Alors que le décret présidentiel portant sa nomination a été publié, le vice-Premier ministre n'est toujours pas en fonction. Le vice-Premier ministre, Noureddine Yazid Zerhouni, ne semble pas se plaindre de ses nouvelles fonctions. «Ça me suffit», telle a été sa réponse. Interpellé, en marge des débats sur la déclaration de politique générale à l'APN, sur le fait que le décret est publié sans pour autant définir ses prérogatives, l'ex-patron de l'Intérieur n'a pas été bavard. Il a résumé sa réponse en deux mots pour dire que la publication du décret présidentiel sur sa nomination lui suffit largement. L'ancien numéro 2 du gouvernement ne cherche pas trop à comprendre. M.Zerhouni semble être satisfait de son nouveau poste même si sa tâche au sein du Palais du gouvernement n'est pas encore définie. Quatre mois après le dernier remaniement, M.Zerhouni, connu pour être proche du président, n'est pas encore en fonction. La déclaration de l'ex-ministre de l'Intérieur donne sérieusement à réfléchir sur les raisons de ce changement. Surtout que ce responsable avait, lui-même, reconnu qu'il ne détient pas le secret de sa nomination à ce nouveau poste. «Je n'ai jamais dit que ma nomination à ce nouveau poste me déplaisait. Mais il est vrai que lorsque j'ai appris la décision, j'ai demandé des explications au Président sur ses motivations», a-t-il fini par lâcher en marge de l'ouverture de la session parlementaire d'automne, ouverte le 2 septembre dernier. Mieux encore, l'ex-ministre avait manifesté son empressement à connaître ses futures missions. «J'attends toujours la définition de mes prérogatives par le Président», avait-il précisé. Un mois après cette déclaration, M.Zerhouni n'a toujours pas eu de réponse. Certes, il a réussi à avoir sa nomination au poste de vice-Premier ministre sans pour autant avoir plus de détail sur la nature de sa mission. Quel sera son rôle? C'est là la grande question. Alors qu'il a géré le département de l'Intérieur durant dix ans, M.Zerhouni se retrouve en «chômage technique». Pourtant, ce ne sont pas les dossiers qui manquent. Avec les affaires de corruption et le lancement du nouveau plan quinquennal, le gouvernement a vraiment du pain sur la planche. De plus, il ne s'agit pas d'un simple responsable, loin s'en faut, M.Zerhouni maîtrise parfaitement les rouages de la politique. Habitué à s'exprimer sur les grands dossiers politiques, l'ex-ministre de l'Intérieur se fait de plus en plus rare. Les observateurs de la scène politique estiment que ce retrait soudain n'est pas fortuit, il serait en relation avec le bilan d'action de l'ex-patron de l'Intérieur. C'est Daho Ould Kablia qui revient en force sur le terrain ces derniers temps. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a engagé de gros projets au sein de son secteur allant jusqu'à remettre en cause ce qui a été fait par son prédécesseur. Lors de la cérémonie d'installation de nouveaux walis, le 7 octobre dernier, M.Ould Kablia a carrément annoncé la couleur en appelant les commis de l'Etat lors d'une réunion, à en finir avec les vieilles méthodes de travail. M.Daho Ould Kablia a qualifié le mouvement opéré dans le corps des walis de «rupture» avec le passé.