Des bureaux d'études grassement honorés n'établissent même pas un shéma directeur qui servira de référence aux travaux futurs. Le chef-lieu de wilaya a connu une vaste opération d'embellissement et de réhabilitation. Tout le monde aura constaté la nette amélioration qu'ont connue des quartiers entiers, des boulevards. En données chiffrées, ces opérations auront coûté des centaines de milliards. Ce constat positif est toutefois terni par des pratiques qui se pérennisent et qui ont la peau dure. En effet, et sur plusieurs points, des travaux sont engagés après les réfections. Des organismes interviennent pour des réparations comme c'est le cas pour l'ADE qui, souvent, est saisie pour colmater des fuites surtout que l'ensemble du réseau d'AEP est vétuste. La SDC, filiale du groupe national énergétique Sonelgaz, aussi, se trouve obligée d'intervenir. Le problème n'est pas dans ces interventions. Récemment, une entreprise a été sollicitée pour retrouver le point de déviation du réseau alimentation électrique du boulevard Les Frères Boussendala qui passe par le siège de daïra. Les aménagements engagés ont touché les trottoirs, la voie et l'éclairage public. Des millions de dinars ont été déboursés, à la grande joie des usagers. Des matériaux nobles et de haute qualité ont été utilisés. N'ayant pas un plan de masse ou un shéma déterminant les branchements, l'entreprise est en train de casser une grande partie du trottoir neuf. A quoi sert donc un bureau d'études, honoré grassement s'il n'établit même pas un schéma-directeur du réseau électrique qui servira de référence dans le futur. La même situation est valable sur le tronçon qui relie le lycée Seddik-Benyahia au rond-point du quartier Harkat. Là aussi, des travaux de séparation des deux voies ont été engagés après la pose du bitume, fait qui oblige l'intervenant à casser. Plusieurs ronds- points ont été réalisés. Laissés à l'abandon, ces sites ont fini par devenir des lieux hideux. L'éclairage public, saccagé lors des émeutes de janvier dernier, n'a pas été réparé. Dans les espaces verts, les plantes et le gazon ont fini par rendre l'âme parce qu'ils ne sont pas arrosés surtout pendant les périodes de sécheresse. Sur le boulevard reliant la résidence universitaire garçons à la cour de justice, l'apparition de quelques nids-de-poule inquiètent les automobilistes et laissent dire au citoyen que le travail n'est pas de bonne qualité puisque ce boulevard a été réalisé il y a moins de deux années. La satisfaction vient de l'entreprise chargée du boisement de la ville. En effet, le long des artères de la ville, des arbres ont été plantés et commencent à fleurir. Sans vouloir nous ériger en donneurs de leçon, nous pensons honnêtement que la nécessité de voir loin et de prévoir doit impérativement accompagner toute action de développement. Les bureaux d'études grassement rémunérés sont responsables de cette situation qui s'apparente plus à du bricolage qu'à une réelle stratégie fondée sur une vision future. Dans les pays développés, l'opération d'aménagement d'une rue, d'un site est toujours accompagnée, préalablement d'une étude détaillée qui prend en compte le présent et le futur sans occulter le passé. Une ville, c'est d'abord un passé, un présent mais aussi un futur.