Ce séculaire procédé d'échange commercial était utilisé autrefois dans nos marchés entre des paysans et consistait en l'échange notamment des produits alimentaires divers et autres ustensiles. Comme, pour certains, la vente de toute marchandise reste la meilleure façon de faire de l'économie et pour d'autres elle constitue une autre manière de gagner leur vie, le troc, cette vieille tradition dont ne se souviennent que nos grands-parents, vient de refaire surface dans les villages de Kabylie, à Iferhounene notamment. Ce séculaire procédé d'échange commercial était utilisé autrefois dans nos marchés entre des paysans et consistait en l'échange notamment des produits alimentaires divers et autres ustensiles. Jadis, il était fréquent en effet de rencontrer un fabriquant de tamis, par exemple, troquant son produit artisanal contre une marmite à un potier, de l'orge contre de l'huile d'olive, une pièce ou l'araire entière contre des céréales, des figues sèches, de la laine, un habit de confection en cette matière (burnous, djellaba…), voire des quantités de ces produits contre du sel, des épices, etc. L'argent n'avait alors pratiquement aucun sens, ou si peu, tant la monnaie était rare. L'état de pauvreté ou de richesse se mesurait alors aux “empans“ de terre que l'on possédait, aux nombres de têtes d'animaux, à la qualité du burnous ou aux bijoux que pouvait porter une femme. Aujourd'hui, cette pratique traditionnelle, quasi oubliée, vient de réapparaître dans les environs d'Iferhounène (extrême sud-est de Tizi Ouzou). Des commerçants étrangers à la région viennent échanger des légumes, des pommes de terre, des tomates, des oignons…, ou des ustensiles de cuisine contre des figues sèches de saison. Un kg de pomme de terre par exemple est échangé contre un kg de figues sèches ; ce qui paraissait “irraisonnable“, sachant que sur le marché, un kilo de figues sèches est négocié entre 150, 200, voire 300 DA, selon la qualité présentée, alors que l'équivalent en pomme de terre, la meilleure soit-elle, ne dépasse pas les 60 DA au maximum. Un “commerce” qui profite uniquement à la partie qui propose l'échange. Si une marmite est négociée contre l'équivalent de quatre marmites de figues sèches, la partie adverse est toujours dupée, en raison de son ignorance des cours de marchandises et du métier de commerce. C'est bien sûr une catégorie de gens en mal d'information qui se font avoir le plus souvent. Tout cela laisse penser que le troc c'est bien, mais pas en 2008, à moins que ce soit de nouveau le temps pour le paysan de se mettre à réapprendre à évaluer à leur juste valeur les prix de toutes marchandises. En tout état de cause, celui qui a déterré l'idée s'est certainement inspiré de… la baisse du pouvoir d'achat ! KOCILA TIGHILT