L'espace n'est plus cet endroit de détente, encore moins ce lieu où l'on trouvait le calme et la quiétude pour échapper au stress de la vie quotidienne. Pour beaucoup d'Annabis, cet espace a été détourné de sa vocation première et, qui plus est, dénaturé pour sombrer peu à peu dans une déliquescence aux énormes conséquences, se répercutant sur l'ensemble de la société. Les nombreuses familles qui fréquentaient, assidûment, ce cadre de loisir, se sont vues contraintes de faire contre mauvaise fortune bon cœur et fuir l'endroit, car il n'offre plus ce pour quoi il est destiné. Sa vocation a été détournée pour “accueillir” une gent qui préfère donner libre cours à ses instincts dans un espace public non destiné à de tels “exercices” que réprimandent la morale et les bases de tout pacte de cohabitation sociale. Le cadre agréable du site, mariant la montagne à la mer, situé au piémont des monts de l'Edough a perdu de son éclat du fait du laisser-aller et laisser faire et de l'attitude de fuite des responsabilités, ce qui a permis au tout-venant de s'adonner à des ébats à ciel ouvert. L'impression du laisser-aller et de l'insécurité se dégage dès que le visiteur accède dans ce site car se trouvant dans un état hideux et désolant à la fois, avec des tas d'ordures jetés un peu partout. Aujourd'hui, l'on ne peut que détourner son regard, partout où la promenade viendrait à nous conduire à travers cet environnement où la senteur de l'eucalyptus vous envahit, mais qui s'estompe rapidement pour laisser place à ce sentiment de dégoût et l'envie de nausée qui vous prend à la gorge. Cette zone, en passant par le parc animalier d'autrefois, et tout au long de la route menant vers la grande plage, est devenue un lieu de débauche. Sous chaque arbre vous guette une surprise. Beaucoup de familles interrogées dénoncent et doutent de la possibilité de concilier détente, loisir, calme et repos, d'une part et pratiques condamnables, débauche et luxure, d'autre part. Pour respirer, il faudrait aller ailleurs. Où ? Là, où le bât blesse, c'est le fait de savoir que ce site est censé être hautement sécurisé du fait qu'on dénombre, dans un espace immédiat, un centre de repos de la DGSN et une brigade de la gendarmerie nationale. Autrement dit, peut-on concilier deux images contradictoires, celle de la cohabitation entre de telles institutions symboles de la lutte contre la délinquance et ces pratiques contraires à toutes les lois et coutumes. Le mal se trouve ailleurs, le diagnostic est établi. Reste le remède, il est tout trouvé. Endiguer le fléau et œuvrer à donner une vie socioéconomique à ce site, très fréquenté à longueur d'année par les familles annabies et les touristes. La sonnette d'alarme a été, donc, tirée pour sauver ce site, car sa protection et sa revalorisation demandent, aujourd'hui, plus que jamais l'intervention des pouvoirs publics. B. Badis
