en charge et secourue. Aujourd'hui non encore remise de son martyre, elle fouille dans sa mémoire pour dire, par bribes, inaudibles parfois, qu'elle est revenue de loin, de très loin même.
«Après avoir massacré ma famille, les terroristes se sont emparés des vivres, du matériel de couchage qui se trouvaient à la maison. Ils m'ont obligée avec mes deux soeurs à les suivre. Avant de quitter le village ils nous ont ligoté les mains. Yamina profitera de ce moment pour s'enfuir sous une pluie de balles tirées par les terroristes», dit-elle. Puis ce fut le voyage vers l'enfer, vers l'horreur. Yamina et sa soeur Nora furent conduites sous la menace des armes vers le refuge du groupe. Le voyage durera 4 longs jours. «Nous avons emprunté des pistes pour ne pas nous faire repérer par les éléments des services de sécurité; je me rappelle qu'au lieu-dit El Ayne, non loin de Harchoune, les terroristes pour ne pas se faire prendre par le faisceau, d'un projecteur d'un poste militaire, nous avaient intimé l'ordre de ramper en silence», dira-t-elle en esquissant un rictus qui laisse voir ses dents abîmées par les coups de pied et de poing des terroristes.
Après une longue marche, les terroristes parviennent à leur cache dans une forêt de la région de Remka dans la wilaya de Relizane. Les filles sont remises, comme un butin de guerre à l'émir du groupe qui les gardera deux jours à son service exclusif. Lassé, il les «jette» en pâture aux lubies des bêtes qu'il commande.
«Ils étaient une vingtaine de terroristes dans la cache. Ils parlaient avec un fort accent chelifien, c'est pourquoi je suis sûre que s'ils s'attaquent aux douars de la wilaya de Chlef c'est parce qu'ils connaissent bien la région», dit-elle. Violées, torturées, les deux soeurs subirent les pires humiliations. Elles durent se plier aux exigences et se montrer consentantes au moindre assaut des éléments du groupe. Elles passaient leurs journées et leurs nuits comme de simples pantins aux mains de bêtes féroces guidées par leurs instincts.
«Nous étions des jouets entre leurs mains et nous devions aussi faire les tâches ménagères, laver leurs vêtements, leur préparer à manger», déclare Fatima. Cette dernière révélera que les terroristes vantaient leurs raids contre les douars de Chlef. «L'un, qui se faisait appeler Mohamed Ilyes, nous mimait ses gestes quand il égorgeait les habitants des douars qu'ils avaient attaqués. Il nous a révélé que son groupe est l'auteur du massacre de Harchoune où avaient péri 26 citoyens tout comme le massacre de la famille Medjadji à Sohba. Ils sont même responsables de la bombe qui a explosé au marché de Chlef faisant 3 morts dont un adolescent qui vendait des cigarettes non loin du lieu de l'explosion», dit-elle en essuyant du revers de la main les larmes qui coulaient le long de ses joues écarlates.
Quelques jours plus tard, alors qu'il ne restait dans le camp qu'une dizaine de terroristes affairés à nettoyer leurs armes et à moudre du blé pour préparer les galettes, Fatima réussira à déjouer leur surveillance et à fuir. Après des heures de marche elle parvient à un poste de la garde communale. Prise en charge, elle est par la suite accompagnée à la Gendarmerie nationale puis rendue à sa famille. Depuis, elle ne bénéficie d'aucune prise en charge sur le plan psychologique. Elle continue de souffrir en silence et de s'interroger sur la démission des autorités locales qui l'ont laissée seule dans sa détresse. «Je ne sais pas pourquoi rien n'a été fait pour me venir en aide», dit-elle.
Lasse, brisée, l'âme en peine, elle laisse son regard errer dans le vide, avant de se ressaisir et nous dire dans un sanglot qu'elle arrivait mal à contenir: «Je ne sais pas si ma soeur Nora est encore en vie et je ne sais pas si les terroristes, pour lui faire payer ma fuite, lui font subir les pires avanies.»


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