Une dizaine de troupes folkloriques, de chanteurs traditionnels, et de troupes modernes de Tamanrasset, Illizi et Adrar, ont offert un spectacle haut en couleur à Illizi, où se déroule le 3e Festival culturel local de la chanson et de la musique touaregues. Un public nombreux est venu, samedi soir, pour découvrir, entre autres, la troupe Zerkaoui Mohamed et Kerzika Bilal de Tamanrasset et Kedou, le précurseur du croisement des rythmes et des musiques touaregues d'Adrar, parmi les artistes s'étant produits sur l'esplanade jouxtant la Maison de la culture Othmane-Bali. Le commissaire du Festival culturel local a expliqué la «réussite» de cette manifestation culturelle à travers la présence d'un public nombreux depuis le début de la compétition, outre la qualité des participants au concours du meilleur chanteur et troupe musicale, de cette 3e édition du Festival local, ouverte jeudi dernier, et dédiée au genre «tindi». Au cours de cette soirée musicale, le public et les délégations participantes ont été conviés à découvrir ou redécouvrir la troupe Sebeiba, qui a interprété un spectacle haut en couleur et en émotions, symbolisant l'un des patrimoines culturels les plus ancestraux de la région, fêté le jour de l'Achoura. Le spectacle a attiré également de nombreux touristes présents ce jour-là dans la ville d'Illizi. Munis d'appareils photo et de caméras, les visiteurs ne semblaient pas vouloir rater une seule séquence de la représentation qui leur renvoie un tableau culturel des plus relevés de cette partie du Sud-Est algérien. M.Ougacem Youcef, 52 ans, enseignant à Djanet et fondateur, en 1988, de l'association Sebeiba, a indiqué que la musique, les chants et la poésie occupent une place fondamentale dans la vie touaregue et demeurent les meilleurs garants de son identité. Les traditions musicales et les codes qui s'y rapportent ainsi que les thèmes des poésies chantées sont communs aux différentes populations touaregues, a-t-il dit, en précisant que chez la population nomade, l'importance est accordée à la voix et le nombre d'instruments est réduit. L'organisation sociale a, pour sa part, une grande influence sur la répartition des pratiques musicales et les instruments de musique sont, pour l'essentiel, les mêmes dans l'ensemble du monde touareg.