On dit que bon nombre parmi eux n'auraient pas encore signé de contrat. Comme un fusible, l'entraîneur saute chaque fois que l'équipe qu'il drive réalise de mauvais résultats. A quand la fin de cette hémorragie? A peine trois journées que déjà, des voix s'élèvent. Le métier d'entraîneur c'est à la fois dur et stressant. Il est devenu, à la longue, un bouc émissaire, voire l'accusé idéal qu'on n'hésite pas à sacrifier afin d'apaiser la colère des supporters. Aksas, Saâdi, Alain Michel, restent, en tout cas, sous la menace et s'ils sont encore en place, c'est uniquement parce que la donne a changé. Avant de basculer dans le nouvel univers qu'est le professionnalisme, les clubs avaient la latitude, en l'absence d'une réglementation claire en la matière, de recruter l'entraîneur qu'ils voulaient, quand ils voulaient et là où ils voulaient. L'exemple de ces équipes qui ont changé trois fois d'entraîneurs en l'espace d'une seule saison est édifiant. Mais la palme qui mérite de figurer dans le Guiness des records, revient à l'USM Bel Abbès en changeant au milieu des années 1980, neuf fois d'entraîneur dans la même saison. Ce n'est ni un canular, ni une simple vue de l'esprit mais un cas d'école sur lequel les responsables de notre football devraient méditer. Désormais, la fonction d'entraîneur est mieux balisée et ses attributions et prérogatives clairement précisées. Avant de prendre ses fonctions, il doit parapher un contrat dont une copie est aussitôt transmise à la FAF. Ce n'est qu'après le feu vert de cette dernière qu'il pourra, officiellement, entamer sa mission. Rien n'indique cependant, que les vieilles pratiques vont cesser. Certains dirigeants ne reculent devant rien, en cas de mauvais résultats, ils n'hésiteront pas à congédier l'entraîneur, quitte à lui payer des indemnités au prix fort. D'ailleurs, on dit que bon nombre parmi eux n'aurait pas encore signé de contrat. Si tel est vraiment le cas, à quoi servent alors les nouveaux textes, sinon à protéger les entraîneurs en les prémunissant contre les éventuels abus. Certes, la hantise de mauvais résultats fait perdre à certains leurs moyens, mais elle ne doit pas leur servir de prétexte pour oublier l'essentiel, à savoir que le football n'est qu'un sport et c'est lui, le seul vainqueur.