La production de films amateurs en langue kabyle est devenue un vrai phénomène de société dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira. Ils ne se comptent plus les films réalisés dans la région. Même si ce sont des films qui sont loin de répondre aux normes admises, il n'en demeure pas moins que leur existence et leur sortie ne passent jamais inaperçues et les vendeurs de VCD et de DVD dans les différentes villes de la région leur réservent la meilleure place dans les étals vu qu'il y a une forte demande sur ces films kabyles. Saïd Mesbah fait partie de cette pépinière de réalisateurs en herbe. Son rêve de réaliser un film ne date pas d'aujourd'hui. Il revient à des années en arrière quand, lors d'un long séjour en France, son amour pour l'audiovisuel l'a poussé à effectuer un stage de six mois au cours duquel, dit-il, il s'est perfectionné dans la caméra et ses mystères. Il revient en Algérie et tente plus d'une fois de monter un projet dans ce sens. Mais connaissant la situation dans laquelle se débattait le secteur, la concrétisation d'un tel rêve n'était pas évidente. Mais depuis une dizaine d'années, avec le lancement du Festival du film amazigh, entre autres actions incitatives, Saïd Mesbah a pensé qu'il était temps de réaliser son objectif. Mais avant cela, il a été emballé par l'ambiance qui a régné lors du lancement de l'idée de réaliser le premier long métrage en langue amazighe La Colline oubliée de Abderrahmane Bouguermouh, adapté du roman de Mouloud Mammeri et dont les dialogues en tamazight sont l'oeuvre de l'infatigable Abdennour Abdesselam. Saïd Mesbah a accompagné Bouguer-mouh lors du choix des lieux de tournage au début des années 1990. Il a fallu attendre plus de quinze ans pour qu'enfin Saïd Mesbah réalise son propre film intitulé Tel père, tel fils. Comme il fallait s'y attendre, beaucoup de problèmes se dresseront sur son chemin dont celui des moyens financiers. Concernant les acteurs, il a fait appel à des comédiens ayant déjà joué dans plusieurs films en langue kabyle, mais aussi à d'autres qui participent pour la première fois. L'acteur principal, Akli Karriche, a joué pour la première fois dans ce film. C'est le cas de la petite star de ce film d'une durée d'une heure, Brahim Magramane, dont la prestation n'est pas passée inaperçue. Dans son village Boudjima, Brahim était déjà une star avant même de jouer dans le film à cause de son look et de son sens de l'humour. D'autres acteurs et actrices ayant pris part à cette production sont, entre autres, Djamila Bouanem et Mezhouda Abed qui a déjà joué dans un film d'Ali Mouzaoui et tant d'autres. Saïd Mesbah précise que les autres comédiens sont des amateurs. Quant aux sources de financement de ce film, Saïd Mesbah révèle que ce sont l'ensemble des comédiens et l'équipe technique qui ont mis la main à la poche. D'autres opérateurs privés ont facilité la tâche pour l'équipe du film lors du tournage, à l'exemple du responsable de la salle des fêtes l'Algéria de Timizart Loghbar et l'établissement Chabane Informatique de la Nouvelle-Ville. Saïd Mesbah précise qu'il s'agit de son premier film. Mais il sera suivi par d'autres, promet-il, et de qualité meilleure.