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Les apparences sont trompeuses
Publié dans Liberté le 27 - 12 - 2008

Zohra traversa prestement la rue en serrant contre elle un petit ballot qu'elle venait de récupérer chez le bijoutier du coin. Au lieu de prendre un taxi qui l'aurait déposée chez elle en toute sécurité, elle avait préféré économiser le prix de la course en effectuant le trajet du centre-ville à Belcourt à pied. On était déjà un lundi, et sa fille Louisa doit convoler en justes noces dans deux jours.
Pour cela, Zohra a dû dépenser une fortune et serrer la ceinture pendant plus d'une année pour préparer à Louisa un trousseau des plus raffinés. Tissu, parfums, chaussures, tenues de sortie et de soirée, coiffes, foulards, literies, etc. le tout était soigneusement choisi dans les meilleurs magasins de la ville et empaqueté dans de luxueuses valises. Seulement voilà, étant donné que les dernières toilettes de présentation lui ont coûté les yeux de la tête, Zohra, malgré sa ceinture bien serrée et ses économies de bouts de chandelle, n'a pu offrir qu'un ou deux bijoux à sa fille. Hélas, les belles toilettes sans bijoux ne seront pas appréciées à leur juste valeur par l'assistance, particulièrement par la belle-famille. C'est pour cela que Zohra a dû avoir recours aux emprunts. Quelques membres de sa famille lui passèrent qui un bracelet, qui une bague, qui un ceinturon, qui des boucles d'oreilles… mais Zohra voulait plus. Elle était entraînée par la folie des grandeurs. Zohra voulait que sa fille soit la plus belle mariée du quartier du point de vue look et raffinement.
Zohra a entendu parler d'un bijoutier au centre-ville qui louait des bijoux moyennant une forte somme d'argent. Elle décida en commun accord avec sa fille de contracter un prêt de 200 000 DA auprès d'une connaissance afin de pouvoir louer quelques beaux bijoux qui feront pâlir plus d'une femme. Voilà, c'est fait. Le bijoutier encaissa l'argent et le pourcentage de location, et remet à Zohra une belle et lourde parure de cinq pièces en lui recommandant d'y prendre soin et de la restituer dans les délais prévus. Sautant de joie, Zohra qui n'avait pas emporté son sac à main enveloppa l'écrin en velours dans un foulard en soie qu'elle noua plusieurs fois. La voici presque arrivée chez elle, il suffit de traverser la place du 1er-Mai et le tour est joué. Mais ne voilà-t-il pas qu'un homme qu'elle n'avait jamais vu auparavant lui empoigna les cheveux, la jeta sur la chaussée en usant d'un vocabulaire des plus orduriers :
- Salope, traîtresse, tu me trompes et tu t'enfuis avec mes bijoux. Attends un peu que je te montre qui je suis.
Zohra prise de panique, ne comprenant pas ce qui lui arrivait, tournait dans tous les sens sa tête sans pouvoir prononcer un mot. Tout d'un coup, un cri de détresse s'échappa de ses cordes vocales :
- Aidez-moi, au secours, au voleur.
Quelques curieux accoururent et s'attroupèrent, tandis que l'homme continuait à blasphémer et à la tabasser. Un homme de forte corpulence, qui voulut s'interposer entre Zohra et son agresseur, sera remis à sa place par ce dernier sur ces simples paroles :
- Ne vous mêlez pas Monsieur, c'est une affaire de famille. Ne vous mêlez pas, cette femme est le diable en personne, elle m'a trompé avec mon meilleur ami, et quand je l'ai prise en flagrant délit, elle s'est enfuie de la maison en emportant tous les bijoux.
- Non, criait Zohra, ne le croyez pas, c'est faux.
L'autre imperturbable continuait :
- Fille de péché, je te lâcherai pas avant d'avoir récupéré mes biens. Donne ici, fille de rue. Un autre à ma place t'aurait égorgé. L'homme bouscula encore Zohra et lui arracha le petit ballot des mains avant de s'en aller d'un pas alerte, la laissant choir sur la chaussée, éplorée et ne sachant que faire. Quelques femmes l'aidèrent à se relever, et le reste des curieux s'éloigna sans se soucier. Bien sûr, tout ce monde a dû la prendre pour ce qu'elle n'a jamais été. Refoulant ses larmes, elle se dirigea vers le poste de police le plus proche pour déposer plainte. On l'écouta, et on prit tous les renseignements. Calmée, et s'apprêtant à sortir, elle se heurta à un homme, qui sans faire attention à elle se précipita dans le bureau de l'inspecteur en criant :
On m'a volé,on m'a volé, on m'a pris les plus beaux bijoux de ma femme. Je sortais de chez-moi, quand un jeune sur une moto m'a arraché l'écrin de bijoux des mains. Oh mon Dieu ! Que vais-je dire à ma femme. Cette voix, ce profil, les bijoux, Zohra se retourna précipitamment et se jeta sur l'homme :
- Salaud, c'est toi qui m'a volé et tu viens te plaindre. Je te reconnais, sale voleur.
Les policiers intrigués, ne comprenant rien, calmèrent Zohra et interrogèrent le bonhomme qui finit par reconnaître les faits. Il fut écroué et condamné à 10 ans de prison. Quelques jours plus tard, les agents de l'ordre réussirent à mettre la main sur un gang de voleurs spécialisés dans les vols de bijoux. Comme par hasard, Zohra reconnu ses bijoux et les récupéra avant de les restituer illico- presto à leur véritable propriétaire. Certes, Louisa a fini par se marier sans trop de bijoux, mais l'essentiel est que tout soit bien fini, au grand bonheur de sa mère qui ne savait plus comment faire pour rembourser son prêt. Dorénavant, Zohra réfléchira à deux fois avant de penser aux apparences qui, la plupart du temps, sont trompeuses.
Y. H.


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