tout conflit est, avant tout, une lutte de volonté entre deux camps. Alors que l'organisation du RPN se faisait autour du Timonier de la révolution algérienne, le président Boudiaf, nous avions été chargés de sélectionner Boudiaf qui, à partir d'El-Madania, berceau du déclenchement du 1er-Novembre-1954, aurait officialisé ce comité avec pour mission l'organisation du RPN, wilaya d'Alger. Nous avons rassemblé 21 personnes pour le comité RPN et étions prêts à recevoir Boudiaf l'historique dans sa commune de prédilection El-Madania ex-Clos-Salembier où un certain 26 juin 1954 chez le militant Liès Derriche, il avait provoqué la célèbre réunion des 22 qui devait donner naissance à l'ordre du soulèvement populaire contre le colonialisme français. Hélas! Le destin voulut que le moudjahid Boudiaf de son voyage à Annaba ne revienne pas en pèlerinage au lieu historique de la réunion des 22 d'El-Madania car la mort l'avait frappé au parcours de son combat pour l'Algérie avant tout. En effet, en ce 29 juin 1992, le Président Boudiaf avait été lâchement abattu à la maison de la culture de Annaba par un terroriste assassin. Le comité d'organisation et de préparation qui se réunissait régulièrement au Centre culturel Debih-Chérif à El-Madania, frappé par le deuil de cet acte terroriste, décidée de défendre la mémoire du Président Boudiaf en devenant un Comité d'organisation de lutte contre le terrorisme (Colt), et c'est ainsi, qu'avec les autres comités RPN des autres communes de la wilaya d'Alger prit naissance l'embryon du mouvement antiterroriste qui se retrouvait au Centre culturel de Ben Aknoun où nous débattions de la situation du pays. Nos débats tournent autour de la question de savoir quel est le mécanisme susceptible d'étouffer la subversion et de donner ainsi, la victoire aux forces de l'ordre. Nous étions tous d'accord pour dire que tout conflit est, avant tout, une lutte de volonté entre deux camps. Quelle que soit l'inégalité des moyens en présence, si l'un des camps n'a pas la volonté de vaincre, il est condamné à perdre. Nous supposons donc pour la suite de cet exposé que notre camp veut la victoire. Notre but principal, celui en tout cas qui rallie la majorité de l'opinion, sous une forme ou sous une autre est qu'il soit mis fin aux actes de subversion terroristes. Quelle que soit la formule politique choisie pour consacrer cette fin, il est bien évident qu'elle ne pourra être réalisée que si l'on s'appuie, au sein de la population, sur la minorité qui est favorable au maintien de l'ordre, par sentiment ou par intérêt. C'est à cette minorité, sélectionnée, mise à l'épreuve et organisée, qu'il appartiendra d'entraîner la majorité qui est neutre et à limiter la minorité hostile, puis à mettre en application la formule politique choisie. Le problème revient donc à découvrir cette minorité favorable, puis à lui donner progressivement une partie des pouvoirs actifs et des responsabilités.