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Quand Greenwich règle l'horloge du monde
La ville se situe sur le premier méridien du globe
Publié dans Liberté le 23 - 10 - 2008

Cette petite localité de la banlieue de Londres est célèbre pour avoir donné son nom au mécanisme de calcul de l'heure à travers la planète. Des touristes du monde entier y font une halte pour poser leurs pieds sur la ligne virtuelle qui symbolise le premier méridien.
Athènes, Le Caire, Paris, New York… bien des villes se targuent d'être le centre du monde. Mais une seule est en mesure de le revendiquer : Greenwich. Cette petite enclave du sud-est de Londres, érigée sur les rives de la Tamise, ne doit pas son titre à Hercule, les pharaons, Effeil ou aux bâtisseurs de l'Empire State Building, mais à John Flamsteed, un vieil astronome malingre de la cour d'Angleterre, qui l'a rehaussée d'un trait imaginaire, ayant changé depuis le XVIIe siècle le cours de l'histoire et inspiré à la géographie une coupe inédite. Grâce à sa ligne virtuelle et à une arithmétique simple, Flamsteed a imaginé une horloge universelle de référence. Trois lettres capitales symbolisent l'emprise de ce carillon sur la marche du temps, à travers le globe terrestre. D'Athènes à New York, en passant par Le Caire et Paris, les gens règlent leur montre à l'heure GMT (Greenwich Mean Time). Dans la ville britannique se dresse, en effet, le premier méridien qui divise la planète à l'est et à l'ouest, en de multitudes faisceaux horaires.
L'astronome de Charles II a apprivoisé la chorégraphie du soleil, de la lune et des étoiles au terme de 50 000 observations qui ont consumé 40 ans de sa vie. Aujourd'hui, à l'endroit où s'élevait son télescope, dans l'embrasure d'une des fenêtres d'un observatoire culminant sur la colline de Greenwich, défilent les touristes du monde entier. Le moment phare de leur pèlerinage est une halte devant un faisceau lumineux de couleur verte qui traverse la cour et symbolise le premier méridien réunissant les hémisphères est et ouest au degré zéro. Sitôt arrivés, les curieux s'empressent de poser un pied à l'est et l'autre à l'ouest de la barre pour régler leur montre sur le globe horaire rouge qui, depuis 170 ans, tombe tous les jours d'un mât, à 13h précises. Gravés sur le sol, les noms de plusieurs capitales sont assortis d'un degré de longitude propre. Sans doute, Flamsteed n'avait pas atteint cet ordre de précision, mais le fruit de ses prospections a valeur de trésor. Le recueil de ses travaux est contenu dans Historia Coelstis Britannia, un ouvrage de référence ayant donné à Greenwich la notoriété et au monde bien plus qu'une pendule. Lui, en revanche, n'a tiré qu'une très maigre gloire de ses découvertes. Flamsteed devait s'accommoder en effet d'un salaire très modeste.
En outre, sa mauvaise santé l'avait contraint à recruter des disciples afin d'effectuer certaines observations nocturnes. Par ailleurs, bien qu'il fut le premier astronome royal, aucun hommage particulier ne lui a été rendu. L'observatoire, par exemple, ne porte pas son nom, mais l'insigne de la couronne et l'empreinte de Charles II qui avait pris la décision avisée de le construire. À une époque où ses congénères des cours européennes s'offraient les services de sombres aruspices pour lire leur avenir dans les étoiles, le souverain voulait attribuer aux astres un rôle pragmatique, nécessaire à la prospérité de son empire.
Cette quête exprimait l'exigence d'une flopée de négociants, de navigateurs et d'explorateurs troublés par les rotations du soleil, au cours de leurs pérégrinations sur la route des Indes ou des Amériques. Ils étaient incapables d'anticiper l'heure de leur arrivée à une escale. L'arrimage des embarcations coïnciderait-il avec le jour ou la nuit ? Les prévisions n'étaient jamais correctes. Il a fallu attendre la mort de Flamsteed pour que son successeur et un horloger du Yorkshire trouvent le sésame en inventant une horloge marine sophistiquée qui calcule l'heure locale suivant la position du soleil et sa différence par rapport au premier méridien. En 1884, Greenwich entre définitivement dans l'histoire. Au cours d'une conférence à Washington, les représentants de 25 Etats désignent la ville comme le point de référence de l'heure universelle. Toutefois, ceux qui y voyaient une reconnaissance des travaux de Flamsteed et de ses successeurs étaient déçus. Car le choix de Greenwich pour abriter le premier méridien du globe était surtout dicté par sa position prépondérante dans le commerce mondial. Des toiles tapissant les murs du musée maritime royal (il recèle plus de deux millions de pièces de collection) dévoilent des quais embouteillés par des dizaines de navires marchands qui affluaient sur la Tamise.
La Grande Quille du Cutty Sark, un clipper datant du XIXe siècle, illustre le faste et la grandeur de l'empire colonial britannique. Placée sur un socle en béton à proximité de l'ancien collège naval, elle est le vestige du bateau à voiles le plus rapide de son temps, qui fendit les océans, ramenant du thé de Chine et de la laine d'Australie. La puissance maritime de l'empire britannique et dont Greenwich était le symbole était également illustrée par un arsenal de guerre qui faisait barrière aux assauts des pays voisins.
Jusqu'en 1869, les rives limitrophes à la ville abritaient de gigantesques chantiers navals. Un demi-siècle plus tôt, Greenwich organisait les funérailles de l'amiral Nelson, icône de guerre britannique et grand vainqueur de la bataille de Trafalgar contre la France. Toujours prompte à aiguiser la fierté des Britanniques, la bataille de Trafalgar a donné son nom à bien des lieux. À Greenwich, une taverne qui a opté pour cette appellation en guise d'enseigne est aussi connue pour avoir été fréquentée par l'auteur d'Oliver Twist.
Charles Dickens y trouvait une source d'inspiration pour ses romans. À l'époque victorienne, alors que les chantiers navals cédaient la place aux docks, aux quais de marchandises et aux usines, la ville se transformait peu à peu en creuset pour riches commerçants, dockers et ouvriers indigents. De nos jours encore, la fracture sociale n'est toujours pas obturée. Greenwich abrite des foyers de pauvreté. En même temps, elle est un pôle universitaire important qui charrie des étudiants du monde entier et une destination touristique incontournable. Dans l'ambition de ressusciter son faste d'antan, le gouvernement l'a désignée comme “une zone à régénérer” (a Regeneration Zone).
Le temps presse car, en 2012, la ville doit abriter une partie des compétitions des jeux Olympiques que Londres a le privilège d'organiser. D'ores et déjà, les commerçants se frottent les mains. Sur la place de la vieille ville, se trouve un marché pittoresque, où les éventaires regorgent d'antiquités, célébrant la passion de Greenwich pour la mer. Des périples de ses voyageurs, subsistent des cartes postales en noir et blanc qu'un marchand propose à la vente. Parmi toutes les illustrations, figurent des paysages d'Algérie datant du XIXe siècle.
Des photographies plus récentes montrent les quais qui entourent Greenwich sous un jour nouveau. Le négoce maritime ayant cédé la place au commerce numérique, les anciens docks se sont transformés en grandes tours, abritant des institutions financières importantes. Canary Wharf, situé à quelques encablures de Greenwich, est le symbole de cette mutation. Dans la vieille ville, les rois de la finance se disputent l'achat des petites maisonnettes en briques des dockers. Des acquisitions qui ont leur pesant d'or depuis que Greenwich figure dans le patrimoine mondial de l'humanité.
S. L.-K.


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