Après Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira, c'est au tour de la région de Jijel d'être secouée par un attentat terroriste. Jijel, ville touristique par excellence qui a retrouvé une paix relative pendant plusieurs mois, notamment après la nouvelle selon laquelle, l'émir Ammar Lamloum, alias Abou Zakaria qui dirigeait katibet Etawhid, s'est rendu aux services de sécurité, a été réveillée vendredi matin par un bruit assourdissant suite à l'explosion d'une bombe dans la localité d'El Kennar. L'engin actionné à distance au passage d'un convoi militaire a causé la perte de cinq soldats, alors que cinq autres ont été grièvement blessés. Faut-il s'attendre à un sérieux regain de violence? Les avis des observateurs de la scène sécuritaire sont partagés entre la crainte d'un retour à la violence et l'agonie des groupuscules terroristes autonomes qui tentent des diversions désespérées. Néanmoins, des sources sécuritaires assurent et soulignent que certaines régions du pays vivent sous la menace terroriste. La nouvelle cartographie de la menace terroriste est, selon nos sources, la suivante: à partir des limites ouest de Jijel et jusqu'à Boumerdès en passant par Béjaïa et Tizi Ouzou sont essentiellement les régions les plus exposées aux attentats du Gspc. Cette zone est principalement une chaîne de montagnes connue pour sa dense végétation, ses nombreuses caches et la complexité de sa topographie. Elle continue d'abriter quelques phalanges qui agissent indépendamment du Gspc, branche présumée d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Nos sources citent en particulier katibet Oubed El Rahman qui active sous la coupe d'un certain Djalbib, un terroriste activement recherché. C'est d'ailleurs lui qui serait derrière ce dernier attentat survenu à El Kennar (Jijel). Un attentat, faut-il le rappeler, perpétré trois semaines après celui de Tizi Ouzou où au moins 13 militaires ont trouvé la mort. L'auteur de cette attaque, ont confié des sources sécuritaires, était un certain Zizide Sadek, natif de Jijel. Nos sources écartent l'existence du lien entre les deux attentats, confirmant une totale désintégration au sein du Gspc ou chaque katiba agit pour son propre compte et procède selon sa propre stratégie. Plusieurs faits confirment cette thèse. Certaines attaques ne sont jamais revendiquées, alors que d'autres sont en fait des actes de banditisme liés à des trafics, notamment de drogue comme cela a été enregistré au niveau des frontières Ouest et à la contrebande à l'Est. L'implosion au sein de l'organisation dirigée par le tristement célèbre Abd El Malek Droukdel alias Abou Mossâab Abdel Wadoud, donnera plutôt naissance à des activités terroristes autonomes, et a mené, aujourd'hui, à un retour du Gspd (Groupe salafiste pour la prédication et le djihad). Ses éléments sont implantés entre Médéa, Tissemsilt, Ain Defla et Tipasa, région qui englobe la zone sud-est du centre du pays, appelée par les services de sécurité le triangle de la mort où avait sévi le GIA. Nos sources avancent le nom d'un certain Laslousse M. qui aurait réussi à attirer plusieurs nouvelles recrues à Ksar El Boukhari et Seghouane. Il avait remplacé Abd El Kader Saouane fondateur du Gspd et disciple de Sayah Attia, après sa neutralisation. Nos sources citent également le nom de Talha qui serait le bras droit de Laslousse. Cette organisation aussi sanguinaire est passée au second plan depuis que Droukdel s'est retrouvé à la tête du Gspc. Mais la déscente aux enfers du Gspc annoncerait-elle l'émergence d'un Gspd qui semble renaître de ses cendres?