À l'instar des grandes cités urbaines du pays, Mascara abrite des endroits et places publiques mythiques qui reflètent l'état d'esprit qui anime sa population et qui constituent le véritable baromètre de banques de données de toutes les activités qui se déroulent au quotidien dans la cité de l'Emir Abdelkader. Ces endroits sont appelés Trik-el-oued, Blaça, L'Agence et Bab-Ali. Depuis une semaine, le sujet qui domine l'actualité et au cœur de toutes les conversations a trait à la visite que le président de la République est appelé à effectuer dans les prochains jours dans la région des Beni-Chougrane. Les interlocuteurs se basent sur les agitations des autorités civiles et militaires et des différentes activités liées à l'embellissement de la ville opérées de jour comme de nuit caractérisées par la réfection des trottoirs et leurs bordures, le bitumage des routes, le rebouchage des trous du ravalement des façades des principales artères, le badigeonnage des troncs d'arbres et accompagnées des travaux d'assainissement. Tous les chantiers ont été renforcés tant sur le plan humain que matériel afin de permettre leur achèvement dans les plus brefs délais. Et c'est dans ce contexte que la ville est assujettie à un grand nettoyage, circonstance oblige. Cet événement relègue au second plan toutes les autres activités politiques nombreuses dans la wilaya eu égard au lancement de la campagne électorale avec la tenue des meetings organisés par les partis politiques et autres organisations de masse en guise de soutien à leurs candidats ou en faveur des victimes de Gaza. Eu égard à l'intérêt accordé à cette visite, la ville de Mascara enregistre une amertume peu coutumière et une ambiance inhabituelle avec une mobilisation générale. Les citoyens, quant à eux, restent partagés entre engagement et indifférence. Pour une partie de la population, la nécessité de telles pratiques s'impose car une telle opportunité est à saisir tandis qu'une autre a une toute autre vision des faits. A. B.
