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“La réduction du risque de catastrophes est une priorité nationale”
Djilali Benouar (*), expert international dans la gestion des risques majeurs, à “liberté”
Publié dans Liberté le 10 - 03 - 2009

Liberté : Le changement climatique nous renvoie aujourd'hui aux catastrophes qu'il engendrera dans un futur proche...
Pr Djilali Benouar : Le consensus sur le changement climatique est clair : il est en train de se produire et est susceptible de mener à une augmentation de la fréquence et de l'intensité des catastrophes naturelles. Tandis que le changement climatique aura des implications importantes sur l'environnement et les économies des pays en voie de développement, des catastrophes naturelles de plus en plus graves et moins prévisibles sont susceptibles de se produire. Nous ne pouvons pas savoir exactement quels désastres le changement climatique provoquera à l'avenir, mais ce seront les pays les plus pauvres et les personnes les plus vulnérables dans ces pays qui seront compromis. Leur nombre est maintenant quatre fois plus grand que pendant les années 1970. Le nombre de victimes a grimpé d'une moyenne de 100 millions dans les années 70 à plus de 250 millions aujourd'hui. Les implications du changement climatique se traduiront par des vagues de température extrême et les déluges augmenteront probablement en fréquence et en intensité. Les régions substantielles de l'Afrique du Nord sont susceptibles d'avoir des sécheresses plus fréquentes d'une plus grande sévérité. Les orages de la saison hivernale sont susceptibles de devenir plus fréquents et plus forts, avec des vents plus puissants et des vagues avec des hauteurs plus importantes.. Vers la fin du siècle les montants de ces précipitations prévus pour se produire tous les 20 ans maintenant peuvent avoir lieu tous les cinq ans.
Votre travail a principalement tourné autour de la gestion des risques majeurs ?
Durant les trois dernières décennies, je me suis intéressé aux risques naturels qui constituent aujourd'hui un défi considérable à la science et à la technologie. En fait, l'urbanisation rapide, la croissance démographique, la concentration des populations dans les zones à risque, le développement d'importants investissements, de projets stratégiques et l'industrialisation des villes avec des types modernes de bâtiments constituent une cause de préoccupation croissante des pouvoirs publics, de la population et des scientifiques, car ces paramètres contribuent à accroître fortement le nombre de victimes et le coût des dégâts. Ces phénomènes destructeurs ne doivent plus être envisagés seulement sous un angle humanitaire et social en général, comme ils ont été depuis très longtemps, mais il faut en prévoir aussi et surtout les répercussions économiques qui parfois constituent une redoutable entrave au développement, notamment celui des pays en voie de développement. C'est pourquoi on admet aujourd'hui que l'action préventive et la planification des mesures préventives à prendre en cas de catastrophes doivent faire partie intégrante du processus de la stratégie du développement du pays. Nous nous intéressons évidemment à tous les risques majeurs qui ont un potentiel de causer des pertes en vies humaines, matérielles, et des perturbations économiques et sociales tels que : Tremblements de terre, éboulement de terrains, sécheresse, désertification, incendies de forêt, tempêtes, invasions acridiennes, risques technologiques et autres calamités d'origine naturelle.
Les nouvelles orientations politiques plaident en faveur de l'environnement. On parle des énergies propres et alternatives comme le nucléaire. Toutefois, quand on sait que l'Algérie, par sa proximité de l'Europe occidentale, fortement nucléarisée, est exposée à un risque potentiel de contamination...
Il est vrai qu'aujourd'hui, à travers le monde, on s'intéresse de plus en plus aux énergies propres et plus particulièrement au nucléaire. Dans plusieurs pays, les stratégies les plus communes pour la réduction de la dégradation de l'environnement dans le secteur de l'énergie sont l'amélioration de l'efficacité de production d'électricité, encourageant le mouvement vers les carburants propres avec moins d'émission de carbone, maintenant des coûts d'électricité accessibles et développant des associations publiques/privées de partenariat. Il va sans dire que la protection des installations de centrales nucléaires contre les risques majeurs (séismes, inondations, incendie interne ou externe, défaillance technologique, etc.) est un aspect de la sécurité qui doit être pris en charge dans la stratégie nationale de réduction des risques de catastrophes. Comme le risque est grand pour une centrale nucléaire, des mesures de prévention, de réduction, d'intervention en cas de catastrophe et de réhabilitation rapides sont à envisager. Maintenant, concernant la proximité de plus d'une trentaine de centrales nucléaires en Europe occidentale, l'Algérie, comme tous les autres pays de l'Afrique du Nord, est exposée considérablement aux risques potentiels de contamination par le déplacement de nuages radioactifs. L'Algérie, de par son intérêt aussi à la construction de plusieurs centrales nucléaires dans la prochaine décennie, doit inclure dans sa stratégie, avec toutes les particularités de ce risque, les mesures préventives adéquates et nécessaires pour la réduction de ses effets néfastes sur la population et sur l'environnement en général. Pour cela, il est important d'inclure, à côté des autres risques naturels, le risque de contamination nucléaire venant des pays européens, dans la stratégie de sensibilisation et d'éducation menée actuellement par le gouvernement. Dans ce cas particulier, il est important que chaque individu sache comment se comporter, en cas d'alerte de risque nucléaire, quelles sont les actions premières à réaliser dans son environnement pour réduire les effets du risque.
Quelles actions préventives pour éviter le pire, le réchauffement climatique, à lui seul, générant déjà bien des catastrophes ?
Pour les implications à long terme, tous les aspects de la gestion des catastrophes seront plus complexes et plus coûteux à mettre en pratique.
Le coût d'une infrastructure durable sera considérablement revu à la hausse. Pour les impacts du changement climatique et la gestion des risques de catastrophes, la première priorité et de réduire les émissions des gaz à effet de serre à travers un programme de l'atténuation (gestion du changement climatique) par une énergie efficace, l'utilisation des carburants non fossiles, l'amélioration des transports publics, le recyclage de l'eau et la production non conventionnelle (dessalement). La deuxième priorité concerne l'établissement de programmes d'adaptation aux conséquences du changement climatique et l'augmentation en fréquence et en intensité des évènements extrêmes et des catastrophes qu'il est en train de causer. Ces programmes ont pour but d'en minimiser l'impact. Les secteurs clés de la gestion en question sont : la gestion de l'eau, l'agriculture, l'urbanisme, l'énergie et le tourisme.
Il s'agit de s'assurer que la réduction de risque de catastrophes est une priorité nationale et locale avec une base institutionnelle forte pour la mise en pratique, identifier, évaluer et surveiller les risques de catastrophes et renforcer l'alerte précoce, utiliser la connaissance, l'innovation et l'éducation pour établir une culture de la sûreté et de la résilience à tous les niveaux, réduire les facteurs de risque fondamentaux et renforcer la préparation aux catastrophes pour une réponse efficace à tous les niveaux.
N. R.
(*) Enseignant-chercheur à l'USTHB et directeur du Laboratoire bâtiment et environnement, expert international de la gestion des risques majeurs.


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