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“La plate-forme d'El-Kseur n'est pas négociable !”
Belaïd Abrika à Liberté
Publié dans Liberté le 11 - 06 - 2003

Dans de tels moments de liesse et surtout d'émotion, il était très difficile d'approcher, hier, Belaïd Abrika, encore moins de se l'accaparer à sa sortie de prison, surtout au milieu d'une foule en délire, où les accolades, les vivats et les photos souvenir n'en finissaient plus. Après l'accueil triomphal et le bain de foule, ponctués d'un meeting spontané dans ce vieux bastion de la revendication citoyenne qu'est le quartier Les Genêts, Belaïd Abrika nous a fait l'honneur de nous accueillir chez lui, au milieu de ses proches, de sa famille et de ses compagnons de lutte, Rachid Allouache, Mouloud Chebheb, Nordine Medrouk, Khaled Guermah, El-Hadj Amar Bourenani et tant de délégués du mouvement citoyen, heureux et surtout fiers en ces moments historiques.
Liberté : Tout d'abord, Belaïd Abrika, cela fait toujours plaisir de retrouver la chaleur familiale et le soutien des compagnons de lutte…
M. Belaïd Abrika : Effectivement, cela fait quand même huit mois de prison et de séparation forcée par ce pouvoir maffieux et assassin, qui nous a mis dans un cachot et qui nous a libérés sans qu'on lui demande quoi que ce soit. Pour nous, il est clair que nous menons un combat juste et noble, car fait de dignité et d'honneur. Il n'y a que son aboutissement qui permettra de rendre justice et de rendre un grand hommage à toute cette population martyrisée depuis longtemps déjà et plus particulièrement depuis la sanglante année 2001.
Votre libération coïncide avec une étape importante dans le noble parcours du mouvement des archs ?
Lorsqu'on entend certaines déclarations faites publiquement dans des médias lourds tels que l'ENTV qui possède un certain indice d'écoute à l'échelle nationale, voire même internationale, j'estime qu'il y va de l'intérêt de notre mouvement de réfléchir sur la manière avec laquelle il faudra traiter cette nouvelle donne. Il est vrai que notre mouvement a eu droit à beaucoup d'éloges, mais il faut bien admettre qu'il n'y a pas beaucoup de place aux sentiments lorsqu'il y a mort d'homme. C'est pour cela qu'il faut redoubler de vigilance et ne pas se laisser prendre au piège, à n'importe quel prix. Nous avons le droit d'émettre des réserves parce que nous avons subi le martyre de la part de ce pouvoir. En tant que délégués du mouvement citoyen, en tant que citoyens, en tant que parents de victimes, nous avons assez enduré et nous avons appris à connaître ce pouvoir et à se méfier de lui à chaque instant. Il est donc tout à fait logique que l'on cherche à décoder, à faire des lectures et surtout à avoir des garanties, des gages de vérité pour que, demain, on ne trompe pas notre population qui nous a mandatés, en plaçant une confiance totale en nous.
Pourtant, après huit mois de prison, vous étiez totalement coupé du terrain de la revendication…
C'est vrai que nous étions complètement isolés de la rue, mais nous avions une confiance totale en notre mouvement essentiellement citoyen. Les citoyens ont subi toute une répression et nous savions pertinemment qu'ils n'allaient pas abandonner le combat ou même reculer. Lorsque vous avez un Zerhouni à la tête du ministère de la répression, il ne faut pas imaginer autre chose qu'une dictature militaire et policière.
C'est pour cela que j'estime qu'il faut réfléchir mûrement et intelligemment pour dire clairement que nous ne sommes pas prêts à céder, car il s'agit d'un combat juste et démocratique.
Nous avons fait un choix, d'une part, entre le changement de système que nous préconisons depuis longtemps et, d'autre part, un changement dans la continuité que nous combattrons éternellement, quitte à vivre encore plusieurs années dans les geôles, quitte à occuper davantage la rue, quitte à mourir pour une cause pour laquelle nous nous sommes engagés et nous restons déterminés jusqu'à l'aboutissement de toutes nos revendications. Un jour ou l'autre, nous vaincrons, car nous nous sommes inscrits dans les principes sacrés du noble combat de notre glorieux martyr Abane Ramdane, pour une Algérie libre et démocratique à tous points de vue.
Le conclave de l'Interwilayas prévu ce week-end aura certainement une importance capitale pour le mouvement. Faut-il le maintenir ou au contraire le reporter de quelques jours pour une meilleure concertation ?
Le mouvement est toujours appelé à se rencontrer, à se concerter. Alors, une rencontre de plus ou de moins pour se rassembler et s'informer ne fera pas de mal au mouvement,. Au contraire, cela permettra de nous armer davantage, d'échanger tous nos points de vue et de voir venir les chances, car nous ne sommes pas obligés de décider de tout sur place. Puisque nous sommes mandatés par toute une base, il faut s'assurer justement le consentement de toute cette base, car il s'agit d'un gros dossier qui touche aux principes directeurs de notre mouvement et à son code d'honneur que nous n'avons pas le droit de transgresser en tant que délégués.
Nous avons le droit et le devoir de nous remettre, à chaque fois, à notre base que nous devons consulter à chaque circonstance, à chaque étape, même s'il faut consacrer encore plusieurs années à réfléchir, évitant ainsi de tomber dans un piège où seront engagées plusieurs générations qui ne nous pardonneront guère la moindre erreur.
Avez-vous été suffisamment informé sur le fond et la forme de votre libération ?
Ecoutez, ils nous ont arrêtés avec du chantage et ils nous ont libérés sans qu'ils ne nous consultent. Nous n'avons jamais demandé de liberté provisoire et je déclare solennellement que, personnellement, je ne me soumettrai jamais au moindre contrôle judiciaire, car ce pouvoir devrait d'abord s'expliquer sur les raisons de notre arrestation. Pourquoi avoir arrêté sans aucun motif des délégués du mouvement citoyen et nous jeter en prison durant plusieurs mois sans nous juger, alors que tous les assassins et les commanditaires des crimes et de la répression sont toujours en poste, sans être aucunement inquiétés. En prison ou en liberté, nous avons adopté les mêmes positions de mobilisation citoyenne, et ce ne sont ni la prison, ni la répression, ni les balles qui nous pousseront à faillir à nos principes et à notre combat juste et noble.
Considérez-vous que votre libération est un non-événement ?
Bien évidemment. Nous sommes prêts à repartir, à tout moment, en prison. Nous n'avons jamais pensé sortir de prison, quitte à rester au cachot pendant toute une éternité. Cela veut dire que nous étions et nous sommes toujours armés pour faire face à n'importe quelle situation. Il est vrai que cela fait beaucoup de mal à nos familles et à notre population, mais un tel combat exige bien des sacrifices pour lesquels nous sommes prêts à donner le meilleur de nous-mêmes.
Concrètement, qu'allez-vous décider pour entrevoir d'éventuelles solutions d'avenir pour votre mouvement ?
Nous allons prendre tout le temps qu'il faut pour nous informer davantage et étudier de très près toute la situation qui prévaut à l'heure actuelle.
Après avoir été longuement coupés de la rue, nous allons reprendre attache avec notre structure, car il faut bien se rappeler que nous dépendons d'un mouvement à qui il appartient de décider en toute souveraineté. Il s'agit là d'un mouvement populaire qui ne dépend ni d'une coordination ni d'un individu, mais qui appartient à tout le monde. C'est donc à tout le mouvement de se prononcer en toute liberté et en toute responsabilité.
Ne pensez-vous pas que la nouvelle proposition d'Ahmed Ouyahia diffère de toutes les précédentes invitations au dialogue ?
En fait, cette nouvelle proposition contient des points positifs comme elle recèle des aspects négatifs. Pour preuve, la première proposition a reconnu la légitimité de la plate-forme de revendications d'El-Kseur, alors que cette nouvelle donne ne reconnaît pas cette légitimité. C'est une différence de taille que nous considérons comme un véritable recul. Là on nous appelle à discuter de la plate-forme de revendications d'El-Kseur. Cela s'appelle tout simplement de la négociation. Or, vous connaissez parfaitement la position de notre mouvement qui veut que la plate-forme de revendications n'est pas du tout négociable.
Il paraît que vous deviez sortir de prison sans votre compagnon de cellule Nordine Medrouk, dont la libération n'était pas encore prévue ?
Effectivement, au départ, la libération de notre camarade Nordine Medrouk, détenu depuis trois semaines, n'était pas prévue, du moins pour ce mardi, mais il n'était pas question pour nous de laisser le moindre compagnon en cellule. À ce titre, je signale que plusieurs jeunes citoyens de Mekla sont encore en prison et il est de notre devoir de se solidariser avec ces jeunes victimes de certaines pratiques policières bien connues chez nous.
Un dernier mot ?
Je considère que nous ne sommes pas encore libres. Nous sommes soumis à un contrôle judiciaire. Nous sommes donc soumis à une liberté conditionnelle. Cela veut dire qu'on nous impose un compromis au risque de nous renvoyer, le cas échéant, en prison. Nous sommes prêts à retourner dans les geôles et nous n'acceptons aucun compromis, ni la moindre soumission. Nous sommes convaincus de la justesse de notre combat et le pouvoir doit comprendre que nous restons fidèles à nos principes.Nos positions sont claires et il appartient au pouvoir d'être plus clair dans ses intentions et sa démarche.
M. H.
Des partis se sont exprimés à la chaîne III
Djamel Fardjallah censuré
La radio Chaîne III a diffusé, hier, les réactions de plusieurs partis politiques à la libération des délégués détenus en Kabylie. Sollicité, le 1er vice-président du RCD, Djamel Fardjallah, a commenté l'événement mais les auditeurs n'ont pu l'écouter sur les ondes. Voici sa déclaration : “Tant mieux que des innocents rejoignent leurs familles. Mais, une fois de plus, la soumission de la justice, éclate au grand jour. C'est la même institution qui les avait arrêtés et emprisonnés qui vient de les libérer, sans qu'aucun élément n'ait justifié ni leur arrestation, ni leur libération. Tant que la justice sera soumise aux luttes des clans et au jeu politicien, les citoyens doivent rester vigilants”.


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