IL reçoit régulièrement des patients par le biais de la radio Cirta FM. C'est l'un des plus anciens herboristes et des plus connus sur le territoire national et en France, avec 50 ans d'expérience et d'exercice en phytothérapie. Khaled Kaddour, plus connu sous le nom de Ammi Kaddour, âgé aujourd'hui de 75 ans, a consacré toute sa vie à ce métier noble qu'il est en train de transmettre à son fils Salim. Il occupe un petit commerce à la rue Messaoud-Boudjriou, ex-Saint-Jean où il reçoit des patients et des clients. Il y vend toutes sortes de plantes médicinales qui n'ont plus aucun secret pour lui. Diplômé en 1965 dans ce domaine, Ammi Kaddour apprend le métier dans une pharmacie dès l'âge de 17 ans. Il fut le disciple incontestable du docteur en pharmacie Dashmaken, un Français, à la rue de France, à Constantine. Il sera formé en pharmacie chimique et botanique pour devenir préparateur en pharmacie. Avec son maître, ils ont été à l'origine de la formule contre la grippe asiatique survenue à la fin des années 1950 et qui a causé la mort de centaines de personnes. Mais la vie de Ammi Kaddour que nous avons rencontré dans sa petite boutique, n'a pas été de tout repos, étant donné que pendant la guerre de Libértion, il ravitaillait en médicaments l'ALN. Il sera arrêté et emprisonné pendant deux longues années par les forces coloniales au centre pénitenciaire d'El Koudiat et torturé au centre de la cité Meziane. Après l'Indépendance, cet enfant de l'Algérie reprendra seul le métier, en gardant les séquelles de la guerre de Libération. En 1965, il sera le premier diplômé phytothérapeute. Il continua ensuite ses recherches et réussit a développer des formules destinées à traiter différentes maladies comme le diabète, le colon et l'hypertension pour ne citer que celles-ci. Il connaît toutes les plantes et sera amené à partir en France et en Tunisie pour assister des patients et participer à des manifestations entrant dans le cadre de l'exercice de son métier et cela à titre de conseiller. Son plus grand désir a été de transmettre son savoir à d'autres générations, notamment à son fils. «Malgré mon âge avancé, je ne perds pas espoir d'obtenir une meilleure reconnaissance, mais déjà je suis satisfait de mon parcours, quand je reçois des clients venant d'Italie, d'Allemagne et d'autres pays, c'est ma plus grande réussite. Mon souhait était que les autorités m'accordent un local plus spacieux pour mieux servir mes patients et clients», dit-il. Le visage rongé par les années de sacrifices, il expliquera: «Vous savez, le métier que j'exerce est très noble, être herboriste est un don.» Sur cette,pratique il souligne: «Cela ne coûte pas cher, les formules n'ont pas d'effets secondaires sur le patient, il n'y a pas de contre-indication.» Et c'est à ce moment-là que Ammi Kaddour nous informe sur une formule qu'il a réussie à composer contre la grippe porcine en s'inspirant de celle développée contre la grippe asiatique en 1958, et selon lui, cela a donné de très bons résultats. Cet herboriste est consulté régulièrement par des patients par le biais de la radio Cirta FM à travers laquelle il livre ses connaissances et ses conseils. Il a été également appelé à participer à des émissions télévisées dans le même cadre.